Le CIO rend hommage à l’ancien Premier Ministre nippon Shinzo Abe

Après l’assassinat aujourd’hui de l’ancien Premier Ministre du Japon, Shinzo Abe, le Comité International Olympique (CIO) a exprimé son immense tristesse pour celui qui fut l’un des principaux artisans du succès de la candidature et des préparatifs d’organisation des Jeux d’été de Tokyo 2020.

Shinzo Abe, ancien Premier Ministre du Japon (Crédits – IOC / Richard Juilliart)

Au Japon, comme ailleurs dans le monde, l’information a été vécue avec stupeur.

Ce vendredi, l’ancien Premier Ministre nippon, Shinzo Abe, a en effet été victime d’une rarissime attaque par arme à feu, dans un pays où la législation dans le domaine y est pourtant parmi les plus restrictives de la planète.

Présent dans la ville de Nara pour y tenir un meeting de rue – pratique fréquente dans la perspective des scrutins électoraux – celui qui dirigea le Gouvernement du Japon de 2006 à 2007, mais surtout de 2012 à 2020, n’a pas survécu à ses blessures.

Rapidement, des États-Unis à l’Inde, en passant par l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Russie ou encore l’Italie et même la Corée du Sud – avec qui les relations diplomatiques ont parfois été rudes – les réactions se sont multipliés au sein des chancelleries, le Président de la République française, Emmanuel Macron, saluant notamment “un grand Premier Ministre, qui dédia sa vie à son pays et œuvra à l’équilibre du monde”.

Au-delà de la scène politique internationale, le Mouvement Olympique a lui-aussi exprimé sa sidération face à cette attaque.

Dans un communiqué publié dans l’après-midi, le Président du CIO a ainsi affirmé que :

Le Japon a perdu un grand homme d’État et le CIO un ardent défenseur et un ami fidèle du Mouvement Olympique.

Au nom du Comité International Olympique, je tiens à présenter mes plus sincères condoléances à sa famille, à ses amis et au peuple japonais.

Shinzo Abe conduisant la délégation de Tokyo 2020 à la tribune de présentation devant la Session du CIO, le 07 septembre 2013 à Buenos Aires (Crédits – IOC / Richard Juilliart)

Thomas Bach a encore davantage salué l’implication personnelle de Shinzo Abe dans la réussite des Jeux de Tokyo 2020, qui, malgré un contexte organisationnel inédit en raison de la pandémie mondiale de Covid-19, ont pu se tenir l’an passé.

Comme l’a notamment souligné le leader olympique, avec une forte reconnaissance pour l’action menée au service des Jeux par l’ancien dirigeant nippon :

Shinzo Abe était un visionnaire, un homme animé d’une détermination inébranlable et d’une énergie inépuisable pour concrétiser sa vision. C’était un homme de parole et c’est ce que j’appréciais le plus cher lui.

C’est uniquement grâce à sa vision, à sa détermination et à sa fiabilité que nous avons pu prendre la décision sans précédent de reporter les Jeux Olympiques de Tokyo 2020.

Sans le Premier Ministre Shinzo Abe, ces Jeux Olympiques n’auraient jamais pu avoir lieu et le rêve olympique des athlètes du monde entier ne serait jamais devenu réalité.

Il voulait être à nos côtés pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, afin de témoigner de son attachement au Mouvement Olympique et de rappeler le partenariat de confiance et les liens d’amitié qui se sont noués au fil du temps.

En respect et en hommage pour l’ancien Premier Ministre nippon, l’institution de Lausanne (Suisse) a parallèlement indiqué que le drapeau olympique sera mis en berne trois jours durant à la Maison Olympique.

Le Président du CIO, Thomas Bach, et l’ancien Premier Ministre du Japon, Shinzo Abe, le 16 novembre 2020 (Crédits – IOC / Greg Martin)

Véritable cheville ouvrière de la candidature du Japon, Shinzo Abe s’était très tôt mobilisé pour faire revenir les anneaux olympiques dans un pays les ayant déjà accueilli à trois reprises par le passé, entre Tokyo 1964, Sapporo 1972 et Nagano 1998, et ayant échoué à obtenir l’échéance de 2016.

A l’époque, en 2009, si la candidature à cette édition des Jeux fut techniquement estimée par le CIO, la faiblesse de l’opinion populaire constitua en revanche une difficulté majeure, d’autant plus en mettant en parallèle le dynamisme et l’engouement présents autour du projet de Rio 2016.

Fort des leçons de cet échec, et portant en étendard la volonté de reconstruire le Japon en partie grâce aux Jeux après le tsunami et la catastrophe nucléaire de Fukushima, Shinzo Abe fut dès lors à la manœuvre pour accompagner au mieux le projet élaboré pour les JO 2020.

Bénéficiant cette fois-ci d’une réelle adhésion populaire et ce, dans des proportions inédites, la candidature rafla in fine la mise en septembre 2013, couronnant ainsi la détermination du Premier Ministre qui, par la suite, s’illustra par son interventionnisme dans le choix du projet de Stade Olympique, et plus récemment, par sa gestion de la crise sanitaire du Covid-19 et les conséquences sur les préparatifs de Tokyo 2020.

Parmi les images fortes associées à Shinzo Abe, les spectateurs des Jeux de 2016 gardent immanquablement en mémoire le déguisement du leader nippon sous les traits du héros de jeux-vidéo, Super Mario, à l’occasion de la Cérémonie de clôture de Rio 2016 et de la passation du drapeau avec Tokyo 2020.

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