A un peu plus d’un an de la Cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques d’été de Paris 2024, le Président et le Directeur Général du Comité d’Organisation (COJO) ont fait un point détaillé des chantiers en cours et à venir avant la livraison de l’événement planétaire pour le 26 juillet 2024.

Alors que le compte à rebours de l’ultime année avant la Cérémonie d’ouverture des JO 2024 approche à grands pas, le COJO a tenu à réunir les médias français et internationaux pour leur faire part de l’état d’avancement des dossiers-clés, en tenant compte de trois défis majeurs pour Paris 2024 que sont la livraison des Jeux pour le 26 juillet 2024, la mobilisation des ressources, et le maintien de l’ambition souhaitée pour l’événement.
Balayant tout à la fois les questions portant sur l’agencement des sites, la sécurité, les transports, les épreuves-tests, mais encore les préparatifs de la soirée inaugurale qui prendra place sur la Seine, Tony Estanguet et Étienne Thobois – respectivement Président et Directeur Général du COJO – ont également profité de ce rendez-vous pour revenir sur les dernières opérations menées depuis le début de l’année 2023.
Ainsi, ce mardi 18 juillet en fin de matinée, les deux hommes-forts du Comité d’Organisation ont pris soin de relever que 100% des sites destinés à recevoir les épreuves l’année prochaine étaient aujourd’hui dans les temps, les divers chantiers en cours n’ayant in fine pas souffert de la crise économique, du contexte international – avec successivement l’épidémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine – ni même des émeutes des semaines passées qui ont ébranlé certaines villes franciliennes.
Plus particulièrement, Tony Estanguet a souligné que le site de l’International Broadcast Center (IBC) qui accueillera les équipes de l’Olympic Broadcasting Services (OBS) a d’ores et déjà été livré à Paris 2024 à la date du 10 juillet 2023.
Dans les mois à venir, sur les autres sites pérennes, le COJO prendra progressivement possession du Village des Athlètes à compter du mois de mars 2024, ce qui représente une réserve de trois mois. En avril prochain, ce sera au tour du monumental Centre Aquatique Olympique de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). L’Aréna de la Porte de la Chapelle (18e arrondissement) – seule et unique infrastructure sportive construite dans Paris intra-muros – sera quant à elle confiée aux organisateurs des Jeux au mois de juin 2024 et ce, même si des tests seront programmés en amont, au cours du printemps 2024.
Outre la question des sites, les dirigeants de Paris 2024 ont aussi abordé le sujet des parcours d’épreuves dévoilés jusqu’à présent, avec des propositions mettant en exergue l’histoire et le patrimoine parisien et francilien, que cela concerne ainsi le marathon olympique jusqu’à Versailles (Yvelines), le triathlon et le para-triathlon au pied du Pont Alexandre III à Paris, et plus récemment, le cyclisme sur route avec le contre-la-montre dans et à l’est de Paris et les tracés des courses en ligne dans et en dehors de la capitale.
D’autres parcours à ce stade validés seront prochainement dévoilés, à savoir le para-marathon, la para-cyclisme sur route, ainsi que la natation marathon.
Pour cette dernière, et dans un souci d’optimisation des moyens, mais aussi afin d’offrir une exposition optimale à la discipline, le même spot fluvial que celui consacré au triathlon et au para-triathlon sera mobilisé. Les compétiteurs engagés s’élanceront dès lors du ponton aménagé en contre-bas du Pont Alexandre III, avant de parcourir une distance globale de 10 kilomètres, soit 6 boucles d’un peu plus de 1,666 km chacune, en passant sous le Pont des Invalides et en longeant le Pont de l’Alma à quelques encablures de la Tour Eiffel.

