JO 2032 : Le Qatar réaffirme sa détermination

Bien que la Commission Exécutive du Comité International Olympique (CIO) ait fait le choix d’entrer dans une phase de dialogue ciblé avec les autorités du Queensland (Australie) en vue de l’attribution des Jeux d’été de 2032, le Qatar reste déterminé à promouvoir sa candidature et son projet.

Vue de la Corniche de Doha, Qatar, en novembre 2016 (Crédits – Sport & Société)

Quelques jours après l’annonce de la Commission Exécutive du CIO de convier Brisbane et le Queensland dans une nouvelle étape de la procédure de sélection du futur hôte des JO 2032, le Comité Olympique du Qatar (QOC) a publié en fin de semaine un communiqué dans lequel il réaffirme son engagement et sa détermination à offrir au pays l’accueil des Jeux.

Si l’échéance de 2032 est bel et bien évoquée, il est pourtant fort à parier que cette opération de communication soit destinée à d’ores et déjà placer Doha et sa région sur la piste des Jeux de 2036.

De fait, retenant sans doute la leçon d’une course où, depuis plus de deux ans maintenant, le Queensland fait figure de grand favori avec un projet structuré à l’échelle régionale et viabilisé au travers d’études de faisabilité et d’opportunité, le Qatar cherche sans doute à montrer au CIO, mais également à ses probables rivaux d’aujourd’hui et de demain, qu’il faudra compter avec lui pour la prochaine Olympiade à pourvoir.

Dans le communiqué publié vendredi 05 mars 2021, les autorités qataries – qui ont peut-être officialisé tardivement leur intérêt pour 2032 – reviennent d’ailleurs sur le projet présenté pour cette échéance non-encore attribuée mais pourtant promise à l’Australie.

Comme il est notamment énoncé avec force :

Le QOC a présenté ses plans initiaux à la Commission de Futur Hôte le 03 février 2021 dans le cadre de la phase de dialogue continu du nouveau processus de candidature instauré par le CIO. Le QOC a montré comment sa candidature est pleinement alignée sur la Vision Nationale 2030 du Qatar pour accroître le développement humain, social, économique et environnemental à travers le sport, et bénéficie du soutien total du gouvernement du Qatar.

Le plan directeur des sites comprend plus de 80% de sites existants, qui ont tous été essayés et testés par les Fédérations Internationales lors de nombreux événements de haut niveau organisés au Qatar, à l’instar des Championnats du Monde d’athlétisme en 2019 et des Championnats du Monde de gymnastique artistique en 2018.

La vaste expérience du Qatar dans l’organisation d’événements sportifs majeurs se développera encore dans les années à venir avec la Coupe du Monde de football en 2022, les Championnats du Monde de natation en 2023, les Championnats du Monde de judo en 2023, et les Jeux Asiatiques en 2030, entre autres.

(Crédits – Qatar Olympic Committee)

Dans une probable course aux Jeux de 2036, le Qatar – qui misera à n’en pas douter sur les infrastructures sportives qui composent le gigantesque complexe de l’Aspire Zone – devrait être confronté à la présence de la Hongrie, qui a elle-aussi tardé à se positionner, mais aussi de l’Indonésie, qui avait installé un Comité de Candidature et une feuille de route, ou encore de l’Inde, qui avait pour sa part préféré ralentir la cadence au cours des dernières semaines en raison de l’épidémie de Covid-19 notamment.

L’Allemagne, avec le projet basé sur la Rhénanie du Nord-Westphalie, pourrait également être de la partie, de même que la Turquie, qui avait laissé entendre le développement d’une possible candidature d’Istanbul après les échecs répétés de la décennie passée.

Au regard du succès espéré des Jeux d’hiver de Pékin 2022, la Chine pourrait en outre chercher à se positionner pour l’obtention d’une nouvelle édition des Jeux d’été et ce, après avoir raflé 2008, une édition qui avait permis au pays de s’affirmer pleinement sur la scène sportive internationale.

Mais plus encore que la concurrence, le Qatar devra veiller, pour 2036 ou au-delà, à relever le défi des critiques régulières qui se portent à son endroit, que ce soit sur la question du respect des Droits de l’Homme au sein des grands chantiers ou sur la problématique tenant au changement climatique.

Vue globale du complexe sportif de l’Aspire Zone à Doha (Crédits – Qatar Tourism Authority)

Les semaines à venir devrait en tout cas permettre à chacun des possibles prétendants de maintenir ou non un intérêt, et donc une pression sur le CIO, pour décrocher le cas échéant l’organisation des Jeux de 2036.

Cette éventuelle dynamique ne devrait d’ailleurs pas déplaire à l’institution de Lausanne (Suisse) qui, avec la nouvelle version de la procédure de candidature, cherche à sécuriser un modèle jusqu’alors fragilisé par les désertions de nombreux territoires, déçus par une course à l’issue incertaine et par des candidatures infructueuses.

Du côté du Qatar, une nouvelle candidature constituerait pour le pays un quatrième essai, après les tentatives avortées de 2016, 2020 et désormais 2032.

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