[La suppression de la piste d’athlétisme] peut sans doute être rentable à long terme mais ne devrait être mise en œuvre qu’après les Jeux Olympiques et Paralympiques puisque les épreuves d’athlétisme sont programmées au Stade de France, le football étant prévu au Parc des Princes s’agissant des épreuves parisiennes.
La réalisation d’importants travaux sur l’équipement ne peut se concevoir que dans le cadre d’une nouvelle convention d’occupation portant sur les décennies à venir.
Quel qu’en soit le statut juridique futur (cession, concession ou convention d’occupation domaniale), une mise en concurrence devra être préparée et organisée par l’État dans des conditions de sécurité juridique permettant d’éviter les futurs contentieux, tant vis-à-vis du droit français que du droit européen. En effet, le droit de la commande publique ne permet pas d’envisager de prescrire des travaux de grande ampleur dans le cadre d’un avenant à la concession actuelle.
Le 20 novembre 2018, dans un courrier adressée à Didier Migaud, Premier Président de la Cour des Comptes, le Premier Ministre, Édouard Philippe, avait évoqué la rénovation prévue du Stade de France et, en filigrane, le devenir de l’enceinte emblématique du sport tricolore depuis 1998.

L’imposante structure de 80 000 places, établie aux portes de Paris, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) et gérée par le consortium Vinci-Bouygues, s’apprête en effet à entrer dans une période à l’issue incertaine, avec la fin de la concession actuelle programmée pour 2025.
D’ici-là, le Stade de France doit pourtant accueillir plusieurs événements annuels et des manifestations d’ampleur, à l’instar de matchs de la Coupe du Monde de Rugby 2023 et surtout des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 lors desquels l’installation abritera les Cérémonies d’ouverture et de clôture ainsi que les épreuves d’athlétisme.
Pour permettre la tenue de ces deux événements majeurs à l’audience mondiale considérable, il fut un temps envisagé par Vinci la mise en œuvre d’un vaste programme de rénovation de la structure saint-dionysienne pour un investissement de l’ordre de 450 millions d’euros. Cet investissement du groupe français devait néanmoins s’enclencher dans le cas d’un renouvellement de la concession par l’État, élément que ce dernier ne semble pas en mesure de vouloir réaliser à ce jour, selon les informations publiées par “Le JDD” ce dimanche 04 août 2019.
Dès lors, compte-tenu de l’absence d’engagement de l’État, les travaux espérés pour la modernisation du Stade de France ne pourraient finalement avoir lieu qu’après l’échéance olympique et paralympique de 2024 et de la décision que prendra l’État quant à l’avenir de la structure pour l’après 2025. Avec ou sans Vinci.
Quoiqu’il en soit, il apparaît difficile d’imaginer la mise en œuvre de la Coupe du Monde de Rugby 2023 et des Jeux de 2024 sans au moins un rafraîchissement de l’enceinte.

Il faut dire que l’installation – bâtie au milieu des années 1990 – souffre aujourd’hui d’un manque de modernité par rapport à d’autres structures similaires construites en France ou à l’étranger selon les derniers standards, que ce soit sur le plan des services proposés aux spectateurs, de la durabilité ou de la digitalisation de l’édifice.
Si Paris 2024 peut bien sûr compter sur une structure principale d’ores et déjà existante – chose que nombre de Ville Hôte des Jeux avant elle ne possédait même pas – il conviendrait donc d’engager des travaux de mise à niveau qui tiendraient dans une enveloppe budgétaire raisonnable, conformément aux exigences des pouvoirs publics.
Dans le cadre de la phase de candidature aux Jeux, Paris 2024 avait mentionné un investissement global de 97,025 millions de dollars, avec notamment 79,8 millions de dollars pour des constructions permanentes à la charge de l’État et de la Région Île-de-France. Pour le reste, et au-delà de ce chantier lié aux aménagements pérennes nécessaires, des aménagements spécifiques aux Jeux furent projetés par Paris 2024 pour un montant de 17,225 millions de dollars, à la charge du Comité d’Organisation (COJO).
A la rentrée, il est en tout cas à souhaiter qu’une reprise des échanges entre les différentes parties prenantes au dossier permette d’y voir plus clair et d’envisager un lifting même mineur pour le Stade de France qui fêtera ses 26 ans d’existence en 2024.
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