JO 2030 : Sapporo pourrait être désignée dès cette année

L’Hôte des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver de 2030 pourrait bien être désigné dès cette année. Selon la presse nippone, la candidature de Sapporo tiendrait même la corde pour empêcher la mise.

Vue du Sapporo Okurayama Ski Jump Stadium (Crédits – Sapporo Okurayama Ski Jump Stadium Official Website)

Avec l’adoption d’un nouveau processus de sélection des futurs hôtes des Jeux, le Comité International Olympique (CIO) conserve la maîtrise de son calendrier avec une marge de manœuvre encore plus confortable par rapport au double phasage – requérance / candidature – qui prévalait jusqu’alors.

De fait, en ne considérant plus un échéancier soumis à la désignation d’une Ville Organisatrice sept ans avant la tenue effective de l’événement, l’institution olympique peut désormais choisir de confier la clé des Jeux à un territoire au moment où elle le juge le plus opportun et ce, à l’issue d’une phase de dialogue, puis de l’enclenchement d’un dialogue ciblé avec le futur hôte.

2032 en a ainsi été la première illustration pour les Jeux d’été, avec le choix attendu de Brisbane (Queensland, Australie) survenu dès l’été 2021. Pour les Jeux d’hiver de 2030, le CIO pourrait bien se laisser tenter dès cette année, après la clôture de l’édition de Pékin 2022.

Aussi, à en croire les médias nippons, la candidature de Sapporo serait aujourd’hui en position de rafler la mise dans les mois à venir.

Si la candidature du Japon a toujours été considérée comme solide, notamment du fait de l’expérience de Sapporo comme hôte des JO 1972, le statut de favorite était jusqu’à présent dévolu à Salt Lake City (Utah, États-Unis).

Vue des pistes de Sapporo Teine (Crédits – Sapporo Snow Resort City Website)

Toutefois, trois éléments ont pu faire bouger le curseur au cours de l’année écoulée.

Ainsi, l’organisation réussie des Jeux de Tokyo 2020 – reportés d’un an en raison de la pandémie mondiale de Covid-19avec notamment la participation de Sapporo pour l’accueil des compétitions de marche et du marathon, et l’annonce récente d’une baisse de la facture finale de cette édition ont sans nul doute été perçus comme de bons indicateurs avant la mise en orbite d’un nouveau projet porté par un territoire nippon.

En outre, la rigueur avec laquelle est portée la candidature a aussi de quoi rassurer le CIO dans un monde bouleversé depuis près de deux ans par un contexte sanitaire encore incertain.

Car bien que Sapporo soit aujourd’hui engagée dans la course aux JO 2030, l’idée même d’une candidature remonte à plusieurs années déjà, la ville ayant d’abord eu un intérêt pour les Jeux de 2026 avant d’être contrainte de se retirer en raison d’un séisme survenu dans la Préfecture d’Hokkaïdo en septembre 2018. Depuis lors, les partisans d’un projet olympique et paralympique n’ont eu de cesse que de travailler sans relâche à l’élaboration d’une candidature responsable financièrement et durable sur le plan de l’utilisation des sites, avec en particulier la volonté de faire fructifier l’héritage des JO 1972.

Dernièrement, l’annonce d’une réduction de la voilure budgétaire prévisionnelle de Sapporo 2030 a également constitué une étape cruciale dans le cheminement de la candidature et, peut-être in fine, de la désignation du futur hôte des Jeux.

Vue du Parc Odori à Sapporo où furent organisées les épreuves de marche et le marathon des Jeux de Tokyo 2020 (Crédits – Tokyo 2020)

Face à cela, Salt Lake City pourrait se rabattre sur l’échéance de 2034. Une option qui est dans les tuyaux depuis 2018, année de désignation de la cité américaine par le Comité Olympique et Paralympique des États-Unis (USOC).

Si la Ville Hôte des JO 2002 a pour elle la qualité des sites, une popularité au zénith et un soutien sans faille de la classe politique depuis une dizaine d’années, le point de faiblesse est paradoxalement le fait que les États-Unis sont actuellement en pleine préparation des Jeux d’été de Los Angeles 2028, avec une stratégie marketing parfaitement huilée. Dès lors, la tenue d’une édition hivernale dix-huit mois seulement après l’échéance estivale californienne pourrait apparaître comme potentiellement problématique pour maintenir le haut niveau attendu de partenariats et les ressources financières qui vont avec.

Ces derniers mois, des discussions régulières entre l’USOPC, Salt Lake City et LA 2028 ont été conduites dans le but de parvenir à un terrain d’entente acceptable pour tous. Récemment, un échange par visioconférence avec des responsables du CIO – dont le Président, Thomas Bach, en personne – s’est aussi déroulé avec satisfaction des deux côtés de l’Atlantique.

La teneur des discussions n’a évidemment pas fuité, mais les indiscrétions de la presse nippone – sauf à penser qu’il s’agirait d’un coup de bluff – viendrait acter le fait que Salt Lake City privilégierait l’édition de 2034 pour préserver LA 2028, laissant en conséquence la porte grande ouverte pour Sapporo.

Katsuhiro Akimoto, Maire de Sapporo, et Thomas Bach, Président du Comité International Olympique, le 07 août 2021 (Crédits – IOC / Greg Martin)

Hormis ces deux prétendantes, le CIO peut aussi compter sur la participation de trois autres territoires dans sa phase de dialogue, mais chacun avec des faiblesses ne permettant pas aujourd’hui une désignation rapide pour 2030.

Ainsi, Vancouver (Colombie-Britannique, Canada) est à l’heure actuelle fragilisée par une opinion publique plus divisée que jamais concernant l’hypothèse d’une candidature.

L’Ukraine de son côté manque sans nul doute d’expérience pour espérer rivaliser avec d’anciennes Villes Hôtes, avec en plus un contexte géopolitique néfaste.

Pour Pyrénées-Barcelone (Espagne) enfin, le projet semble rencontrer des difficultés à convaincre et ce, malgré la promesse d’une réutilisation massive des infrastructures héritées des Jeux d’été de 1992 qui ont fait le succès et la renommée mondiale de la cité catalane.

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