JO 2030 : La Suède lance une étude préliminaire

Profitant de la remise à plat du processus de sélection orchestrée par le Comité International Olympique (CIO) à la fin de l’année passée, le Comité National Olympique de Suède (SOK) a annoncé ce mercredi le lancement d’une étude préliminaire dans la perspective d’une éventuelle candidature aux Jeux d’hiver de 2030.

(Crédits – Jeppe Wikström / Stockholm-Are 2026)

Malgré l’échec de sa candidature pour les Jeux de 2026, la Suède pourrait bien être tentée de rebondir sur l’édition hivernale suivante et ce, au regard du nouveau contexte décisionnel engagé par le CIO ces dernières années.

Le remodelage opéré par l’institution de Lausanne (Suisse) offre en effet aujourd’hui de nouvelles possibilités et prétentions à des villes et à des territoires qui s’étaient peu à peu éloignés des anneaux olympiques, en raison d’un coût jugé onéreux et de chances de succès limitées en dépit des moyens parfois engagés et de la qualité technique des projets.

Aussi, avec désormais un processus scindé en deux phrases – dialogue continu et dialogue ciblé – et précédé d’une étape portant sur des échanges informels avec le CIO, les futurs candidats espèrent sans doute mieux appréhender les tenants et les aboutissants d’une entreprise de la dimension des Jeux.

Pour la Suède, cette approche nouvelle, couplée à la remise à plat du processus 2030, peut dès lors être de nature à recréer les conditions d’une candidature aux Jeux d’hiver et ce, après la tentative infructueuse conduite pour les Jeux de 2026 – attribués à Milan-Cortina (Italie) – et les échecs passés accumulés au fil des décennies.

Ce mercredi 08 février 2023, le SOK a ainsi annoncé le lancement d’une étude préliminaire, avec le soutien du Comité Paralympique de Suède (SPK) et de la Confédération Nationale des Sports (RF).

Conférence de presse de la Commission d’évaluation du CIO à Stockholm, samedi 16 mars 2019 (Crédits – Stockholm-Åre 2026)

Signe de l’intérêt du Mouvement sportif suédois, de premiers contacts ont d’ores et déjà été menés auprès des autorités du pays, de même qu’auprès d’entreprises susceptibles d’être sollicitées le moment venu pour accompagner le déploiement d’une candidature.

Comme l’a en tout cas exposé le Président du SOK par intérim, Anders Larsson :

Ce sont des temps nouveaux, et l’étude préliminaire montrera comment les Jeux Olympiques et Paralympiques peuvent être façonnés à l’aune des caractéristiques de la Suède.

Nous avons déjà à peu près toutes les arènes nécessaires pour organiser les plus grands Jeux d’hiver.

L’étude préliminaire devrait permettre de répondre à la question de savoir si nous sommes prêts à aller de l’avant dans le processus de sélection.

Dans le même esprit, et à la manière d’un fil conducteur d’une ambition olympique et paralympique ravivée, la Secrétaire Générale du SOK a pour sa part précisé les fondements de l’étude à venir qui devra nécessairement interroger la problématique de l’héritage.

Ainsi que l’a affirmé Åsa Edlund Jönsson :

L’idée est de remettre à plat le concept qui existait pour la candidature aux Jeux de 2026, en imaginant des compétitions dans différents endroits en Suède, dont Stockholm, Dalarna et Jämtland.

Nous sommes par ailleurs convaincus qu’il existe une grande expérience dans l’organisation de Championnats de classe mondiale.

Pour mener à bien l’étude préliminaire, un Groupe de Travail dirigé par Hans von Uthmann, Vice-Président du SOK par intérim, et coordonné par la Secrétaire Générale de l’instance, va être missionné.

Ledit Groupe sera également composé de Bo Sköld pour le Comité Paralympique de Suède et de Stephan Bergh pour la Confédération Nationale des Sports, et sollicitera par ailleurs Gunilla Lindberg, figure emblématique du Mouvement olympique suédois et du CIO au sein duquel elle a notamment présidé la Commission d’Évaluation, puis la Commission de Coordination des Jeux d’hiver de PyeongChang 2018.

Vue des pistes de la station de Hammarbybacken (Crédits – Stockholm-Åre 2026)

Si le calendrier peut apparaître serré pour la présentation d’une candidature, de surcroît face aux offres déjà actives de Salt Lake City (Utah, États-Unis) et – dans une moindre mesure au regard des contextes régionaux – de Vancouver (Colombie-Britannique, Canada) et de Sapporo (Japon), le SOK entend ne pas perdre de temps.

Aussi, un Rapport intermédiaire est attendu d’ici le 20 avril 2023.

A cette date, de premiers éléments seront présentés par le SOK et ses partenaires institutionnels. Le bilan d’étape pourrait alors préfigurer l’amorce ou non d’un projet qui, dans l’affirmative, pourrait inclure Stockholm, Åre, Falun, Idre et Östersund.

Le Rapport final devrait par la suite être dévoilé dans le courant de l’été 2023.

Quoiqu’il en soit, il y aura bien évidemment lieu de considérer aussi bien la marge de manœuvre financière et l’indispensable appui des autorités locales et nationales.

Ces deux points – qui avaient pu susciter quelques crispations lors de la précédente candidature pour 2026 et au moment de la réflexion menée pour 2022 – constitueront sans nul doute les équations les plus périlleuses pour les partisans d’une possible candidature, l’expérience de la Suède en matière de sports d’hiver et la qualité des infrastructures existantes n’étant en revanche plus à démontrer.

La recherche du soutien populaire sera en outre un point déterminant pour construire une candidature solide, notamment à l’aune des considérations climatiques. En 2019, ce soutien avait pour partie fait défaut, seuls 55% des citoyens approuvant alors la candidature suédoise selon une enquête réalisée en février pour le compte du CIO, bien en deçà des chiffres atteints à l’époque par la rivale italienne (83%).

Bien en dessous aussi de l’appui populaire dont bénéficie aujourd’hui celle qui pourrait in fine reprendre sa place de favorite, Salt Lake City.

Avec un taux de soutien proche de la barre des 80%, la Ville Hôte des Jeux d’hiver de 2002 – qui hésite encore entre 2030 et 2034 mais qui se dit ouvertement disponible – caracole en effet en tête des prétendantes actuelles, loin devant Sapporo qui souffre d’une défiance populaire nourrie par les révélations de corruption autour de Tokyo 2020.

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