JO 2030 : David Lappartient affiche sa confiance dans la candidature française

La candidature des Alpes françaises pour l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver de 2030 poursuit sa montée en puissance. Après la visite d’une délégation à Lausanne (Suisse), la semaine dernière, le Conseil d’administration et l’Assemblée Générale du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) ont eu l’occasion, ce mercredi 13 septembre 2023, d’évoquer les contours et les prochaines étapes du projet tricolore.

David Lappartient, Président du Comité National Olympique et Sportif Français, mercredi 13 septembre 2023 (Crédits – CNOSF / KMSP)

Pas de temps à perdre.

A la suite de l’annonce d’une réflexion autour d’une candidature conjointe des Régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte-d’Azur à la mi-juillet 2023, les acteurs du projet accélèrent le rythme et ce, bien conscients du calendrier serré du Comité International Olympique (CIO) qui devrait selon toute vraisemblance se positionner d’ici la fin de l’année avec un ou plusieurs futurs hôtes potentiels.

Aussi, moins d’une semaine après la visite d’une délégation française au siège du CIO à Lausanne, le Président du CNOSF, David Lappartient, a profité de la réunion du Conseil d’administration de l’instance olympique tricolore pour aborder la question de la candidature qui survient six ans après l’attribution des Jeux de Paris 2024 et moins d’un an avant l’organisation effective de ces derniers.

Face aux membres du Conseil, puis face à l’Assemblée Générale du CNOSF réunie ce jour à la Maison du Sport Français, dans le 13e arrondissement de Paris, celui qui occupe aussi les fonctions de membre du CIO depuis l’an passé, a de fait insisté sur les forces d’un projet reposant sur la culture et l’expérience des sports d’hiver dans le massif alpin, l’appui des sportifs, ainsi que le soutien des autorités publiques régionales et nationales.

Ainsi que l’a notamment relevé David Lappartient :

L’unité que nous affichons pour cette candidature, portée par le CNOSF, le CPSF, avec les deux Régions et le soutien de l’État, a été parfaitement perçue par les équipes du CIO : nous parlons d’une seule voix.

Ce matin, le Conseil d’administration nous a confirmé son soutien à l’unanimité.

Lors de cette Assemblée Générale, l’adhésion du mouvement sportif et l’enthousiasme qu’il a manifesté pour cette candidature nous confortent dans l’idée qu’il est déterminant de jouer collectif pour prétendre gagner !

Un message également porté par Marie-Amélie Le Fur, Présidente du Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF) qui voit aussi dans la perspective d’une candidature hivernale la possibilité de maintenir après Paris 2024 le lien entre les valeurs olympiques et paralympiques, tout en pérennisant l’héritage sportif et sociétal, avec de surcroît la question – récurrente ces dernières années – de la refonte du modèle des Jeux, sans oublier par ailleurs la problématique du changement de vision vis-à-vis du handicap.

Outre les dirigeants du CNOSF et du CPSF, les échanges autour de la candidature des Alpes françaises ont également été l’occasion de souligner l’implication des leaders régionaux, avec la présence à Paris et l’intervention de Renaud Muselier, Président de la Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, et de Gilles Chabert, Conseiller spécial chargé de la montagne au sein de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et représentant du Président Laurent Wauquiez.

Une vidéo a en outre été diffusée, comme pour symboliser l’adhésion des sportifs français derrière une ambition renouvelée pour l’obtention des Jeux d’hiver, plus de 30 ans après l’édition d’Albertville 1992, et 12 ans après la déroute de la candidature d’Annecy 2018.

Pour l’ensemble des acteurs engagés dans la promotion et le développement d’un projet olympique et paralympique pour 2030, les semaines à venir s’annoncent en tout cas déterminantes.

De fait, la candidature sera – comme les autres prétendantes – scrutée à l’occasion de la Session du CIO attendue à Bombay (Inde) du 15 au 17 octobre 2023.

Dans ce timing restreint, le projet tricolore devrait prendre davantage d’épaisseur, avec en particulier le dévoilement au moins en partie des clusters sportifs envisagés pour l’accueil des compétitions de neige et de glace en 2030.

