En dépit des répercussions de la crise sanitaire et malgré l’inflation frappant les divers secteurs de l’économie, le Comité d’Organisation des Jeux d’hiver de Milan-Cortina 2026 a approuvé cette semaine un budget avoisinant 1,5 milliard d’euros, soit un niveau relativement stable par rapport aux projections émises en phase de candidature.
Les préparatifs d’organisation de la prochaine édition des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver ont retrouvé un nouvel élan au cours des premiers mois de l’année 2023 et ce, après une année passée relativement mouvementée pour les parties prenantes au projet.
Parmi les faits positifs marquants, le Programme des sponsors a ainsi pu décoller, avec l’annonce de plusieurs partenaires en l’espace de quelques semaines, tandis que sur le plan des travaux, le chantier du principal Village des Athlètes affiche une avance de quatre mois sur le calendrier prévisionnel. Les mascottes ont en outre été dévoilées à l’issue d’un vote en ligne orchestré en marge du Festival de Sanremo.
Il n’empêche, plusieurs éléments restent problématiques et sont de nature à inquiéter à la fois les organisateurs italiens des Jeux de 2026, mais aussi le Comité International Olympique (CIO) et les Fédérations Internationales des sports d’hiver concernées.
Les aménagements à prévoir sur les sites appelés à recevoir les compétitions sur glace à Milan accusent en effet des retards ainsi qu’une inflation des dépenses à engager pour bâtir ou moderniser ces équipements. De même, la question du site des épreuves de patinage de vitesse n’est pas encore réglée et une réponse ne devrait être apportée que d’ici le 18 avril, date de la prochaine réunion de l’Autorité de Contrôle des Jeux qui a pu étudier les propositions de Milan et de Turin. L’opposition locale au projet de construction du nouveau Centre de glisse de Cortina d’Ampezzo est également un point de crispation persistant et ce, même si les travaux préparatoires ont pu être enclenchés à la fin du mois de février.
Aussi – et sans nul doute bien conscient des défis à relever au cours des trois prochaines années – le Comité d’Organisation des Jeux de Milan-Cortina 2026 a approuvé, ce mercredi 22 mars, une nouvelle version de son budget prévisionnel.
Ce dernier avoisine le seuil de 1,5 milliard d’euros et constitue de fait une certaine stabilité par rapport aux projections réalisées durant la phase de candidature en 2018-2019. A cette époque, la candidature transalpine avait avancé des dépenses de l’ordre de près de 1,363 milliard d’euros avec des recettes légèrement supérieures pour un excédent prévisionnel de 37 millions d’euros.
Dans le détail, Milan-Cortina 2026 tablait sur une contribution du CIO à hauteur de 348,9 millions d’euros, avec par ailleurs l’apport du Programme des Partenaires Olympiques Mondiaux (TOP) pour 154,4 millions d’euros, et des revenus issus du Programme des Partenaires Nationaux – ou domestiques – alors estimés à 416,5 millions d’euros. La candidature projetait en outre des recettes de billetterie à hauteur de 233,9 millions d’euros.
Pour les dépenses, Milan-Cortina 2026 avait notamment envisagé une enveloppe destinée aux sites et aux aménagements spécifiques liés aux Jeux de 242,9 millions d’euros, et sur un package budgétaire relatifs aux imprévus de l’ordre de 123,8 millions d’euros.
Comme l’a en tout cas souligné le Président du Comité d’Organisation, Giovanni Malago, après le vote unanime du Conseil d’administration réuni en milieu de semaine au siège de l’instance à Milan :
Nous sommes entrés dans la phase de planification opérationnelle. L’approbation du Budget Lifetime 2026 est une bonne nouvelle.
Le projet de Milan-Cortina 2026, bien que reposant sur plus de 90% de sites existants ou temporaires, nécessite des interventions rapides et le travail du Conseil d’administration est – comme toujours – vraiment indispensable.
Mais si le Comité d’Organisation peut aujourd’hui afficher sa confiance à l’aune d’un budget somme toute préservé, il ne faudrait toutefois pas masquer le fait que les investissements consentis par les pouvoirs publics ont – quant à eux – été révisés à la hausse ces derniers mois.
Ces investissements, portant en particulier sur les infrastructures (transports, communication, etc.) ont ainsi donné lieu à l’été 2022 à un rehaussement de 400 millions d’euros du côté de l’État italien soucieux de pouvoir assurer la livraison des Jeux dans les temps.
Au cours des prochains mois, les autorités devront probablement encore mettre la main au portefeuille pour sécuriser certains aménagements problématiques.
Cela devrait notamment être le cas pour les coulées vertes envisagées au sein du Village des Athlètes à Milan qui, après les Jeux, doivent être l’un des marqueurs importants du nouvel écoquartier de la cité lombarde.
