Initiés depuis déjà quelques mois, les travaux de modernisation du Stade nautique du Roucas-Blanc à Marseille (Bouches-du-Rhône) ont été officiellement lancés ce jeudi, en présence des principales parties prenantes au projet, deux ans avant l’accueil des épreuves de voile au large de la Cité Phocéenne.

Un temps menacé en raison de certaines réorientations souhaitées par la municipalité marseillaise installée depuis 2020, l’établissement d’une véritable Marina Olympique au sein du Stade nautique du Roucas-Blanc va bel et bien avoir lieu.
Dans l’optique des Jeux d’été de Paris 2024 – pour lesquels la deuxième ville de France s’apprête à recevoir l’intégralité des épreuves de voile et plusieurs matchs du tournoi olympique de football – la mise à niveau envisagée a même connu une nouvelle étape aujourd’hui.
Ce jeudi 07 juillet, le Maire de Marseille, Benoît Payan, a ainsi accueilli dans sa ville les autres parties au projet pour ce chantier dont la finalité dépasse le seul cadre de l’événement olympique de 2024.
De fait, le Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, et la Présidente du Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône et de la Métropole Aix-Marseille-Provence, Martine Vassal, se sont joints à l’édile marseillais, de même que le Président du Comité d’Organisation des Jeux (COJO), Tony Estanguet, ou encore le Préfet des Bouches-du-Rhône, Christophe Mirmand. Plusieurs élus municipaux étaient également présents pour ce rendez-vous fondateur.

Si cette cérémonie de pose de la première pierre a été l’occasion de réunir ces parties – comme autant de contributeurs financiers – les travaux en eux-mêmes ont déjà démarrés depuis plusieurs mois.
Pour rappel, les opérations ont pour double objectif de moderniser le Stade nautique et le bassin d’évolution, et de renforcer la gestion et le traitement des eaux pluviales.
Concrètement, sur les travaux qui doivent être menés d’ici 2024, deux axes ont été identifiés, avec d’une part, des travaux terrestres et d’autre part, des travaux maritimes.
Dans le détail, les travaux terrestres doivent permettre de créer une ouverture visuelle tant sur la mer que sur la ville, avec la construction de cinq nouveaux bâtiments autour du bassin. Les opérations de fondations et de gros œuvre ont d’ailleurs été actées dès le mois de février 2022 et se poursuivront une partie de l’été, avec aussi la conduite des travaux de corps d’états secondaires.
Outre ces nouveaux équipements structurants – dans lesquels s’installeront l’école de voile de Marseille, les services techniques, l’encadrement pédagogique, et le Pôle France de voile – le Stade nautique reconfiguré bénéficiera également d’un aménagement paysager responsable, avec la plantation annoncée de 138 arbres, en plus des végétaux présents, soit 19 palmiers et 7 arbres plantés.
L’aspect environnemental du projet se retrouve aussi dans la gestion des déchets sur le site, qui se traduira notamment par l’interdiction du plastique et l’installation d’un éclairage intelligent à faible consommation énergétique.
Cette prise en compte passera en plus par des travaux d’aménagement pour les eaux pluviales, avec la pose d’un nouveau collecteur avec rétention et récupération des déchets, et la mise en place d’un avaloir pour recueillir les déchets les plus massifs transportés lors des fortes intempéries et qui pouvaient, jusqu’à présent, se déverser dans la mer.
Pour ce qui est de la partie maritime, le chantier – là-aussi déjà engagé depuis le printemps 2022 – doit permettre d’assurer un dragage de la zone, la création d’une digue interne au bassin, mais encore l’installation d’un quai technique pour la maintenance et l’entretien des bateaux. Une passerelle en périphérie du bassin et la pose d’ouvrages divers destinés à l’amélioration de la qualité de l’eau sont également prévus sur le site.
Selon le calendrier prévisionnel – et après les grandes manœuvres – le Pôle France de voile pourrait rejoindre ses nouveaux locaux dès la fin de l’année 2022 ou, au plus tard, en début d’année 2023.
Par la suite, l’achèvement des travaux maritimes est planifié pour juin 2023, tandis que la fin des opérations terrestres est attendue pour octobre 2023.
Entre temps, la phase des épreuves-tests des Jeux devrait intervenir durant l’été 2023. Cela permettra en particulier de mesurer la qualité d’accueil des compétiteurs et d’envisager, le cas échéant, des améliorations éventuelles dans la perspective de l’événement planétaire.
Enfin, la livraison du site dans sa configuration post-JO interviendra au cours des mois qui suivront la clôture de la manifestation sportive, soit entre octobre 2024 et avril 2025.

A compter de cette échéance, les Marseillais pourront profiter d’installations performantes, qui répondront tout à la fois aux exigences du haut niveau et de la pratique régulière ou occasionnelle de la voile.
Le site devrait parallèlement devenir un lieu de rassemblement autour d’activités en lien avec la protection de l’écosystème marin.
Au cours de son intervention, le Maire de Marseille a d’ailleurs mis l’accent sur la considération environnementale du projet.
Comme l’a affirmé Benoît Payan :
Si nous avons accepté d’ailleurs ces Jeux Olympiques et Paralympiques, c’est avec la certitude que ces littoraux seraient protégés, et que l’ambition écologique de Marseille pourrait s’exprimer à cette occasion.
Ainsi, dans le protocole de financement de ces Jeux, nous avons tenu à créer des dispositifs de restauration de la biodiversité et de suivi de notre action climatique.
Nous redonnerons de la vie, au sens littéral du terme, à cette base nautique qui souffre d’une disparition progressive de sa biodiversité sous-marine.