Lancée dans la course à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été de 2032, la candidature du Queensland (Australie) a été suspendue en fin de semaine par les parties au projet et ce, en raison de l’épidémie de Covid-19.

Soutenue par les pouvoirs publics et faisant figure de favorite compte-tenu de la qualité technique de son projet, la candidature du Queensland est aujourd’hui à l’arrêt.
Dans un courrier adressé ce vendredi 22 mai à l’attention de Neil Laurie, Greffier du Parlement, Annastacia Palaszczuk, Première Ministre de la région du Queensland, a ainsi fait savoir que les parties au projet s’étaient réunies pour suspendre temporairement les travaux de la première candidature australienne depuis la tenue des Jeux de Sydney 2000.
Dans ce document, il est notamment précisé que :
Le Queensland et l’Australie se concentrant sur la réponse face au Covid-19, le Comité de Candidature, composé de représentants du Gouvernement fédéral, du Gouvernement du Queensland, du Conseil des Maires (SEQ) et du Comité Olympique Australien a convenu de suspendre jusqu’à nouvel ordre les discussions sur la candidature aux Jeux de 2032.
Cette suspension intervient un mois à peine après le soutien exprimé par la Ville de Gold Coast au projet de Queensland 2032 et quelques semaines après l’appui renouvelé du Comité Olympique Australien (AOC). Surtout, la suspension de la candidature arrive au moment où les organisateurs des Jeux de Tokyo 2020 doivent faire face au report de l’événement et aux conséquences de cette décision inédite prise conjointement avec le Comité International Olympique (CIO) à la fin du mois de mars.
Dans un communiqué, le Président de l’AOC, également membre du CIO, John Coates, a confirmé la volonté des parties d’attendre des jours meilleurs pour reprendre les travaux. Comme il l’a déclaré :
Nous comprenons tous que les autorités gouvernementales doivent régler des problèmes urgents de santé publique.
La candidature aura son rôle à jouer en termes d’emplois et de croissance pour l’économie du Queensland une fois que nous aurons traversé la crise actuelle.

Au-delà de la seule candidature du Queensland, l’ensemble du processus de sélection du futur Hôte des Jeux de 2032 semble aujourd’hui en suspens.
Récemment, les autorités olympiques indiennes – qui ambitionnent de présenter une candidature pour les Jeux Olympiques de la Jeunesse de 2026 et pour les Jeux d’été de 2032 – ont d’ailleurs résumé à leur façon la situation, en indiquant en parallèle qu’un projet local ne serait pas développé avant au moins le mois de décembre de l’année en cours.
Début mai, le Président du Comité Olympique Indien (IOA) depuis 2017, Narinder Batra, avait ainsi affirmé :
Ce n’est pas le moment de parler d’une candidature olympique avec de grands groupes ou avec l’État.
Il faut d’abord trouver comment résoudre ce problème [l’épidémie de Covid-19] qui concerne le monde entier.

Quoiqu’il en soit, le ralentissement des candidatures pour les JO 2032 ne constitue ni une surprise, ni même une menace pour le CIO.
En effet, conformément aux dispositions inscrites dans la Nouvelle Norme, l’institution de Lausanne (Suisse) ne s’est pas fixée de calendrier concernant l’attribution de l’échéance olympique qui, si l’on considère l’ancienne réglementation, aurait été déterminée en 2025, soit sept ans avant l’ouverture de l’événement.
Or, désormais, pour les Jeux d’été comme pour les Jeux d’hiver, le CIO se laisse le temps nécessaire à la discussion avec les territoires potentiellement intéressés et se garde dès lors le droit de désigner un Hôte à tout moment si les parties engagées jugent les conditions réunies. Ce fut par exemple le cas de la Province de Gangwon (Corée du Sud) désignée en janvier dernier pour l’accueil des Jeux Olympiques de la Jeunesse en 2024, après un échange de seulement quelques mois.
Enfin, même si les représentants du CIO entretiennent régulièrement des relations avec les forces en présence pour 2032 – ainsi que pour l’échéance hivernale de 2030 et pour des éditions ultérieures – la priorité de l’institution est aujourd’hui d’assurer au mieux la gestion du report des Jeux de Tokyo 2020.
Pour cela, le CIO a récemment annoncé le déblocage d’une enveloppe budgétaire exceptionnelle de 800 millions de dollars, comprenant 650 millions de dollars (600,68 millions d’euros) pour faire face au surcoût lié au report de l’événement, et 150 millions de dollars (138,62 millions d’euros) pour le soutien nécessaire aux Fédérations Internationales, aux Comités Nationaux Olympiques et aux organisations reconnues par l’institution.
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