Présent à Rome (Italie) en fin de semaine, le Président du Comité International Olympique (CIO) a affiché sa confiance dans la capacité de Milan-Cortina 2026 à livrer des Jeux de grande qualité. De quoi rassurer le Comité d’Organisation alors que les préparatifs ont été critiqués ces derniers mois, entre remise en cause de la gouvernance, accroissement des coûts et doutes sur certains sites.
A quelques jours des élections législatives anticipées qui doteront l’Italie d’une nouvelle palette parlementaire et surtout d’un nouveau gouvernement, Thomas Bach était de passage dans la « Ville Éternelle » en fin de semaine, afin de se voir décorer du Collare d’oro – ou Collier d’or du mérite sportif – soit la plus haute distinction décernée par le Comité National Olympique Italien (CONI).
La cérémonie officielle, présidée par Giovanni Malago, patron du CONI, membre du CIO et Président du Comité d’Organisation des Jeux de Milan-Cortina 2026, a permis de montrer l’enthousiasme et l’unité de l’ensemble du Mouvement sportif transalpin réuni au cœur de l’emblématique Foro Italico, vendredi 16 septembre.
Outre les membres italiens du CIO, les anciens Présidents du CONI étaient également présents, de même que les Présidents de Fédérations sportives nationales venus célébrer Thomas Bach, mais aussi le succès des sportifs italiens engagés sur les dernières éditions des Jeux de Tokyo 2020 et de Pékin 2022.
Lors de son intervention à la tribune, Giovanni Malago n’a pas manqué de saluer l’engagement de Thomas Bach au cours des dernières années, des années marquées par plusieurs bouleversements historiques et, du côté italien, par des polémiques qui ont un temps menacé le CONI d’une suspension olympique.
Ainsi que l’a affirmé le Président du CONI :
Nous sommes extrêmement heureux de vous accueillir à nouveau dans la maison du sport italien pour vous remettre l’insigne le plus important, pour votre courage démontré à maintes reprises.
Le monde nous a réservé de nombreux défis, de la pandémie à la navigation dans des eaux dangereuses, mais nous avons pu avancer en toute sécurité grâce à votre leadership.
Tokyo était un message fort adressé au monde, et un nouveau chapitre du sport. Nous avons démontré l’unité de notre monde, face à des temps vraiment difficiles. Nous sommes fiers que nous symbole soit le symbole du CIO. Et nous avons toujours défendu ces cinq anneaux.
Cher Thomas, merci d’être un exemple. Tu seras toujours mon Président. Vive le CIO, vive l’Italie, vive le sport !
Touché par cette reconnaissance, et la standing ovation délivrée par les dizaines de responsables sportifs présents dans la grande salle de réception, Thomas Bach a vu par la suite se succéder à la tribune d’autres personnalités, notamment Ivo Ferriani, membre du CIO et Président de la Fédération Internationale de Bobsleigh et de Skeleton, Franco Carraro, Mario Pescante et Manuela Di Centa, membres honoraires du CIO, sans oublier la nouvelle génération incarnée par Federica Pellegrini, retraitée des bassins et membre de la Commission des Athlètes du CIO depuis l’an passé.
Prenant à son tour la parole, le Président du CIO a bien sûr remercié ses hôtes et vanté la qualité de ses relations avec l’Italie, de même que l’engagement des autorités sportives transalpines dans les défis d’aujourd’hui.
Comme l’a alors déclaré Thomas Bach :
Merci pour ce prestigieux Collier d’or, une récompense qui appartient à l’ensemble du CIO, car sans le soutien de mon entourage, nous n’aurions rien pu faire. Et dans tout cela, l’Italie a eu un rôle particulier. Je vous remercie du fond du cœur.
Merci du fond du cœur pour ce que l’Italie, les Italiens et le CONI ont fait pour les athlètes réfugiés d’Ukraine. Notre mission est d’unir et non de diviser. Nous restons unis dans nos valeurs, celles de la non-discrimination et de l’inclusion. Les athlètes italiens ont parfaitement incarnés ces valeurs en interprétant la nouvelle devise : ‘Plus vite, Plus haut, Plus fort, Ensemble’.
L’Italie et le CONI ont une place spéciale dans mon cœur. Je félicite le Président Malago et le Comité, pour le résultat historique obtenu aux Jeux Olympiques de Tokyo, avec 40 médailles remportées et une progression incroyable par rapport à Rio 2016.
Accompagné de plusieurs représentants du CONI, Thomas Bach a d’ailleurs profité de sa venue à Rome pour visiter le Centre de préparation olympique d’Acqua Acetosa, où il a pu s’entretenir avec des athlètes, et notamment des sportifs ukrainiens et afghans accueillis sur place.
La veille, le Président du CIO avait eu l’honneur d’être reçu au Palazzo Chigi par le Président démissionnaire du Conseil italien, Mario Draghi.
L’occasion pour les deux hommes de revenir sur l’investissement de l’État italien dans les préparatifs des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver de Milan-Cortina 2026 qui, vingt ans après l’édition de Turin 2006, amèneront de nouveau les Jeux sur le sol italien, après les retraits successifs des candidatures estivales de Rome 2020 et Rome 2024.
Au sujet de cette perspective des JO 2026, Thomas Bach a souhaité adresser un message d’encouragement à destination des organisateurs, par-delà les critiques sur les retards, l’inflation des dépenses et des polémiques concernant certains sites sélectionnés.
Ainsi que l’a affirmé le Président du CIO :
Il y a des défis à relever, de la durabilité à la crise économique, mais nous n’avons pas à nous inquiéter car nous comptons sur l’efficacité et les capacités d’organisation de nos amis italiens.
Nous sommes très confiants dans le fait que nous célébrerons d’excellents Jeux au nom de la vie italienne, de la bonne vie italienne.
Unissons-nous et vivons cet esprit olympique, ‘Plus vite, Plus haut, Plus fort, Ensemble’.
En marge des discours convenus, Thomas Bach s’est par ailleurs exprimé sur l’une des problématiques majeures rencontrées par les organisateurs des JO 2026, à savoir la piste dédiée aux épreuves de bobsleigh, luge et skeleton.
Alors que le coût prévisionnel de la requalification du site historique de Cortina d’Ampezzo n’a cessé d’augmenter depuis la phase de candidature, et tandis que l’Autriche a récemment tenté de se positionner comme recours avec le site d’Innsbruck, le Président du CIO a fermé le débat en confirmant le choix premier des organisateurs.
Nous avons discuté de la question de la piste de Cortina avec les autorités locales, et nous avons été informés des travaux prévus.
Nous en avons parlé au CIO et nous nous sommes mis d’accord sur la solution proposée pour des questions de coûts et de durabilité, car le projet n’impactera pas le budget des Jeux et la piste réaménagée sera utilisée après les JO.
Une optimisation du concept des Jeux et un bouclage financier avec l’ensemble des parties prenantes devront sans nul doute être menés pour permettre l’établissement de ce projet sensible qui pourrait encore être la cible de critiques locales dans les mois qui viennent.
Quoiqu’il en soit, avec ce message, Thomas Bach a aussi voulu impulser une nouvelle dynamique pour faire avancer le chantier olympique et paralympique et garantir la livraison des Jeux selon la promesse des organisateurs formulée en 2019, année d’attribution de l’événement planétaire.
