En visite cette semaine au siège du Comité International Olympique (CIO), la Présidente du Comité Olympique mexicain (COM), María José Alcalá Izguerra, et le Secrétaire aux Relations Extérieures du Mexique, Marcelo Ebrard, ont déposé la lettre d’intention du pays pour l’organisation des Jeux d’été de 2036 ou de 2040.
Après avoir évoqué, à plusieurs reprises depuis l’été dernier, la possibilité d’établir une candidature, le Mexique est officiellement entré dans la course aux Jeux de 2036 ou de 2040.
A l’occasion d’un déjeuner et d’une entrevue avec Thomas Bach, ce vendredi 24 mars 2023, la Présidente du COM et le Secrétaire aux Relations Extérieures du Mexique, ont ainsi remis la lettre d’intention qui formalise enfin l’intérêt du pays pour l’accueil espéré du plus grand événement sportif au monde.
Signe de l’engagement des autorités mexicaines, la visite au siège de l’institution olympique constitue une première depuis 55 ans pour un Secrétaire aux Relations Extérieures, et intervient de surcroît au moment de la célébration du centième anniversaire du Comité Olympique du Mexique.
Dans la missive directement transmise au Président du CIO, Marcelo Ebrard affirme par ailleurs que :
Cette initiative est motivée par le moment historique que vit le Mexique, dans lequel les meilleures valeurs et traditions de notre peuple ont été réévaluées et notre société est devenue la plus participative depuis de nombreuses décennies, grâce à un processus de régénération de la vie publique, connu sous le nom de Quatrième Transformation.
Le Secrétaire aux Relations Extérieures évoque en outre l’histoire du pays et la capacité de ce dernier à relever le défi d’un événement de la dimension des Jeux.
Ainsi qu’il l’expose :
Comme vous le savez, le Mexique compte 129 millions d’habitants, est la quinzième économie mondiale, possède une grande biodiversité et est le berceau de grandes civilisations anciennes et contemporaines.
Le Mexique dispose, dans diverses villes et régions, des infrastructures sportives, économiques et hôtelières pour célébrer des Jeux réussis, austères et universels qui promeuvent les valeurs de paix, de fraternité et de justice auxquelles nous croyons.
La candidature du Mexique ne faisait guère de doute depuis la réflexion lancée en juin 2022, puis la confirmation d’un intérêt pour candidater, deux mois plus tard.
Si des problématiques importantes restent bien sûr à résoudre du côté mexicain, la réforme du processus de sélection des prochains organisateurs des Jeux – initiée par le CIO pour palier à l’affaiblissement continu du nombre de candidatures ces dernières années – a certainement pesé dans la balance, tout comme de premiers échanges avec la Commission de Futur Hôte des Jeux d’été.
Avec cette entrée formelle dans ledit processus, le Mexique va pouvoir poursuivre ses discussions avec l’institution de Lausanne (Suisse) dans le but de recueillir les conseils et recommandations de celle-ci avant de détailler – ou non – son ambition et d’établir un Comité de Candidature.
Car si le dialogue offert aux prétendants aux Jeux est aujourd’hui décuplé, avec d’abord une phase de dialogue continu, et ensuite, le cas échéant, une phase de dialogue ciblé, les candidats peuvent tout aussi bien choisir de promouvoir publiquement leur projet ou au contraire d’avancer dans ce nouveau cheminement avec davantage de discrétion.
Le cas des candidatures aux Jeux d’hiver de 2030 en est d’ailleurs une illustration avec, à ce jour, six candidatures relevées par le CIO, parmi lesquelles deux dont l’identité n’a pour l’heure pas été dévoilée.
Concernant les prochaines échéances des Jeux d’été, l’institution olympique avait l’an passé affirmé être en discussion avec dix Comités Nationaux Olympiques (CNO), sans donner plus d’informations quant à leur localisation respective.
Cette stratégie – que certains peuvent considérer comme un retour à une opacité passée – est en tout cas parfaitement assumée par le CIO, soucieux de regagner la confiance et l’intérêt de candidatures au-delà de considérations tenant parfois au seul prestige des villes en présence.
Des considérations qui, auparavant, ont pu freiner des territoires intéressés à l’idée de franchir le pas, mais in fine échaudés par la perspective de devoir affronter des mastodontes avec des écarts parfois majeurs quant aux moyens disponibles, notamment sur le plan de la communication et du financement de la candidature.
