Tokyo 2020 s’engage dans la dernière ligne droite

Le 07 septembre 2013, Tokyo devenait Ville Hôte des Jeux de la XXXIIème Olympiade en 2020 et ce, après avoir échoué quelques années auparavant dans la course aux Jeux de 2016.

Aujourd’hui, à un an jour pour jour de l’ouverture des Jeux Olympiques au Japon, les autorités locales et nationales se sont réunies au Forum International de Tokyo – qui accueillera l’année prochaine les épreuves d’haltérophilie – pour célébrer, en compagnie des officiels olympiques, le lancement du compte-à-rebours.

De gauche à droite, Yuriko Koike, Gouverneure de Tokyo ; Yoshiro Mori, Président du Comité d’Organisation de Tokyo 2020 ; Thomas Bach, Président du Comité International Olympique ; et Shinzo Abe, Premier Ministre du Japon, mercredi 24 juillet 2019 (Crédits – CIO / Greg Martin)

Présent dans la capitale nippone, le Président du Comité International Olympique (CIO) a d’ailleurs vivement salué l’engouement populaire et l’état des préparatifs des organisateurs de Tokyo 2020.

Dans un discours prononcé face aux représentants de divers Comités Nationaux Olympiques (CNO), dont celui de la France, mais également en présence des représentants institutionnels de Tokyo et du Japon, Thomas Bach a ainsi affirmé :

Nos hôtes japonais vivront un moment unique et merveilleux qui leur donnera la possibilité de montrer au reste du monde ce que le Japon a de mieux à offrir : la richesse de son histoire et de ses traditions, ses innovations de pointe, son hospitalité légendaire et, bien évidemment, son amour et sa passion du sport.

Les préparatifs vont bon train grâce à l’excellent travail du Comité d’Organisation si habilement dirigé par son Président, Yoshiro Mori, ainsi qu’à la coopération et au soutien sans précédent des autorités gouvernementales représentées par le Premier Ministre, Shinzo Abe, et la Gouverneure, Yuriko Koike, et à l’appui des entreprises nippones. Il y a tant de choses qui aiguisent notre curiosité.

Je n’ai jamais vu une ville olympique aussi bien préparée que Tokyo à un an des Jeux.

Cette dernière phrase illustre l’enthousiasme même et la confiance clairement affichée du Mouvement olympique à un an de l’ouverture des Jeux.

Il faut dire que l’intérêt pour la billetterie a été particulièrement élevé avec d’ores et déjà l’attribution de 3,2 millions de tickets d’accès aux enceintes sportives et, du côté du Programme des Volontaires, la réception de plus de 200 000 candidatures pour 80 000 postes. A ces données s’ajoute aussi le succès sans précédent du Programme des Sponsors avec plus d’une quarantaine d’entreprises partenaires des Jeux de 2020 et des revenus générés supérieurs à 3 milliards d’euros.

Concernant l’avancement des chantiers olympiques, pas moins de 90% des installations nécessaires aux Jeux sont achevées, parmi lesquelles le Kasai Canoe Slalom Centre (canoë), mais aussi le Sea Forest Waterway (aviron), l’Oi Hockey Stadium (hockey-sur-gazon) et le Yumenoshima Park Archery Field (tir-à-l’arc).

L’Ariake Arena, qui abritera les épreuves olympiques de volley-ball et paralympiques de basket-fauteuil, est quant à elle achevée à hauteur de 83%, alors que le Tokyo Aquatics Centre (natation) affiche à l’heure actuelle un état d’avancement des travaux à 75%. Outre ces équipements-phares, les travaux se poursuivent aussi à un rythme soutenu dans ce qui constituera à l’été 2020 le Village des Athlètes et au sein du Stade Olympique (1,26 milliard d’euros) dont la construction avait pourtant connu des débuts plus que chaotiques.

Vue du chantier du Stade Olympique de Tokyo, le 08 juillet 2019 (Crédits – Tokyo 2020)

Car avant d’entrer dans une phase de préparation apaisée, les organisateurs des Jeux de 2020 ont connu moult épisodes de sueurs froides avec en particulier le feuilleton polémique sur le chantier du Nouveau Stade National, un chantier d’abord attribué à l’architecte de renom Zaha Hadid – conceptrice notamment du Centre Aquatique des Jeux de Londres 2012 – puis finalement confié à l’architecte local Kengo Kuma.

Les difficultés techniques du projet et l’inflation des coûts de construction de l’enceinte de 80 000 places – chiffre ramené depuis à 68 000 sièges – furent des éléments-clés qui précipitèrent le revirement nippon malgré la vive protestation de Zaha Hadid, disparue au printemps 2016.

Aujourd’hui, les déboires organisationnels semblent dépassés, même si la Commission de Coordination des Jeux de 2020 – présidée par l’australien John Coates – continue de veiller à une bonne régulation des dépenses globales d’aménagement des infrastructures, ces dernières étant pour l’heure évaluées au-dessus de 11 milliards d’euros.

Vue du Kasai Canoe Slalom Centre achevé en mai 2019 (Crédits – Tokyo 2020)

Désormais, au cours des mois à venir, les organisateurs nippons vont tâcher de poursuivre les chantiers tout en accueillant les dizaines d’événements-tests qui permettront de mesurer et d’ajuster si besoin les caractéristiques des installations.

Le Programme des Volontaires entrera par ailleurs dans une phase concrète avec, dès le mois d’octobre 2019, la formation progressive des milliers de personnes qui contribueront le moment venu à la réussite de l’événement planétaire et ce, en étant les « petites mains » dans l’information aux spectateurs et dans les domaines les plus stratégiques des Jeux.

A l’issue de cette phase essentielle de formation, le rôle de chacun des volontaires sera attribué entre mars et avril 2020, avant la distribution des uniformes aux couleurs de Tokyo 2020, courant mai, et enfin la mise en place de sessions d’entraînements à compter du mois de juin 2020.

Les 80 000 volontaires seront dès lors pleinement opérationnels pour les Jeux Olympiques qui auront lieu du 24 juillet au 09 août 2020, puis pour les Jeux Paralympiques qui se dérouleront quant à eux du 25 août au 06 septembre 2020.

(Crédits – Paris 2024)

Le bon déroulement des Jeux sera par ailleurs scruté avec la plus grande attention par les délégations de Paris 2024 et de Los Angeles 2028 qui feront le déplacement au Japon pour apprendre des organisateurs locaux et affiner le cas échéant leur propre projet dans l’optique des Olympiades qui succéderont à celle de 2020.

D’ores et déjà, des partenariats stratégiques ont été actés entre les autorités nippones et les représentants français et américains pour assurer la transmission du flambeau des Jeux dans les meilleures conditions.

Pour Paris 2024, l’un des axes de travail premier portera bien sûr sur l’intégration des nouveaux sports, Tokyo étant la première Ville Hôte à profiter de l’ajout de sports additionnels. Le retour d’expérience concernant le surf, l’escalade sportive et le skateboard sera ainsi analysé tant par le Comité d’Organisation des Jeux de 2024 (COJO) que par le CIO qui validera définitivement la liste des sports olympiques proposée par Paris 2024 à la fin de l’année 2020.

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