Président de la République française (2012-2017) lorsque la candidature olympique et paralympique de Paris 2024 fut mise en œuvre, François Hollande s’est rendu cette semaine au siège du Comité d’Organisation des Jeux (COJO) afin de rencontrer les équipes qui travaillent à la livraison de l’événement planétaire.

Il fut l’un des artisans institutionnels les plus impliqués dans l’accompagnement de la candidature de Paris 2024, un acteur déterminant dans la réussite de ce projet qui intervenait alors quelques années après le fiasco de la candidature hivernale d’Annecy 2018, balayée par les membres du Comité International Olympique (CIO) en juillet 2011, et près de dix ans après l’échec de la candidature de Paris 2012 face à Londres (Royaume-Uni).
Fort de cette expérience, l’ancien Président de la République, François Hollande, s’est rendu au siège du Comité d’Organisation ce jeudi 15 juin 2023.
L’occasion pour lui de rencontrer les centaines de salariés présents sur le site et qui préparent activement le passage prochain au compte à rebours des 365 jours avant la Cérémonie d’ouverture des Jeux de 2024. L’occasion aussi de s’entretenir avec Tony Estanguet, le Président du COJO, et l’un de ses premiers interlocuteurs lorsque l’idée d’une candidature fut émise, avec surtout Bernard Lapasset, récemment disparu, qui fut le chef d’orchestre de cette ambition.
Sur ses réseaux sociaux, Tony Estanguet a résumé en ces termes l’engagement de l’ancien Chef de l’État :
Merci à François Hollande pour sa visite auprès des équipes de Paris 2024 !
De Londres 2012 à aujourd’hui, François Hollande a toujours été un soutien essentiel du projet. Paris 2024 lui doit beaucoup.
Merci pour ces riches échanges dans la dernière ligne droite, à un an des Jeux.

Il faut dire que l’investissement présidentiel a constitué un déclencheur évident pour ensuite pouvoir bâtir un projet concurrentiel avec l’apport des différents échelons institutionnels et bien sûr du Mouvement sportif tricolore.
En 2012, en marge des Jeux de Londres qui avaient permis à Tony Estanguet d’accéder au rang de membre du CIO en qualité de représentant des athlètes, François Hollande avait exposé son envie de voir la France candidate, à la condition toutefois de disposer des forces nécessaires.
Ainsi qu’il l’avait affirmé le 29 juillet 2012 :
Nous ne pouvons porter une candidature que si nous avons des chances sérieuses de la faire réussir.
On ne peut plus se permettre d’être candidat et de connaître l’échec.
En déplacement quelques jours plus tard dans la capitale britannique, François Hollande était allé encore plus loin dans la réflexion, en affichant parallèlement une certaine prudence quant aux conséquences du choix olympique dans l’attribution des Jeux de 2020, avec les candidatures de Madrid (Espagne), Istanbul (Turquie) et Tokyo (Japon).
Comme l’avait exposé le Chef de l’État de l’époque :
Si le Mouvement sportif s’organise, porte un beau dossier, capable de mobiliser toutes les énergies et de susciter un grand engouement dans le pays, alors nous pourrions aussi organiser des Jeux. Nous pouvons, nous aussi, dans les prochaines années être au rendez-vous. […]
Nous allons déposer éventuellement un dossier. […]
Nous attendons de savoir ce qui se prononcer comme choix en 2013 [pour les JO 2020], car cela aura des conséquences. Nous avons l’expérience des échecs, trois ces dernières années et c’est beaucoup. Donc on peut en tirer toutes les leçons pour savoir faire ou comment ne pas faire. […]
Il faudra notamment mobiliser tous les acteurs, publics comme privés. Et nous avons un argument, c’est qu’il n’y a pas eu de Jeux d’été depuis 1924 en France. Donc on a quand même un peu d’impatience, car on voudrait bien voir de notre vie durant, des Jeux en France et à Paris”.

Les mois suivants, l’ambition olympique et paralympique de Paris s’était peu à peu développée, avec toujours le souci d’allier le Mouvement sportif et les pouvoirs publics avec, au-delà de l’État, l’appui nécessaire de la Ville de Paris et de la Région Île-de-France.
Dans ce processus délicat, le rôle de Bernard Lapasset fut hautement essentiel pour parvenir à convaincre les dirigeants et les exécutifs locaux et ce, avant qu’une candidature n’émerge réellement entre 2014 et 2015.
Par la suite, François Hollande a continué de suivre assidûment le déploiement de la candidature française, rencontrant pour cela à plusieurs reprises le Président de l’institution olympique, Thomas Bach, qui fut notamment reçu à l’Élysée en octobre 2016 après une visite à l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance (INSEP).
L’ancien Président de la République avait cette même année assuré un déplacement aux Jeux de Rio 2016 pour encourager les athlètes tricolores et pour porter la voix de la France dans le concert des nations olympiques.
L’engagement présidentiel autour de l’ambition olympique et paralympique entre 2012 et 2017 avait en outre eu pour finalité de retisser des liens – qui ont pu parfois se distendre après les échecs passés – avec le CIO et ses membres.
Sous la présidence de François Hollande – qui bénéficia des conseils de l’ancien judoka Thierry Rey – il fut également question de tracer des perspectives et des partenariats stratégiques avec les hôtes futurs d’éditions des Jeux, que furent à l’époque la Corée du Sud pour 2018, le Japon pour 2020 et la Chine pour 2022.

La venue cette semaine de l’ancien Chef de l’État auprès des équipes de Paris 2024 témoigne en tout cas de l’attachement de ce dernier à la réussite d’un projet qu’il a immanquablement contribué à mettre sur les rails, avant d’en confier l’accompagnement à son successeur, et actuel Président, Emmanuel Macron.
Celui-ci, qui avait pris la suite de François Hollande au printemps 2017 dans une année capitale pour la candidature, est également très impliqué dans le suivi des préparatifs de Paris 2024, multipliant en ce sens les interventions et les rencontres au sommet.