Sans les Jeux, le Colisée du Tremblay va quand même voir le jour

Face à un calendrier qui ne lui permet pas aujourd’hui d’être compétitif pour espérer être inclus dans la cartographie des sites des Jeux de Paris 2024, le Colisée du Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) se prépare néanmoins à émerger sur la scène sportive et culturelle francilienne.

Visuel du Colisée du Tremblay-en-France et de son parvis (Crédits – Groupement Legendre / DVVD Architectes et Ingénieurs, image Yam)

Attendu depuis des années, le Colisée du Tremblay-en-France – ou Colisée Grand Paris – va enfin être construit, assurant dès lors un rééquilibrage des infrastructures sportives à l’Est du département de la Seine-Saint-Denis, et offrant de surcroît une salle multimodale de grande capacité en dehors de Paris.

D’ici la mi-2024, le chantier va ainsi permettre d’inscrire le futur équipement comme un pôle de référence pour l’accueil de compétitions sportives et d’événements culturels d’envergure. De quoi contribuer à la dynamique d’un territoire perçu comme une porte d’entrée sur le Grand Paris.

Cette semaine, jeudi 23 juin, la première pierre a d’ailleurs été posée en présence des élus locaux et régionaux, parmi lesquels le Maire du Tremblay, François Asensi, le Président de l’Établissement Public Territorial Paris Terres d’Envol, Bruno Beschizza, mais également le Président du Conseil Départemental de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, du Président de la Métropole du Grand Paris, Patrick Ollier, ainsi que de la Présidente du Conseil Régional d’Île-de-France, Valérie Pécresse.

Pose de la première pierre du Colisée du Tremblay-en-France, jeudi 23 juin 2022 (Crédits – Établissement Public Territorial Paris Terres d’Envol)

Si le projet de Colisée est aujourd’hui parfaitement structuré, différentes versions ont successivement été élaborées et présentées au cours des dix dernières années.

Pour rappel, la Ville de Tremblay-en-France avait annoncé en 2012 son intention de bâtir un complexe d’au moins 15 000 places, avec même la possibilité d’atteindre une jauge de quelques 20 000 places, susceptible de rivaliser avec le Palais Omnisports de Paris-Bercy, aujourd’hui Accor Arena.

Quelques années plus tard, une nouvelle mouture du projet fut dévoilée, moins ambitieuse en termes de places proposées et surtout moins onéreuse que la première dont le coût fut estimé à 170 millions d’euros.

En 2017 – année de désignation de Paris comme Ville Hôte des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été de 2024 – les autorités locales présentèrent une énième version du projet de Colisée, avec cette fois-ci, une enveloppe budgétaire estimée à 127 millions d’euros pour permettre au groupement, alors dirigé par Eiffage, de concevoir une enceinte principale de 8 000 à 9 700 places et une structure secondaire comprise entre 500 et 1 800 places.

Des bureaux, des commerces et des restaurants devaient en outre venir agrémenter le site limitrophe de quelques-uns des principaux axes de communication de l’Île-de-France.

Visuel du Colisée du Tremblay-en-France et de son parvis, avec les deux salles de 7 000 et 2 000 places (Crédits – Groupement Legendre / DVVD Architectes et Ingénieurs, image Yam)

In fine, le projet désormais acté repose sur une salle multifonctionnelle de 7 000 places, largement ouverte sur un parvis paysager, et sur une salle omnisports de 2 000 places adjacente au bâtiment principal dans le quartier d’affaires Aerolians Paris.

Placé sous la maîtrise d’œuvre du groupement LEGENDRE / DVVD Architectes et Ingénieurs, ce projet doit doter le territoire d’une double installation pensée comme un écrin, non pas pour la seule ville du Tremblay, mais bien pour l’ensemble de la métropole du Grand Paris.

Comme l’a d’ailleurs récemment exposé le Maire du Tremblay :

On était assez dépourvu de ce type de salle au Nord de Paris.

De plus, il est situé à la croisée de trois départements, le Val d’Oise, la Seine-et-Marne, et la Seine-Saint-Denis, et bénéficiera donc en réalité à près de 5 millions d’habitants. Avec la proximité de la gare TGV de l’aéroport Paris-Charles de Gaulle, des gens de toute la France pourront aisément venir pour un concert par exemple.

Visuel du Colisée du Tremblay-en-France dans un environnement paysager repensé (Crédits – Groupement Legendre / DVVD Architectes et Ingénieurs, image Yam)

Dans un souci de durabilité – qui n’est pas sans faire écho aux chantiers en cours dans le cadre des préparatifs d’organisation des Jeux de Paris 2024 – le Colisée sera en partie conçu à base de terre crue, matériau géo-sourcé qui assurera une gestion des ressources en circuit court, grâce notamment à la réutilisation des déblais des travaux du Grand Paris Express.

Sur le plan énergétique, pas moins de 6 000 m² de panneaux photovoltaïques seront également installés sur la toiture de l’édifice.

Bénéficiant d’imposantes baies vitrées ouvertes sur le parvis, le Colisée sera en outre une vitrine pour les événements accueillis en son sein, avec notamment l’utilisation de la façade de 25 mètres de haut pour 100 mètres de largeur au moyen de projections lumineuses.

D’un coût global de 74,6 millions d’euros (hors-taxes), l’aménagement du Colisée sera en grande partie financé par l’Établissement Public Territorial Paris Terres d’Envol.

A lui-seul, ledit Établissement abondera en effet à hauteur de 48,1 millions d’euros, loin devant la Métropole du Grand Paris qui participera à l’effort des travaux pour 11 millions d’euros, et l’État qui apportera une aide de 6,5 millions.

Du côté des autres Collectivités Territoriales engagées dans le projet, la Ville du Tremblay-en-France contribuera pour 4 millions d’euros, la Région Île-de-France pour 3 millions, et enfin le Département de la Seine-Saint-Denis pour 2 millions d’euros.

Visuel du Colisée du Tremblay-en-France (Crédits – Groupement Legendre / DVVD Architectes et Ingénieurs, image Yam)

Longtemps espérée, la perspective d’intégrer la cartographie des Jeux de 2024 est désormais enterrée au regard du calendrier prévisionnel relativement serré.

En dépit de la revue de projet non-achevée de Paris 2024, de l’enclenchement du chantier et de l’investissement conséquent consenti par les diverses parties au projet, l’ouverture du Colisée est en effet annoncée pour la fin du premier trimestre de l’année 2024. Sachant que des épreuves-tests sont nécessaires sur les sites appelés à recevoir les compétitions olympiques et paralympiques, le timing aujourd’hui présenté ne permettra donc pas de faire du Colisée un site de Paris 2024.

Cela ne devrait toutefois pas empêcher l’équipement de se positionner rapidement comme potentiel hôte de futurs événements internationaux, à l’aune de ses caractéristiques et de sa localisation géographique.

Laisser un commentaire