Favorite depuis de longs mois, malgré les incertitudes liées à la crise sanitaire du Covid-19, la candidature olympique et paralympique du Queensland (Australie) pour l’organisation des Jeux d’été de 2032 pourrait entrer dans une phase capitale.

Selon les informations publiées en début de semaine par le site anglophone Inside The Games, la Commission de Futur Hôte – présidée par Kristin Kloster Aasen – devrait recommander le projet australien à la Commission Exécutive qui doit se réunir ce mercredi 24 février.
Si cela venait à se confirmer, ledit projet serait dès lors placé dans une position idéale et ce, compte-tenu des nouvelles règles entourant la procédure de sélection des territoires hôtes de l’événement olympique. Ainsi, en cas de recommandation formulée à l’attention des membres de la Commission Exécutive, cette dernière pourrait faire le choix d’engager un dialogue exclusif avec les porteurs de la candidature australienne afin d’affiner le concept proposé pour l’accueil des Jeux de 2032 avec, à la clé, une présentation du projet et une confirmation de celui-ci dans les mois à venir auprès de la Session du CIO.
Un tel cheminement ne constituerait pas une surprise au regard de la solidité du dossier du Queensland d’une part, et de la volonté de l’institution olympique de s’engager progressivement dans l’ère de l’après-Covid d’autre part, même si les préparatifs de Tokyo 2020 demeurent la priorité du moment.
Aussi, une désignation officielle de l’hôte des Jeux de 2032 ne devrait pas intervenir avant au moins cet été, voire le courant de l’année prochaine, le temps de permettre au CIO de digérer le report des JO 2020 et la gestion en parallèle des Jeux d’hiver de Pékin 2022 qui auront lieu six mois à peine après la clôture de l’événement estival planifié au Japon.

Pour celle qui tenta d’obtenir les Jeux d’été de 1992, ce début d’année 2021 pourrait en tout cas marquer la confirmation du sursaut récemment entrepris lorsque la candidature fut remise à flot, après plusieurs mois de suspension en raison des efforts concentrés des pouvoirs publics en direction de la lutte contre l’épidémie de Covid-19.
Après la rencontre opérée entre le Président du CIO et le Premier Ministre australien en novembre, les porteurs du projet Queensland 2032 avaient en effet réactivé la candidature en démontrant une fois de plus le fort engagement des autorités locales, régionales et fédérales avec en outre, l’appui indispensable du Comité Olympique Australien (AOC) dont le Président n’est autre que John Coates, influent membre du CIO et actuel Président de la Commission de Coordination des Jeux de Tokyo 2020.
Mais au-delà des considérations institutionnelles – et derrières elles, financières – le projet de Brisbane et d’une dizaine de villes alentours se fonde surtout sur un maillage territorial optimisé pour répondre à l’Agenda 2020 du Mouvement Olympique et à la Nouvelle Norme.
Ces deux textes-clés sont aujourd’hui des références pour de potentiels candidats, leur contenu respectif fixant ni plus ni moins qu’un cadre repensé pour les organisateurs des Jeux, avec une préférence accordée aux sites existants ou temporaires plutôt qu’aux nouvelles constructions dont l’utilisation post-Jeux pourrait poser problème sur le plan de l’héritage.

Une recommandation du projet du Queensland, ce mercredi 24 février, entraînerait un coup de frein sévère pour les autres prétendants dont les projets plus ou moins étoffés ont été élaborés ces derniers mois, certains ayant même annoncé la création de Comité de Candidature pour superviser l’entrée dans la phase de dialogue avec l’institution olympique.
Car en plus de l’Australie, plusieurs villes ou territoires ont mentionné un intérêt pour l’accueil des Jeux de 2032, parmi lesquels le Land de Rhénanie du Nord-Westphalie (Allemagne), le Qatar, l’Inde, l’Indonésie, la Chine, la Turquie, et plus récemment, la Hongrie avec un projet basé sur la capitale, et ancienne candidate aux JO 2024, Budapest.
Le CIO pourrait toutefois être tenté de surfer sur la bonne dynamique amenée par les récentes réformes institutionnelles pour poursuivre la discussion avec les candidatures en présence, dans l’optique de sécuriser les échéances futures au-delà de 2032, à commencer par l’Olympiade 2036.
L’institution fondée par le Baron Pierre de Coubertin se laisserait ainsi de la marge pour poursuivre sa transformation, et celle des Jeux, tout en assurant une visibilité organisationnelle de l’événement sur un créneau temporel loin d’être négligeable.
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