JO 2024-2028 : Los Angeles serait en passe d’accepter les Jeux de 2028

L’information a été diffusée ce mercredi après-midi par le “Los Angeles Times” avant d’être reprise par le “Washington Post”.

Les deux quotidiens américains rapportent ainsi des propos du Maire de Los Angeles qui laisse entendre que sa ville serait en phase avec une organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques en 2028 et ce, après les discussions engagées avec le Comité International Olympique (CIO).

Pour Eric Garcetti, l’échéance de la XXXIVème Olympique serait “financièrement si attrayante, que nous serions stupides de ne pas prendre 2028. […]

L’offre est presque terminée, nous avons gagné”.

De gauche à droite, Casey Wasserman, Président du Comité de Candidature de Los Angeles 2024 ; Eric Garcetti, Maire de Los Angeles ; Thomas Bach, Président du Comité International Olympique ; Anne Hidalgo, Maire de Paris ; et Tony Estanguet, coprésident du Comité de Candidature de Paris 2024 (Crédits – Sport & Société)

Avec cette courte déclaration du Maire de Los Angeles – réélu au printemps – la candidature américaine se veut enthousiaste à l’idée de conclure un accord de partenariat avec le CIO.

Depuis plusieurs mois, LA 2024 avait d’ailleurs basé sa communication sur cette stratégie d’un partenariat durable avec l’institution olympique, jouant subtilement la carte de l’ouverture face à la position de fermeté de Paris 2024.

Mise en œuvre par les artisans du projet – en particulier Terrence Burns, Directeur du Marketing ; Jeff Millman, Directeur de la communication ; et Gene Sykes, Directeur Général de la candidature – ladite stratégie doit permettre de sécuriser le modèle olympique pour les onze années à venir, un modèle qui serait dès lors profitable à la fois à la Ville Hôte et au CIO.

De ce fait, Los Angeles renouerait un partenariat de confiance établi lors des Jeux de 1984 pour lesquels elle fut la seule et unique prétendante.

Outre des programmes conjoints avec le CIO – notamment dans le domaine éducatif en lien avec les actions menées par la LA84 Foundation – la candidature de Los Angeles pourrait se voir remettre une contribution financière inédite.

Ainsi, si Tokyo 2020 a obtenu une contribution d’un milliard de dollars de la part du CIO, la Ville Hôte de 2024 devrait obtenir entre 1,5 et 1,7 milliard de dollars (1,28 à 1,45 milliard d’euros), ce qui mécaniquement pourrait aboutir à 2 milliards de dollars (1,7 milliard d’euros) pour la Ville Organisatrice des Jeux de 2028.

D’autres avantages pourraient permettre à Los Angeles d’apparaître comme la grande gagnante d’une négociation à trois officialisée avec la 130ème Session de Lausanne : la durée d’utilisation des anneaux et des symboles olympiques pourraient en effet être étendue, ce qui n’est pas négligeable, en particulier en ce qui concerne le domaine du marketing.

En effet, si le CIO permet à Los Angeles d’ouvrir plus tôt qu’à l’accoutumée les discussions avec d’éventuels partenaires, le programme des sponsors du projet américain pourrait dépasser les prévisions jusqu’alors établies.

(Crédits – Capture d’écran Sport & Société / Dossier de candidature de LA 2024, volet 3)

En février 2017, la candidature avait estimé à près de 1,761 milliard de dollars (1,5 milliard d’euros) les revenus de parrainages issus de 52 partenariats potentiels. Ces deux données pourraient donc être supérieures aux estimations dans le cas d’un accord pour 2028.

En outre, dans son dossier de candidature, Los Angeles 2024 avait judicieusement rappelé que “pour le CIO, le Comité International Paralympique, et les partenaires de marketing du Comité d’Organisation, des Jeux à Los Angeles […] offrent l’accès au plus grande marché mondial de la consommation, dans une métropole mondiale qui définit les nouvelles tendances.

Comme nous l’avons décrit […], les États-Unis possèdent le plus grand marché du sport au monde et Los Angeles constitue l’un des plus vastes marchés pour les médias et pour le sport aux États-Unis”.

La candidature avait également pris soin de fournir des chiffres-clés pour impressionner et donner de la crédibilité à son approche. Parmi les données fournies au CIO : 250 milliards de dollars (213,3 milliards d’euros), soit le montant du chiffre d’affaires enregistré par le marché du sport américain en 2015.

(Crédits – LA City)

Une communication plus officielle devrait en tout cas intervenir dès la semaine prochaine du côté de l’Hôtel de Ville de Los Angeles.

Celle-ci permettra sans doute de clarifier la position de la candidature américaine et peut-être, de donner des éléments concrets relatifs à la teneur des échanges avec l’institution de Lausanne (Suisse).

Si les propos d’Eric Garcetti sont confortés, le Contrat Ville-Hôte pour 2024 et pour 2028 devrait ensuite être soumis aux deux candidatures, à savoir Paris et Los Angeles.

Dans le même laps de temps, le Conseil Municipal de la “Cité des Anges” sera appelé à se prononcer quant aux garanties à fournir – sur les sites et surtout le programme financier en cas de dépassement des coûts (250 millions de dollars soit 213,3 millions d’euros) – pour assurer la viabilité du modèle 2028. L’État de Californie sera également sollicité pour confirmer le niveau de garanties prévu (250 millions de dollars).

Avec 97% de sites existants ou temporaires, et la livraison prochaine du Stade d’Inglewood (100 000 places), Los Angeles s’accordera indéniablement une marge confortable pour moderniser son réseau de transports ou encore pour rénover le campus de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) afin de le rendre davantage accessible aux personnes à mobilité réduite et répondre ainsi aux exigences olympiques et paralympiques.

“Le Maire Garcetti ne croit pas qu’une attente de quatre années supplémentaires augmenterait notre profil de risque.

Que nous soyons hôtes en 2024 ou en 2028, notre plan à faible risque reste le même : utiliser l’infrastructure existante et contrôler les coûts” a d’ailleurs précisé un porte-parole du Maire auprès du “Los Angeles Times”.

Cette précision n’est pas anodine alors que certains pourraient considérer 2028 comme une échéance à plus grand risque, compte-tenu de l’incertitude économique sur un échelonnement aussi long.

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