JO 2032 : Une feuille de route et un Comité de Candidature pour l’Indonésie

Dans le cadre de la réflexion portant sur l’opportunité d’une candidature olympique et paralympique pour 2032, le Président de l’Indonésie, Joko Widodo, a demandé à ce que le Comité National Olympique et les Ministères compétents établissent une feuille de route avec, en premier lieu, l’installation prochaine d’un Comité de Candidature.

Le Président Joko Widodo, au cours d’une réunion en visioconférence concernant la candidature olympique et paralympique de l’Indonésie pour les Jeux de 2032, le 04 novembre 2020 (Crédits – Présidence de l’Indonésie / BPMI Setpres / Muchlis Jr)

Durant l’été écoulé, Raja Sapta Oktohari, Président du Comité Olympique d’Indonésie (KOI), avait réclamé l’appui des autorités gouvernementales dans le but de promouvoir la mise en œuvre d’un projet pour l’organisation des JO 2032.

Comme il l’avait alors déclaré :

De plus en plus de pays ont exprimé leur sérieux désir d’accueillir les Jeux de 2032 et nous devrions faire de même. Si tout se passe bien, l’Indonésie pourrait réaliser son rêve de devenir le premier pays d’Asie du Sud-Est à accueillir cet événement prestigieux.

Le KOI a besoin d’un soutien majeur de la part du Gouvernement.

Quelques mois après cette déclaration, le message semble avoir été entendu.

A l’issue d’une réunion en visioconférence, Joko Widodo a en effet formellement demandé à ce que le Comité Olympique d’Indonésie et les Ministères compétents se rassemblent et discutent afin de former un Comité spécial, autrement dit, un Comité de Candidature qui aura vocation à porter l’ambition olympique et paralympique du pays.

Si l’instauration d’un tel organisme – avec la composition de ce dernier – devrait être précisée dans les semaines à venir, l’objectif est clairement d’établir dans un délai raisonnable, un concept crédible et puissant susceptible de convaincre le Comité International Olympique (CIO).

De fait, la candidature indonésienne devrait se focaliser sur la capitale, Jakarta, et sur les équipements hérités des Jeux Asiatiques qui s’étaient déroulés dans le pays en 2018, mais pourrait aussi inclure des équipements présents sur l’ensemble du territoire national. Comme l’a sur ce point affirmé le Président du KOI, appliquant à la lettre la philosophie en vigueur du côté de la Capitale Olympique, Lausanne (Suisse) :

La Nouvelle Norme du CIO vise à promouvoir l’utilisation d’installations existantes et ainsi de limiter les dépenses.

Il est possible d’étendre notre concept car les règles le permettent. Comme nous avons de nombreux équipements de Sabang jusqu’à la Papouasie, il est possible que nous puissions maximiser ces installations.

Nous allons avoir besoin de toutes les parties ici, notamment les médias et l’ensemble de la population.

Le Président de la République d’Indonésie, Joko Widodo, et le Président du Comité International Olympique (CIO), Thomas Bach, le 1er septembre 2018 (Crédits – Présidence Indonésienne)

Au-delà de la cartographie du projet olympique et paralympique, la constitution annoncée d’un Comité de Candidature doit également permettre aux autorités sportives et politiques indonésiennes de formaliser leur engagement en se rendant au siège du CIO pour y rencontrer les responsables de l’institution, au premier rang desquels, le Président Thomas Bach.

L’évolution de la crise sanitaire du Covid-19 pourrait néanmoins avoir une incidence à court terme sur cette partie du projet, les échanges entre les parties pouvant dès lors se tenir à distance.

Quoiqu’il en soit, l’Indonésie se démarque aujourd’hui d’une partie des territoires intéressés par de prochaines échéances olympiques, tant pour les Jeux d’été que pour les Jeux d’hiver.

Alors que l’archipel aux 265 millions d’habitants continue d’avancer ses pions à un rythme plutôt constant depuis 2018 et la tenue des Jeux Asiatiques de Jakarta-Palembang, d’autres, comme le Queensland (Australie), ont préféré temporairement ralentir la cadence et ce, afin de ne pas interférer avec les efforts des pouvoirs publics dans la lutte contre l’épidémie et ses répercussions sur l’économie et l’emploi. Il en est de même pour le projet de Pyrénées-Barcelone (Espagne) qui lui, vise l’organisation des Jeux d’hiver à compter de 2030.

Cérémonie d’ouverture des Jeux Asiatiques de Jakarta-Palembang 2018 (Crédits – Conseil Olympique d’Asie)

La stratégie indonésienne est par ailleurs intrinsèquement liée à la rude concurrence qui se profile pour la course aux Jeux de 2032.

Il faut dire qu’à ce jour, pour l’échéance pré-citée, outre l’Indonésie et la région australienne du Queensland, l’Inde, la Rhénanie du Nord-Westphalie en Allemagne, le Qatar, mais encore la Corée du Sud dans une alliance hypothétique avec la Corée du Nord, ont aussi démontré un intérêt plus ou moins visible au cours des dernières années.

En outre, en révélant son ambition, et même si elle s’apprête à affronter d’autres territoires asiatiques, l’Indonésie cherche à s’imposer comme un pôle sportif régional de référence en Asie du Sud-Est, tout en assurant le maintien d’un centre de gravité olympique au-dessus du vaste continent, après les Jeux de Pékin 2008, PyeongChang 2018, Tokyo 2020 et Pékin 2022, sans oublier aussi les célébrations des Jeux Olympiques de la Jeunesse de Singapour 2010, Nanjing 2014 et, prochainement, de Gangwon 2024.