L’aménagement des infrastructures utiles dans la perspective des Jeux d’hiver de Milan-Cortina 2026 a récemment été précisé, avec trois secteurs d’investissements identifiés et une facture globale de 2,165 milliards d’euros.

A quelques semaines de son départ de la tête de l’exécutif italien, Mario Draghi a tâché de sécuriser au mieux le devenir des préparatifs d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver de 2026.
Ainsi, après avoir veillé à la mise en place de plusieurs versements complémentaires, le gouvernement a décidé d’octroyer une nouvelle enveloppe conséquente de 400 millions d’euros pour palier aux conséquences de l’inflation et permettre l’installation des différents chantiers – en particulier dans le domaine des transports – sur les territoires appelés à accueillir l’événement dans moins de quatre ans, à savoir les Régions de Lombardie et de Vénétie, et la Région autonome du Trentin-Haut-Adige.
Une entrée dans la gouvernance du Comité d’Organisation des JO 2026 a également été engagée, ce qui conduira sous peu à la nomination d’un nouveau Directeur Général en lieu et place de Vincenzo Novari en poste depuis le mois de novembre 2019.
Cette incursion au sein même du Comité s’explique bien sûr par l’engagement budgétaire conséquent des pouvoirs publics soucieux de contrôler le bon déroulement des chantiers et d’éviter au maximum des retards susceptibles d’affecter la livraison des ouvrages olympiques et paralympiques.
Concernant d’ailleurs la livraison des diverses infrastructures, le Directeur Général de la Società Infrastrutture Milano Cortina 2020-2026 S.p.a, Luigi Valerio Sant’Andrea, a récemment précisé les contours des travaux prioritaires.
Ces derniers nécessiteront des dépenses globales chiffrées à 2,165 milliards d’euros, dont 2 milliards à la charge de l’État, incluant de facto les rallonges budgétaires accordées jusqu’à présent et qui représentent déjà le double de l’investissement prévu à l’été 2020 au moment de la signature du Décret à 1 milliard d’euros par l’ancienne Ministre des Infrastructures et des Transports, Paola De Micheli.

Concrètement, des travaux à hauteur de 1,678 milliard d’euros vont être déployés pour assurer la mise à niveau des infrastructures routières, autoroutières et ferroviaires du Nord de la péninsule.
Cette enveloppe budgétaire – constituant le premier bloc des investissements et qui sera complété par d’autres chantiers prévus par les Régions et Provinces concernées – comprend notamment l’achat de trains électriques ou hybrides destinés à une mise en service sur la ligne ferroviaire Trente / Bassano del Grappa (64 millions d’euros), mais aussi la finalisation des axes routiers de contournement du côté de Longarone (270 millions) et de Cortina d’Ampezzo (298,7 millions), ou encore le raccordement de la station de Milan-Malpensa au réseau national (211 millions).
Des aménagements pour une piste cyclable à Abbadia Lariana (20 millions d’euros) et des adaptations des axes routiers dans les secteurs du Val di Fiemme et du Val di Fassa (60 millions) sont également planifiées, tout comme des travaux d’amélioration sur la ligne ferroviaire Venise / Calalzo di Cadore (12 millions).

Au-delà de ce package massif, les autorités projettent aussi des investissements de l’ordre de 318,2 millions d’euros pour la modernisation des sites sportifs.
Dans cette seconde catégorie de dépenses, les parties fourniront ainsi 10 millions d’euros pour la rénovation du stade de saut à ski de Cortina d’Ampezzo et 6 millions d’euros pour la patinoire, deux sites hérités des JO 1956.
Sur le volet – problématique jusqu’à présent – de la piste de bobsleigh, de luge et de skeleton, 85 millions d’euros sont annoncés, soit une somme largement au-dessus des prévisions publiées durant la phase de candidature. Une répartition de la facture entre les différents acteurs publics du projet doit encore intervenir, sachant que la Région de la Vénétie a sécurisé 22 millions d’euros.
Parmi les autres dossiers importants, la requalification de l’anneau de patinage de vitesse à Baselga di Pinè (Trentin-Haut-Adige) – actuellement en plein air – conduira à un investissement de 50 millions d’euros. La mise à niveau du stade de ski de fond de Tesero (Trentin-Haut-Adige) nécessitera quant à elle une enveloppe de 11,5 millions d’euros, tandis qu’à Milan, la rénovation du PalaSharp destiné à recevoir le tournoi préliminaire de hockey-sur-glace, ainsi que le hockey-sur-luge, est estimée à 13,3 millions d’euros.
Concernant par ailleurs les Cérémonies de clôture des Jeux Olympiques et Paralympiques, les Arènes de Vérone (Vénétie) – également écrin de l’ouverture des Jeux Paralympiques – vont bénéficier d’une enveloppe d’un million d’euros pour améliorer l’accessibilité du site antique mondialement connu.

Dans une moindre mesure, mais avec tout de même une enveloppe globale de 168,8 millions d’euros, le troisième bloc des investissements prévisionnels se focalisera notamment sur l’établissement du Village des Athlètes de Cortina d’Ampezzo (Vénétie) et sur celui de Predazzo (Trentin-Haut-Adige) avec respectivement une enveloppe à hauteur de 47,8 millions d’euros pour le premier, et de 11 millions pour le second.
Toujours à Predazzo, la réhabilitation des tremplins de saut à ski amènera un investissement de quelques 23,5 millions d’euros, tandis que du côté d’Anterselva (Trentin-Haut-Adige), une enveloppe de 6,5 millions d’euros sera consacrée à la mise en place d’un nouveau système d’enneigement pour le stade de biathlon.
A Bormio (Lombardie), 20 millions d’euros vont être déboursés pour l’établissement d’un téléphérique répondant aux dernières normes techniques et de sécurité, avec en outre 6,3 millions d’euros pour la préparation des pistes qui accueilleront les épreuves masculines de ski alpin en 2026. A Livigno (Lombardie), ce sont pas moins de 46,6 millions d’euros qui vont être investis, dont 17,6 millions pour l’aménagement d’un nouveau téléphérique.