JO 2030 : Le pas de côté contraint de Sapporo

Deux mois après avoir évoqué un possible report de la candidature de Sapporo en raison de sérieuses turbulences, le Comité Olympique du Japon (JOC) a cette semaine clairement fermé la porte à l’échéance de 2030, encourageant davantage la cité nippone à se positionner sur 2034 voire au-delà.

Vue nocturne de Sapporo depuis l’Okurayama Ski Jump Stadium (Crédits – Sapporo Okurayama Ski Jump Stadium Official Website)

Fin du – faux – suspens.

Même si la perspective de voir revenir la Ville Hôte des JO 1972 dans la course aux Jeux d’hiver de 2030 paraissait bien faible à l’aune de la mise sur pause du projet décidée fin 2022, le JOC a définitivement clos le débat en début de semaine.

De fait, en annonçant, mardi 13 juin 2023, son intention de soutenir une éventuelle candidature pour l’accueil des Jeux de 2034 ou d’une édition suivante, l’institution olympique nippone a envoyé le signal que le projet initialement pensé pour 2030 n’était désormais plus d’actualité.

Avec ce positionnement, esquissé dès le mois d’avril, le Japon quitte une course pour laquelle il a pourtant longtemps fait figure de favori, succédant à cette place à Salt Lake City (Utah, États-Unis), qui avait entre temps affiché une préférence pour l’édition de 2034, susceptible de lui offrir davantage d’opportunités sur le plan du marketing en étant plus éloignée par rapport aux Jeux d’été de Los Angeles 2028.

Pour Sapporo, ce retrait contraint et forcé, constitue une nouvelle désillusion.

Après avoir dû se retirer de la course aux JO 2026 à la suite d’un puissant séisme qui avait frappé la Préfecture d’Hokkaidō, l’adhésion populaire a cette fois-ci fait défaut à la candidature et ce, à mesure que les révélations se sont accumulées ces derniers mois autour du scandale de corruption entourant les Jeux de Tokyo 2020.

Comme l’a en ce sens exposé auprès de “Kyodo News”, Keiko Momii, membre du Conseil d’administration du JOC, au sujet de la candidature pour 2030 :

Une enquête publique a montré que 60% des personnes interrogées s’y opposent. Nous devrions prendre plus de temps et essayer de gagner la compréhension du public.

Par conséquent, nous avons ouvert la discussion à diverses possibilités.

En se montrant ainsi ouvert à la discussion, le JOC ouvre surtout la porte à d’autres villes et territoires du Japon qui pourraient potentiellement être intéressés par l’idée de développer une candidature dans les mois et les années à venir.

L’option de Sapporo reste néanmoins une option privilégiée, compte-tenu de la réflexion avancée autour d’un projet et du nombre élevé de sites existants in situ.

Katsuhiro Akimoto, Maire de Sapporo, et Thomas Bach, Président du Comité International Olympique, le 07 août 2021 (Crédits – IOC / Greg Martin)

Quoiqu’il en soit, le retrait du Japon consacre aujourd’hui une course clairsemée dans laquelle Stockholm (Suède) pourrait bien tirer son épingle du jeu si les critères fixés dans le cadre de l’étude préliminaire sont respectés.

La capitale suédoise – candidate malheureuse pour 2026 – semble en effet dans une position idéale, encouragée de surcroît par le positionnement de Salt Lake City et, d’une certaine façon, par le Comité International Olympique (CIO) qui, en décembre dernier, avait choisi de renverser la table du processus afin de laisser une marge de manœuvre plus importante à de possibles prétendants.

Dans les mois qui viennent, Stockholm pourrait dès lors devenir l’interlocuteur majeur du CIO pour 2030, tandis que Salt Lake City pourrait être assurée d’obtenir les Jeux de 2034, le soutien populaire et l’adhésion institutionnelle ne faisant nullement défaut à la Ville Hôte des JO 2002.

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