Afin de palier aux répercussions de la crise économique mondiale, la candidature de Sapporo (Japon) à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver de 2030 a annoncé ce mardi une hausse de son budget prévisionnel alors même qu’elle l’avait abaissé en fin d’année passée.

Entre le mois de décembre 2021 et le début d’année 2022, la Ville de Sapporo a dévoilé un projet reposant pour partie sur l’héritage des Jeux de 1972, avec pas moins de 92% de sites existants ou temporaires.
La cité nippone a par ailleurs présenté une enveloppe budgétaire maîtrisée, volontairement abaissée pour tenir compte des nouvelles exigences fixées par le Comité International Olympique (CIO) en matière de durabilité.
La candidature de Sapporo 2030 se fondait alors sur un budget compris entre 280 et 300 milliards de yens (1,91 à 2,05 milliards d’euros), loin des précédentes estimations avancées en 2019 entre 310 et 370 milliards de yens (2,12 à 2,53 milliards d’euros), mais surtout en 2016, avec une base budgétaire annoncée entre 430 et 450 milliards de yens (2,94 à 3,07 milliards d’euros).
Aujourd’hui néanmoins, les autorités municipales ont fait savoir qu’elles avaient pris la décision de rehausser l’estimation des coûts prévisionnels et ce, afin d’amortir le choc de la crise économique mondiale caractérisée en particulier par une forte inflation à travers la planète.
Pour le Japon et pour la candidature de Sapporo 2030, les répercussions de ladite crise pourraient être majeures, d’autant plus en considérant le fait qu’il s’agit d’un pays où les normes anti-sismiques peuvent considérablement alourdir les dépenses sur les chantiers, tout comme la main-d’œuvre recherchée. A ce sujet, dès 2013, la mise en place progressive des préparatifs de Tokyo 2020 – hors période Covid-19 – avait permis de mieux appréhender ces spécificités nippones.
Aussi, dans l’optique de l’organisation des Jeux d’hiver de 2030 convoitée par Sapporo, les estimations budgétaires sont désormais présentées entre 297 et 317 milliards de yens (2,03 à 2,16 milliards d’euros).
Dans le détail, les coûts liés à l’organisation des Jeux sont estimés entre 220 et 240 milliards de yens (1,5 à 1,64 milliard d’euros), soit 20 milliards de plus (140 millions d’euros) que dans le cadre du chiffrage dévoilé fin 2021.
Concernant l’aménagement des sites destinés aux compétitions et des infrastructures diverses nécessaires aux Jeux, l’estimation budgétaire a en revanche été revue à la baisse, passant ainsi de 80 à 77 milliards de yens (550 à 530 millions d’euros). A noter que sur cette dernière portion, la Ville de Sapporo devrait à elle-seule supporter la coquette somme de 49 milliards de yens (334,7 millions d’euros), soit une hausse de 4 milliards par rapport à la projection initiale (27,32 millions d’euros).

L’annonce de ce rehaussement des coûts prévisionnels intervient dans un contexte de tous les dangers pour Sapporo, entre une opinion publique restant à convaincre, les conséquences des déboires judiciaires autour de Tokyo 2020, sans compter bien sûr le retour en avant de la rivale américaine qu’est Salt Lake City (Utah, États-Unis).
Elle intervient en outre quelques semaines avant que la Commission de Futur Hôte ne se prononce – sauf changement calendaire – pour recommander une ou deux prétendantes à la Commission Exécutive du CIO, qui tranchera in fine sur la candidature qu’elle souhaite intégrer au processus du dialogue ciblé, préfigurant dès lors la désignation de l’hôte prévue dans le cadre de la 140ème Session à l’automne 2023.