En dehors des aspects portant sur les aménagements sportifs, les efforts des derniers mois ont surtout concerné le cadrage de la sécurité des Jeux, ainsi que le modèle des plans de transports durant l’événement planétaire.
Aussi, le COJO a rappelé ce jour la qualité des échanges avec les diverses parties prenantes, et en particulier avec les acteurs publics qui sont directement associés à l’organisation des Jeux et, de facto, à la réussite recherchée de ces derniers.
Concrètement, sur le volet de la sécurité, les principes directeurs de la Cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques attendue au soir du 26 juillet 2024 sur la Seine ont été arrêtés au cours du mois de mai 2023, sachant que la jauge de spectateurs doit encore être annoncée en-deça des projections initiales formulées à 600 000 personnes.
Ces principes ont d’ailleurs pu être délimités quelques semaines avant l’actualisation du protocole mis en place pour superviser le bon déroulement des Jeux et sur lequel les pouvoirs publics locaux, régionaux et nationaux sont pleinement mobilisés.
Dans le même temps, deux marchés relatifs aux technologies de la sécurité ont été attribués et, sur un point susceptible de poser problème aux organisateurs, trois vagues d’appels d’offre ont été lancées dans le domaine de la sécurité privée, ce secteur étant destiné à occuper une place essentielle dans les rouages de l’organisation, aux côtés et en complément des ressources humaines affectées par les autorités.
En fin de semaine, les 20 et 21 juillet, les acteurs nationaux et internationaux seront en tout cas rassemblés autour des organisateurs dans le cadre du World Security Briefing qui permettra à chacun des participants de jauger de la capacité de Paris 2024 et de la France à répondre au défi de la sécurité du plus grand événement jamais organisé dans l’Hexagone.
Concernant cette fois l’épineuse question des transports – intrinsèquement lié à celle de la sécurité d’ailleurs – il a été rappelé l’installation du Comité des Mobilités à la fin de l’année 2022, Comité qui mobilise les divers échelons institutionnels pour parvenir au cadrage des plans portant sur les transports des différents publics, que ce soit via les véhicules individuels, les transports en communs ou les mobilités douces.
Cette installation capitale pour coordonner en sus le suivi des chantiers urbains a notamment permis de valider les plans de transports pour l’ensemble des sites franciliens qui seront mobilisés durant les Jeux, de même que le plan vélo appelé à faire de Paris les premiers Jeux cyclables de l’histoire.
La livraison du prolongement de la ligne 14 du métro et du RER Eole – ce dernier devant en particulier desservir le secteur de la Porte Maillot (17e) où sera installé le Centre Principal de Presse (CPP) – a également été sécurisée grâce aux efforts consentis par les différentes parties.
Il en a été de même concernant les bus, les véhicules individuels – avec le concours de Toyota, Partenaire Mondial du Mouvement Olympique – et les voies dédiées qui se matérialiseront notamment sur le boulevard périphérique parisien.
Du reste, la problématique des transports a aussi touché le domaine stratégique des partenariats, Paris 2024 ayant conclu des accords avec les acteurs du secteur que sont Île-de-France Mobilités (IDFM), la SNCF pour la partie ferroviaire, et le Groupe ADP pour le volet aéroportuaire.

En ce qui concerne les partenariats dans leur globalité, le COJO peut évidemment se satisfaire d’avoir sécurisé à date la bagatelle d’un milliard d’euros, grâce notamment à l’afflux de 22 nouveaux sponsors depuis le début de l’année.
Les organisateurs restent néanmoins dans l’attente de la conclusion d’un nouveau partenariat de rang Premium – soit le plus élevé – avec l’entreprise LVMH. La venue du leader mondial du luxe et ambassadeur du savoir-faire français à travers le monde permettrait de fait à Paris 2024 de se rapprocher de l’objectif fixé pour le sponsoring à 1,2 milliard d’euros.
Un milliard d’euros, c’est également le montant d’ores et déjà généré par la vente de 6,8 millions de billets, soit l’opération la plus importante du genre jamais menée en France.
Ces recettes issues des ventes de la billetterie des Jeux Olympiques et du programme des hospitalités via On Location devraient encore s’accroître au fil des prochains mois, la billetterie des Jeux Paralympiques devant prendre le relais dès le 09 octobre 2023 et ce, alors que de nouvelles places disponibles ont été mises en vente ces derniers jours pour des compétitions de sports collectifs en province.
De manière générale, Paris 2024 continue de s’appuyer sur un budget d’organisation de l’ordre de 4,4 milliards d’euros – comme exposé fin 2022 – reposant sur des ressources issus à 96% du secteur privé, avec dans le détail, 1,4 milliard en provenance des partenaires et du merchandising, autrement dit la vente de produits officiels sous licence, 1,4 milliard d’euros de billetterie et d’hospitalités, sans négliger bien entendu 1,2 milliard d’euros de contribution du Comité International Olympique (CIO).
A ces sommes s’ajoutent aussi 200 millions d’euros en provenance de loteries et d’initiatives diverses, et 200 millions d’euros de contribution des pouvoirs publics pour les Jeux Paralympiques.
Si les marges de manœuvre apparaissent limitées, le fait que plus de 80% des revenus soient à ce jour sécurisés permet sans nul doute aux organisateurs d’afficher une évidente confiance.
Il n’empêche, Paris 2024 devra tout de même veiller à maintenir un nécessaire niveau de vigilance, surtout en considérant que 40% du budget a pour l’heure été engagé et que la montée en puissance dans l’optique du “money-time” coïncidant avec l’ultime année des préparatifs va se poursuivre, notamment sur le plan des recrutements au sein du COJO où quelques 3 000 salariés et collaborateurs seront à l’œuvre l’an prochain.

