En novembre 2014, la ville de Sapporo (Japon) se déclarait intéressée par l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver de 2026.
Après avoir accueilli l’édition hivernale des JO en 1972, la cité nippone avait profité de son héritage sportif pour héberger les Jeux Asiatiques en 1986 puis en 1990. La ville s’apprête désormais à organiser la troisième édition de l’événement continental (19 au 26 février 2017) et utiliser celui-ci comme un potentiel tremplin en vue du dépôt d’une candidature olympique.
Il y a quelques semaines, les autorités locales avaient en tous cas informé le Comité Olympique du Japon (COJ) de ses intentions, en dévoilant notamment un pré-dossier de candidature de 91 pages et les dates proposées pour les Jeux Olympiques (06 au 22 février 2026) et Paralympiques (06 au 15 mars 2026).
La compacité du projet figure comme l’un des principaux éléments du plan de Sapporo. Selon le document de faisabilité, 90% des installations sportives seraient situées à moins de 30 minutes du Village des Athlètes.

Pour parvenir à cette ambitieuse exigence, Sapporo 2026 propose sans surprise de réutiliser les installations héritées des JO 1972 et prévoit par ailleurs l’aménagement d’un Village des Athlètes près du Sapporo Dome qui serait quant à lui hôte des Cérémonies d’ouverture et de clôture grâce à sa capacité d’accueil conséquente (41 484 à 53 738 places).
Souhaitant en outre se poser en modèle de bonne gestion environnementale, Sapporo entend limiter les nouveaux aménagements et envisage ainsi un investissement compris entre 430 et 450 milliards de yens, soit entre 3,49 et 3,66 milliards d’euros.

Concernant les sites des compétitions, Sapporo 2026 propose la station de Niseko Annupuri (1 308 mètres d’altitude) pour les épreuves de slalom, slalom géant, descente et Super G. Pas moins de 18 000 spectateurs pourront prendre place aux pieds des montagnes.
Le ski de fond se déroulerait pour sa part sur le Stade de Shirahatasan construit en 1990. Au moment des Jeux, 10 000 places temporaires viendront s’ajouter aux 3 000 sièges existants.
Le saut à ski et le combiné nordique seraient quant à eux organisés sur les tremplins d’Okurayama et de Miyanomori. Ces deux équipements furent utilisés lors des JO 1972 et proposent une vue spectaculaire sur la ville de Sapporo. Le stade de Maruyama – écrin de matchs de baseball depuis 1934 – offrirait également des prestations pour le combiné nordique. Comme pour les tremplins de saut à ski, 3 000 sièges permanents et 10 000 sièges temporaires seraient aménagés.
Le dossier de pré-candidature proposent les stations de Sapporo Teine et Sapporo Bankei pour le ski acrobatique et le snowboard. Jusqu’à 14 000 spectateurs pourraient être accueillis sur les sites.
Sapporo Teine serait par ailleurs utilisé pour le bobsleigh, la luge et le skeleton sur la piste qui fut celle des épreuves de bobsleigh pour les Jeux d’hiver de 1972. Le site devrait néanmoins être reconstruit car étant actuellement inutilisé. Quelques 1 000 places permanentes seraient édifiées et 10 000 places temporaires seraient aménagées pour les Jeux de 2026.
Discipline-phare des JO d’hiver, le biathlon prendrait place sur le Nishioka Biathlon Stadium avec une capacité de 7 000 places permanentes et 15 000 places temporaires.

Pour les sports de glace, les promoteurs de la candidature nippone souhaitent poursuivre la référence aux JO 1972. Pour le patinage de vitesse, deux sites sont aujourd’hui en concurrence.
Le Stade Makomanai – équipement extérieur qui fut hôte de la Cérémonie d’ouverture et du patinage de vitesse en 1972 – pourrait être couvert et équipé de 6 000 places. Édifié en 2009, le Meji Hokkaido Tokachi Oval pourrait lui aussi accueillir les épreuves de patinage de vitesse. Après rénovation, 6 000 spectateurs pourraient être accueillis.
Le patinage artistique et le short-track – patinage sur piste courte – auraient lieu dans le même secteur que le Stade Makomanai puisqu’il s’agirait ici d’utiliser l’arène couverte. En 1972, cette installation avait abrité les matchs de hockey-sur-glace ainsi que la Cérémonie de clôture des Jeux. Une rénovation serait nécessaire d’ici 2026 afin d’accueillir jusqu’à 12 000 personnes.
Les rencontres de hockey-sur-glace seraient pour leur part divisées en deux. Le tournoi masculin se déroulerait ainsi au Sapporo Community Dome. Aménagé en 1997 et surnommé “Tsudome”, l’équipement peut héberger 10 000 spectateurs. Le tournoi féminin serait quant à lui organisé dans l’enceinte du Tsukisamu Gymnasium, utilisé en 1972 et disposant d’une capacité de 6 000 places.
Enfin, le Tohoku Gymnasium – conçu en 2000 – serait l’hôte des épreuves de curling.

Si le Comité Olympique du Japon doit encore se prononcer sur l’opportunité d’une candidature hivernale, le pré-projet de Sapporo 2026 vient d’obtenir un appui non-négligeable en la personne du Cheik Ahmad Al-Fahad Al-Sabah.
Président du Conseil Olympique d’Asie et personnalité influente dans la sphère olympique et sportive mondiale, ce dernier verrait en effet d’un bon œil une candidature de Sapporo.
“Si les Japonais ont un intérêt, nous serons très heureux de donner nos conseils.
Les Jeux Asiatiques sont toujours une porte d’entrée vers d’autres événements internationaux. Sapporo va prochainement accueillir les Jeux Asiatiques d’hiver pour la troisième fois et elle est capable de présenter une candidature pour les Jeux Olympiques d’hiver.
Pour nous, Sapporo est une ville spéciale. Ce n’est pas seulement une ville hôte, c’est aussi un partenaire pour contribuer au développement des sports d’hiver en Asie” a récemment affirmé le leader koweïtien dans les colonnes de “Kyodo News”.

Toutefois, la perspective d’une nouvelle candidature nippone apparaît aujourd’hui difficilement concevable.
Le Japon prépare en effet l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été de Tokyo 2020, un événement dont les coûts ont récemment été actualisés face aux inquiétudes. Surtout, le Comité Olympique du Japon devrait sans doute garder à l’esprit que les Jeux d’hiver auront lieu coup sur coup sur le continent asiatique entre 2018 (PyeongChang / Corée du Sud) et 2022 (Pékin / Chine).
Même si aucun scénario n’est écrit à l’avance – d’autant plus dans le domaine olympique – il semble aujourd’hui peut probable que le CIO se tourne à nouveau du côté de l’Asie pour 2026, sauf à imaginer des défections similaires à celles constatées pour l’échéance 2022.
Or, pour l’instant, la Suisse est engagée dans un processus visant à désigner une Ville Candidate, et le Canada pourrait décider de se lancer dans la course avec la ville de Calgary, hôte des JO en 1976.
La ville de Stockholm (Suède) – un temps pressenti pour concourir aux JO 2022 – pourrait aussi figurer sur la ligne de départ.
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