A moins de 500 jours de l’ouverture des Jeux de Paris 2024, le Comité d’Organisation (COJO) a présenté ce jeudi le programme des fameuses épreuves-tests – ou test events – qui prendront une configuration particulière, à l’aune des réformes olympiques engagées dans un souci d’optimisation et de gestion des coûts.

Durant les douze mois qui précéderont les Jeux d’été de 2024, les organisateurs tricolores, épaulés par les Fédérations sportives, avec aussi le concours des parties prenantes au projet, vont procéder à une mise en situation des différents sites appelés à recevoir les compétitions inscrites au programme de l’événement planétaire.
Dans un schéma pensé sous la forme d’un triptyque, le COJO de Paris 2024 va ainsi pouvoir tester les infrastructures et la capacité de ces dernières à accueillir des épreuves qui seront bientôt sous le feu des projecteurs.
Si des épreuves tests figurant au calendrier sportif international sont logiquement attendues, d’autres épreuves ont été planifiées selon une configuration qui différera des scénarios habituels et ce, dans un souci d’optimisation et de réduction des coûts, et dans une volonté affichée de cibler des problématiques particulières, comme par exemple la transition entre deux sports au sein d’une même enceinte.
Concrètement, trois catégories de tests ont été identifiées par les organisateurs des Jeux.

La première rassemblera les épreuves tests opérées par Paris 2024, autrement dit, les épreuves qui seront directement pilotées par le COJO.
De niveau international, elles seront organisées afin de répondre à un besoin spécifique de connaissance sur des sites ou des sports. Dans cette catégorie, quatre événements ont de fait été inscrits.
En l’absence de public, une épreuve de voile se tiendra ainsi du 09 au 16 juillet 2023 dans le cadre de la Marina olympique en cours d’aménagement à Marseille (Bouches-du-Rhône), et permettra au COJO de tester en particulier le dispositif sportif, médical et technologique sur ce site du Sud de la France.
Une compétition de triathlon et de para-triathlon se déroulera quant à elle du 17 au 20 août 2023 au cœur de Paris. Durant ces journées consacrées, les organisateurs auront notamment la possibilité de tester – et le cas échéant d’adapter – le système de ponton flottant qui sera disposé sur la Seine au niveau du Pont Alexandre III.
Sur la colline d’Élancourt (Yvelines), une compétition internationale de VTT est en outre annoncée le 24 septembre 2023. En présence de 3 000 à 5 000 spectateurs, le dispositif permettra surtout de prendre la mesure de toute la logistique entourant la fan experience, avec entre autres le transport et la sécurité in situ.
Dans le département des Hauts-de-Seine, le stade Yves-du-Manoir de Colombes sera quant à lui mis à l’épreuve d’un tournoi international de hockey-sur-gazon les 04 et 05 mai 2024, soit quelques semaines avant la venue des Jeux sur un site largement reconfiguré mais tout de même témoin de l’héritage olympique des Jeux de 1924.

La seconde catégorie de test events sera plus classiquement composée d’événements organisés sous l’égide de Fédérations nationales, internationales, ou par des entités tierces.
Se démarquant des épreuves précitées, ces événements permettront à Paris 2024 de tester des opérations lors d’événements coordonnées par d’autres opérateurs, avec la tenue de compétitions en présence d’athlètes et de spectateurs.
Dans le détail, le Golf National de Saint-Quentin-en-Yvelines à Guyancourt (Yvelines) sera mis à contribution les 26 et 27 juillet prochains dans le cadre du Championnat de France des Jeunes.
Quelques jours plus tard, du 02 au 06 août 2023, ce sera au tour du Stade Nautique de Vaires-sur-Marne (Seine-et-Marne) de devoir faire ses preuves à l’occasion du Championnat du Monde U19 d’aviron. Les organisateurs des Jeux attendent notamment de cet événement, supervisé par la Fédération Française d’Aviron, la possibilité de tester l’aire de compétition bien sûr, mais également une ligne anti-vague, ainsi que le système de chronométrage. Le Stade Nautique sera par la suite le théâtre de la Coupe du Monde de canoë-kayak et de para-canoë du 30 août au 1er septembre.
La quatrième étape de la Coupe du Monde de natation en eau libre fera quant à elle escale par le Pont Alexandre III à Paris les 05 et 06 août, tandis que la WSL Tahiti Pro se déploiera à des milliers de kilomètres de la capitale du 11 au 20 août pour tester le cadre destiné aux épreuves de surf à Tahiti (Polynésie française).
Faisant face à l’un des joyaux majeurs du patrimoine architectural et historique parisien, l’Esplanade des Invalides (7ème arrondissement) abritera pour sa part la quatrième étape de la Coupe du Monde de tir-à-l’arc les 19 et 20 août, ce qui donnera une idée et un aperçu de la configuration envisagée du vaste site pour l’été 2024.
L’an prochain, deux autres créneaux ont d’ores et déjà été annoncés dans le cadre de cette seconde catégorie d’épreuves.
Ainsi, le Centre National de Tir à Châteauroux (Indre) sera l’écrin de compétitions planifiées du 08 au 14 avril 2024, tandis que le Centre Aquatique Olympique de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), qui est en cours de construction, sera le théâtre d’événements ciblés sur la natation artistique, le plongeon, et le water-polo du 29 avril au 08 mai 2024.

