Pas tout à fait candidate, mais déjà intéressée par les Jeux d’été de 2036-2040, Ahmedabad – l’une des principales métropoles de l’Inde – entend mettre en œuvre une feuille de route pour accompagner le développement d’un pôle sportif de première importance. Deux cabinets d’audit réputés à l’échelle internationale travaillent actuellement sur ce dossier.
Au début du mois de juin 2021, l’Autorité pour le Développement Urbain d’Ahmedabad (AUDA) avait annoncé qu’au moins dix entreprises et agences spécialisées dans le conseil et l’audit avaient porté un intérêt à l’appel à projet, lancé quelques mois auparavant, pour établir une évaluation des sites existants et des besoins nécessaires à la constitution d’une candidature olympique et paralympique.
In fine, le 17 juillet dernier, l’AUDA a dévoilé le nom des deux cabinets – de renommée mondiale – finalistes de cet appel, à savoir PricewaterhouseCoopers (PwC) et Ernst & Young, qui ont notamment travaillé pour des candidatures aux Jeux de 2022 et 2024.
Une fois le cabinet lauréat désigné, l’objectif principal sera d’installer un schéma directeur, en lien avec les projets des pouvoirs publics fixés sur la période 2021-2031 pour le développement territorial et économique de la métropole de plus de 5,5 millions d’habitants, située dans l’État de Gujarat, à plus de 930 kilomètres au Sud-Ouest de New Delhi.
Ces projets comprennent tout à la fois des investissements en faveur du logement, de la modernisation des transports, de la prise en compte plus poussée de la gestion des ressources et du développement durable, mais encore l’essor des infrastructures destinées aux loisirs et à la pratique sportive.
Sur ce dernier point, parmi les sites sur lesquels pourrait s’appuyer Ahmedabad dans sa quête des Jeux, le nouveau Narendra Modi Stadium, conçu par le cabinet d’architectes Populous et inauguré en février 2021, figure en bonne position.
Implanté le long du fleuve Sabarmati, l’enceinte de 110 000 places – soit le plus vaste stade de cricket au monde – constitue la pièce maîtresse de ce qui doit devenir à terme un pôle sportif de première importance sur plus de 95 hectares, via un investissement conséquent chiffré à au moins 41 milliards de roupies, soit près de 470 millions d’euros.
De fait, le complexe Sardar Vallabhbhai Patel Sports Enclave doit accueillir, outre le Narendra Modi Stadium, des installations dédiées à l’athlétisme et au football (50 000 places), au cyclisme (5 000 places), mais également au hockey-sur-gazon (15 000 places), à la natation et aux sports collectifs (12 000 places), avec aussi des hôtels, des commerces et une résidence pour athlètes composée de 3 000 appartements et 12 500 lits le long des berges qui doivent quant à elles être progressivement réaménagées pour la promenade et la navigation de plaisance.
Aussi, en tenant compte des équipements existants et des projets territoriaux en cours, l’AUDA souhaite créer les conditions adéquates à l’émergence d’un projet olympique et paralympique sur la base des recommandations qui seront fournies par le cabinet d’audit.
Si ce projet n’en est encore qu’à ses balbutiements, le Gouvernement de Gujarat espère néanmoins pouvoir bénéficier du soutien actif du Ministère de la Jeunesse et des Sports de l’Union et, bien-sûr, du Premier Ministre indien, Narendra Modi.
En outre, pour accompagner la concrétisation du projet, un investissement du secteur public équivalent à au moins un quart du coût total du gigantesque complexe sportif est souhaité.
Le chemin sera long, et certainement semé d’embûches, pour le rêve olympique d’Ahmedabad qui pourrait être confronté à la concurrence interne de New Delhi, dont l’ambition demeure bien vivace malgré les échéances sans cesse repoussées depuis l’organisation – chaotique – des Jeux du Commonwealth en 2010.
Si d’aventure le projet olympique et paralympique venait néanmoins à franchir les étapes et à être porté par l’ensemble des échelons institutionnels sur la scène mondiale, le défi serait immense, face à des candidatures annoncées ou potentielles pour 2036 en provenance d’Istanbul (Turquie), Londres (Royaume-Uni), d’Indonésie, du Qatar ou encore du Canada, sans oublier aussi Budapest (Hongrie), voire une candidature régionale allemande.
En amorçant l’idée d’une candidature, Ahmedabad se positionne en tout cas parmi les territoires intéressés par l’organisation des Jeux à moyenne ou longue échéance, ce qui lui permet à ce titre d’être identifiée et identifiable aux yeux du Mouvement Olympique.
3 pensées