Acteur majeur du transport de voyageurs en France, le Groupe SNCF s’engage aujourd’hui aux côtés des organisateurs des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 en devenant Supporteur Officiel de l’événement. La gestion des flux de voyageurs et celle du rapport de force récurrent entre syndicats et direction vont néanmoins constituer des défis importants pour le groupe ferroviaire dans les prochains mois.

Dans le cadre des préparatifs des JO 2024, un nouveau partenaire vient de faire son entrée au sein du Programme des Sponsors.
Le Groupe SNCF a en effet annoncé la signature, ce mardi 25 avril 2023, d’un accord de partenariat avec le Comité d’Organisation des Jeux (COJO) de Paris 2024. En devenant Supporteur Officiel de l’événement planétaire, le puissant groupe ferroviaire français – qui accompagne une trentaine de salariés sportifs de haut niveau au travers du “Dispositif Athlètes” – entend fournir aux organisateurs et aux futurs spectateurs une offre de mobilité durable.
Aussi, SNCF Voyageurs sera chargé d’assurer les services de transport pour les délégations, les arbitres, mais encore les membres de la Famille olympique et paralympique, en particulier afin de permettre à l’ensemble de ces publics de rejoindre les villes de province qui accueilleront des épreuves.
Cela concernera ainsi Lille (Nord), hôte du tournoi préliminaire de basketball et du tournoi principal de handball, Marseille (Bouches-du-Rhône) qui abritera les épreuves de voile et une partie du tournoi olympique de football avec le concours, outre de Paris, de Lyon (Rhône), Saint-Étienne (Loire), Nice (Alpes-Maritimes), Bordeaux (Gironde) et Nantes (Loire-Atlantique). Au-delà de ces villes, l’importance de la liaison ferroviaire sera également cruciale pour rejoindre Châteauroux, appelée à accueillir les épreuves de tir sportif.
SNCF Gares et Connexions sera pour sa part sollicitée pour garantir l’accueil, l’information et l’orientation des millions de voyageurs qui transiteront par les gares franciliennes et hexagonales durant la période des Jeux. A cette occasion, l’information voyageurs sera délivrée en français et en anglais, et des espaces dédiées seront agencés aux couleurs des Jeux dans les grandes gares, avec par ailleurs la mise en place d’animations.
Comme l’a affirmé Jean-Pierre Farandou, Président Directeur Général du Groupe SNCF :
Accompagner les grands événements sportifs et populaires fait partie de l’ADN de notre Groupe, qui a notamment contribué à l’organisation de la Coupe du Monde de Rugby 2007, à l’EURO de football 2016, à la Ryder Cup 2018, à la Coupe du Monde féminine de la FIFA 2019, à la Coupe du Monde de Rugby en 2023. C’est la raison pour laquelle ce partenariat est une évidence pour une entreprise publique telle que la nôtre.
Les cheminots déploieront toute leur énergie et leur expertise au service de ces Jeux Olympiques et Paralympiques, afin de proposer une expérience mémorable aux voyageurs français et internationaux.
Nous serons au rendez-vous pour relier les territoires et inclure tous les spectateurs et les athlètes dans cette aventure humaine et sportive.
Il n’empêche, en dépit de cette promesse, deux défis majeurs devront être relevés par le Groupe SNCF dans les mois qui viennent, et plus encore au moment même des Jeux.
Bien qu’habitué à la gestion de flux massifs de voyageurs lors des départs en vacances par exemple, le groupe ferroviaire devra être en capacité d’absorber le surplus généré par la venue de la plus grande manifestation sportive de la planète, qui, de surcroît, constituera le plus grand événement jamais organisé en France.
En outre, et peut-être là le point-clé de la réussite ou non du partenariat, le Groupe SNCF devra être en mesure de répondre autant que possible à l’impératif de ponctualité en veillant en particulier à gérer en amont des Jeux la question sociale qui pourrait s’inviter sur le terrain au plus mauvais moment.
De fait, alors que les conflits sociaux sont récurrents entre syndicats et direction de la SNCF – ces derniers mois et depuis plusieurs années – les Jeux pourraient être un argument de poids pour avancer des revendications et, de facto, faire peser une menace sur la bonne coordination dans le transport des spectateurs, des délégations et des autres publics liés à l’événement sportif.
Il faut dire que malgré la signature, en mars 2017, d’une Charte Sociale entre Paris 2024 et les cinq principales organisations syndicales, certaines composantes pourraient être tentées de jouer le moment venu une partition inverse à celle des organisateurs et des partenaires des Jeux.
En cela, et selon une information du quotidien “Le Parisien” publiée dès la semaine passée, le Groupe SNCF réfléchirait d’ores et déjà à l’octroi d’une prime pour inciter les cheminots à travailler pendant les Jeux. Une manière comme une autre d’essayer d’échapper à de possibles mouvements sociaux susceptibles d’affecter l’événement et l’image de ce dernier.