Troisième et dernière catégorie de tests qui seront organisés entre 2023 et 2024, les tests dits opérationnels.
Pensés par le COJO pour cibler des problématiques propres à certains sites, ils se dérouleront à huis clos ou sur invitation d’un nombre restreint d’athlètes locaux ou nationaux.
Dans cette catégorie, Paris 2024 a notamment choisi de se focaliser sur le Stade Roland Garros (16ème arrondissement) qui sera à l’été 2024 le cadre du tournoi de tennis avant de recevoir les phases finales du tournoi de boxe. La transition entre ces deux sports sera ainsi testée en juillet 2023.
Les organisateurs s’intéresseront également au tennis de table, au para-tennis de table, au handball et à l’haltérophilie qui prendront place au cœur des Arénas Paris Sud 4 et 6 au Parc des Expositions de la Porte de Versailles (15ème).
Des tests seront alors opérés durant le mois d’août qui verra aussi défiler la mise en configuration de deux hauts-lieux patrimoniaux du 8ème arrondissement parisien, à savoir le Grand Palais, futur hôte des épreuves d’escrime, de taekwondo et de para-taekwondo, et la Place de la Concorde qui abritera des épreuves olympiques de sports urbains, et surtout la Cérémonie d’ouverture des Jeux Paralympiques au soir du 28 août 2024.
L’Esplanade des Invalides, après avoir accueilli du tir-à-l’arc, sera pour sa part placée en configuration para-tir-à-l’arc le 19 août prochain, alors qu’une familiarisation au parcours de cross-country sera proposée, toujours dans le courant du mois d’août, sur le site des épreuves d’équitation dans la perspective du Château de Versailles (Yvelines).
En août et en septembre 2023, l’Aréna Champ-de-Mars (7ème) sera à son tour testée avant d’accueillir en 2024 les tournois de judo et de lutte, puis de para-judo et de rugby-fauteuil. A quelques encablures de l’enceinte éphémère conçue face à la Tour Eiffel, l’Aréna Bercy (12ème) sera quant à elle testée sur la transition entre la gymnastique artistique et le basket / basket-fauteuil.
L’année prochaine, la boccia sera elle-aussi testée dans un périmètre et un lieu restant à déterminer, entre janvier et février, et l’Aréna de la Porte de la Chapelle (18ème) sera mise en configuration olympique et paralympique en mars 2024, préalablement à la tenue des épreuves de gymnastique rythmique, de para-badminton, et de para-haltérophilie.
Dans les mois qui précéderont l’arrivée des Jeux, le Stade de BMX de Saint-Quentin-en-Yvelines sera également testé pour les épreuves de BMX Racing en avril 2024, Versailles étant de son côté à nouveau mis à contribution, cette fois-ci pour le pentathlon moderne (mai 2024).
Trois sites au Nord et à l’Est de Paris seront enfin mobilisés sur le mois de juin 2024, à savoir le site d’escalade du Bourget et le Stade de France (athlétisme et para-athlétisme) en Seine-Saint-Denis, et la Paris La Défense Arena (natation, water-polo, para-natation) à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, située derrière le quartier d’affaires de La Défense et qui hébergera le temps des Jeux des bassins temporaires.

Dans ce riche programme au coût prévisionnel de 20 millions d’euros, il est néanmoins à noter l’absence de tests spécifiques présentés sur le Stade Pierre Mauroy à Lille (Nord).
Proposé pour recevoir les phases préliminaires du tournoi de basketball et les phases finales du tournoi de handball, le site du Nord du pays constitue pourtant un casse-tête logistique depuis de longs mois, avec à la clé de vives tensions entre les organisateurs et la Fédération Internationale de Basketball (FIBA).
Aussi, attendu au tournant sur la question de la climatisation et de la condensation, le COJO de Paris 2024 entend réaliser des relevés de températures et de flux d’air à l’occasion de concerts qui se tiendront dans l’enceinte configurée en mode aréna durant l’été 2023.