Près de huit ans après avoir été battue par Tokyo dans la course aux Jeux d’été de 2020, Istanbul entend à nouveau se positionner sur l’échiquier olympique. Ce mardi, le Maire de l’emblématique ville turque a ainsi clairement plaidé pour une candidature aux Jeux de 2036.

Les Jeux de 2032 étant sur le point d’être attribués à Brisbane et au Queensland (Australie) le 21 juillet prochain, à l’occasion de la 138ème Session du Comité International Olympique (CIO), les regards se tournent désormais sur la prochaine échéance, à savoir l’Olympiade de 2036.
D’ores et déjà, plusieurs territoires à travers le monde ont – plus ou moins clairement – évoqué leur intention de proposer un projet pour de futurs Jeux, à commencer par les déçus de 2032, au premier rang desquels, le Qatar, la Hongrie, ou encore l’Indonésie.
Le processus pour 2036 pourrait en outre profiter de la mise en œuvre de programmes de relance économique à moyen et long terme pour voir apparaître de potentiels prétendants. Récemment, le Maire de Londres, Sadiq Khan, a d’ailleurs amorcé une nouvelle candidature pour la capitale britannique déjà hôte des Jeux à trois reprises, la dernière en 2012.
Parmi les prétendants attendus sur la ligne de départ au cours des moyens à venir, la Turquie devrait ainsi présenter pour la sixième fois de son histoire la candidature de la “Perle du Bosphore”, Istanbul.
Un temps évoquée pour 2024 puis pour 2032, l’idée d’une candidature de la mégalopole de 16 millions d’habitants avait finalement fait long feu. Aujourd’hui, une nouvelle page semble toutefois s’ouvrir pour Istanbul au regard des propos tenus cette semaine par le Maire de la ville, Ekrem İmamoğlu, qui entend pousser en faveur d’un projet pour 2036.
Celui qui est régulièrement présenté comme un challenger important de l’actuel Président de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan, en vue de l’élection présidentielle de 2023, souhaite ainsi assurer l’éclosion d’un projet centré sur les équipements existants de la ville, une ville qui a bénéficié d’importants travaux dans le domaine des transports, dans la lignée – plus ou moins directe – de ses précédentes tentatives olympiques.
Aussi, pour preuve de cet engagement, le Premier Magistrat d’Istanbul a affirmé avec aplomb dans les colonnes du magazine “Nikkei Asia” ce mardi, que le budget de la ville pourrait aisément supporter l’aménagement de nouvelles structures pour héberger les Jeux.

En 2013 déjà, la Turquie avait fait savoir qu’elle mettrait sur la table les moyens nécessaires pour accueillir le plus grand événement planétaire. Cette même année, Hasan Arat, alors Président du Comité de Candidature, aujourd’hui Vice-Président du Comité Olympique de Turquie (TOC), avait tenté de faire pencher la balance avec quelques arguments-clés.
Comme il l’avait alors affirmé :
Istanbul 2020 offre au Mouvement Olympique une série de premières historiques : les premiers Jeux en Turquie, les premiers Jeux se déroulant à cheval sur deux continents simultanément, les premiers Jeux au sein d’une nation dont plus de la moitié de la population est âgée de moins de 25 ans.
En choisissant Istanbul 2020, le CIO choisira d’écrire l’histoire.
Ces arguments, qui demeurent pleinement d’actualité, pourraient aujourd’hui trouver un certain écho au regard de la nouvelle approche du Mouvement Olympique vis-à-vis des territoires, faisant du dialogue constant une priorité au détriment d’une course de fond en deux temps comme cela était encore le cas en 2013.
A cette époque, tout en considérant pour partie l’impact des manifestations politiques et sociales contre le pouvoir central survenues en marge de l’achèvement du processus de candidature, les membres de l’institution de Lausanne (Suisse) avaient préféré s’appuyer sur le projet porté par Tokyo, capitale d’un pays durement frappé par un séisme et un tsunami au printemps 2011.
Tokyo s’était alors imposée par 60 voix contre 36 pour Istanbul, victorieuse au tour intermédiaire de la capitale espagnole, Madrid.

Aujourd’hui, le Maire d’Istanbul a fait un premier pas en direction d’une candidature, avec le soutien désormais attendu – et qui ne devrait pas manquer – de l’État et du Président Erdogan.
Ce dernier, Premier Ministre jusqu’en 2014, avait tenté un changement de stratégie après le cinquième échec olympique en 2013.
Cependant, la candidature infructueuse d’Erzurum – recalée prématurément de la course aux JO d’hiver de 2026 – a eu pour conséquence évidente de replacer Istanbul comme seule solide candidate de la Turquie pour espérer décrocher, enfin, le rêve olympique.
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