Quelques semaines plus tard, courant novembre, une présentation plus fournie devrait ensuite être opérée devant la Commission de Futur Hôte pour les Jeux d’hiver et ce, avant que la Commission Exécutive du CIO ne formalise a priori une préférence à l’égard d’une ou plusieurs candidatures au début du mois de décembre à venir.

Pour le Président du CNOSF, ladite Commission pourrait ainsi engager la phase de “dialogue ciblé” – succédant au “dialogue continu” – à compter du 1er décembre 2023, sur la base des recommandations dispensées par la Commission de Futur Hôte.

Quoiqu’il en soit, l’élection formelle devrait intervenir dans le courant de l’année 2024, tout en sachant que si la France confirme sa candidature, une Session extraordinaire du CIO devra être convoquée en dehors de l’Hexagone.

Si une Session sera bien organisée à Paris en marge des prochains Jeux d’été – et ce comme de coutume pour chaque Hôte de l’événement planétaire – la capitale française ne pourra en revanche prétendre à recevoir la Session appelée à acter l’identité de l’organisateur des JO 2030.

En effet, la grand-messe élective des membres de l’institution olympique ne peut se tenir dans un pays dans lequel une candidature déclarée est en course pour l’accueil de l’édition concernée. A titre d’exemple, Milan (Italie) devait initialement accueillir en 2019 la Session devant désigner l’Hôte des JO 2026 et ce, avant que Lausanne ne remplace la cité lombarde qui s’était entre temps déclarée candidate aux côtés de Cortina d’Ampezzo.

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Aujourd’hui, à l’aune des candidatures en lice – que ce soit pour 2030, mais également pour les éditions de 2034 voire de 2038 – le CIO pourrait in fine faire le choix d’une double attribution. Autrement dit, ne pas désigner un mais deux Hôtes pour 2030 et 2034.

Il faut dire qu’en raison des réformes initiées ces dernières années autour des candidatures, avec l’instauration d’un dialogue accru avec les prétendantes aux Jeux et l’absence de calendrier pré-déterminé afin de permettre d’identifier le bon organisateur au bon moment, l’institution de Lausanne pourrait être tentée de sécuriser deux éditions successives.

Le nombre des candidats déclarés ou supposés et l’incertitude relative ayant plané sur ces derniers au fil des mois pourraient en effet convaincre le CIO de réitérer le schéma orchestré à l’été 2017 pour les Jeux de Paris 2024 et de Los Angeles 2028.

Une certitude semble en revanche se dessiner, à savoir l’attribution prochaine d’une édition des Jeux d’hiver à Salt Lake City (Utah, États-Unis).

Officiellement dans la course aux Jeux depuis fin 2018, la Ville Hôte des JO 2002 est intéressée depuis plus de dix ans maintenant et ne cesse de cumuler les arguments de poids, entre la réutilisation régulière des infrastructures héritées de 2002, le soutien massif du mouvement sportif américain, et l’appui populaire et institutionnel sans faille.

Parfaitement en phase avec le CIO et sa nouvelle philosophie, Salt Lake City a, tout en affichant une préférence pour 2034, clairement indiquée qu’elle était disponible pour reprendre le flambeau des Jeux d’hiver dès 2030.

Pour les autres concurrentes, Sapporo (Japon) n’est plus aujourd’hui dans la course pour 2030 et pourrait bien ne pas être en mesure de prétendre à 2034, même si la tempête autour de Tokyo 2020 et du scandale de corruption apparaît désormais comme quelque peu éloignée.

Dans un tout autre registre, Vancouver (Colombie-Britannique, Canada) ne semble pas non plus être en capacité de revenir sur le devant de la scène, faute d’avoir obtenu le soutien institutionnel indispensable à la poursuite de l’aventure.

Reste les cas de la Suède et de la Suisse.

Pays à la forte tradition des sports d’hiver, les deux candidats offrent des opportunités certaines au CIO, en plus de démontrer une évidente persévérance malgré les nombreux échecs cumulés de part et d’autre.

Il n’empêche, que ce soit du côté de Stockholm et dans le pays helvète, l’appui institutionnel sera à clarifier et à sanctuariser dans les meilleurs délais. Il en sera de même auprès de l’opinion publique qui, par le passé, a pu se détourner des candidatures et projets développés.

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