Au-delà de la billetterie, dont le succès est indéniable malgré les critiques qui ont pu être émises, les mois écoulés ont en outre permis aux organisateurs de mesurer un certain engouement pour le Programme des Volontaires.
De fait, pas moins de 312 000 candidatures ont été réceptionnées pour seulement 45 000 places. Aussi, le COJO va s’atteler dès la rentrée à sélectionner les futurs volontaires dont les missions variées contribueront au succès des Jeux.
A partir du mois de septembre, les organisateurs sélectionneront ainsi les candidats, avant que des offres et des confirmations de missions ne soient émises entre la mi-septembre et le mois de décembre 2023. Après la tenue de la Convention des Volontaires en début d’année 2024, l’envoi et la validation des plannings individuels seront orchestrés entre avril et mai prochains, avant que la formation ne s’engage, avec aussi la distribution des uniformes et des accréditations.
Si l’engouement populaire a été planétaire, le COJO tient cependant à s’assurer les services d’un maximum de ressortissants français avec des missions ciblées sur les profils locaux, là-encore dans un souci d’optimisation et d’efficacité.
Dans les mois qui s’annoncent, Paris 2024 devrait encore avoir l’occasion de mesurer l’attente des Jeux auprès des passionnés avec le déploiement déjà mené des initiatives visant à sélectionner les 10 000 “éclaireurs” qui accompagneront le Relais de la flamme olympique à travers la métropole et les Outre-mers à partir du mois de mai 2024.
Dans les prochains jours, le design de la torche sera par ailleurs dévoilé, accentuant et matérialisant de facto l’approche de l’arrivée de la flamme en France au printemps 2024, tandis que les médailles des Jeux devraient être présentées au tout début de l’année olympique et paralympique.
Ces deux rendez-vous aussi symboliques qu’essentiels dans la perspective des Jeux interviendront après la révélation du look des Jeux et des pictogrammes de Paris 2024 plus tôt cette année, des Affiches artistiques s’inscrivant dans le cadre de l’Olympiade Culturelle et, plus avant, la présentation successive de l’emblème des Jeux, du slogan et évidemment des Phryges comme mascottes.
La cartographie des zones de célébration de l’événement olympique et paralympique sera un autre temps-fort des présentations à venir, de même que le déploiement de la billetterie des Jeux Paralympiques – au lendemain de la Journée Paralympique – qui marquera véritablement le franchissement d’un cap déterminant pour davantage mettre en avant les para-athlètes alors que la France accueillera l’événement paralympique d’été pour la toute première fois.
En filigrane et comme un héritage espéré des Jeux, les organisateurs entendent contribuer à une meilleure approche de la question du handicap dans le sport et dans la société, avec l’appui attendu des pouvoirs publics avant, pendant, et surtout après la manifestation sportive.

Comme autre marqueur de l’accélération du calendrier des Jeux, Paris 2024 compte bien mettre à profit ses échanges avec les Fédérations Internationales, les athlètes et les multiples acteurs associés au projet olympique et paralympique pour mener à bien l’enchaînement des épreuves-tests.
La première d’entre-elles a d’ailleurs eu lieu la semaine passée à Marseille (Bouches-du-Rhône), dans le secteur de la Marina Olympique en cours d’aménagement. De l’avis du COJO et des participants, l’expérience a été concluante, sachant que ce test visait, plus encore que le seul aspect sportif, à mesurer la coordination entre les équipes de livraison, que ce soit les entités locales, le COJO, les volontaires, ou la Fédération Nationale de voile.
Au total, trois vagues successives de tests vont s’opérer d’ici la fin du printemps 2024, à raison de 16 tests programmés tout au long de l’été 2023, puis 4 tests à l’automne 2023, et enfin 12 tests au printemps prochain.
Au-delà des tests focalisés sur les sites destinés aux compétitions, l’autre enjeu majeur dans la montée des préparatifs d’organisation des Jeux porte sur l’établissement de la Cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques sur la Seine.
A ce sujet, un premier test technique réalisé grandeur nature a été orchestré ce lundi 17 juillet au matin entre le Pont d’Austerlitz et le Pont d’Iéna, soit précisément le tracé choisi par les organisateurs pour célébrer la soirée inaugurale des Jeux dans un scénographie inédite à cette échelle.
Près de 60 embarcations ont à ce titre été mobilisées dès l’aube et jusqu’avant midi sur le fleuve pour mesurer la capacité à tenir les cadences et les horaires, mais également pour étudier les conditions de sécurité et la prise de vues pour un show à l’audience planétaire.
Preuve de la démesure du spectacle attendu, le jour-J, ce ne seront pas 60 bateaux qui navigueront sur la Seine mais au moins le double, en comptant les embarcations destinées aux athlètes, aux services de secours et de sécurité, ainsi qu’aux équipes chargées de retransmettre l’événement, sans compter bien sûr la logistique entourant le volet artistique confié à Thomas Jolly.
Résolument tourné vers l’avenir, Paris 2024 affiche en tout cas sa confiance et sa détermination pour tenir les délais et offrir un spectacle de grande envergure aux yeux du monde.
Le calendrier est en pleine accélération et les organisateurs en ont conscience. Aussi, l’une des clés de la bonne livraison des Jeux repose à l’évidence sur la poursuite des efforts engagés et sur le maintien d’un haut-niveau d’entente et de coordination entre les multiples acteurs mobilisés sur le projet.