Deux mois après la prise de position du Secrétaire aux Relations Extérieures, le Comité National Olympique du Mexique (COM) a, à son tour, exprimé son intérêt pour mettre en œuvre une candidature à l’organisation d’une prochaine édition des Jeux d’été, officialisant au passage la tenue récente d’une réunion par visioconférence avec la Commission de Futur Hôte du Comité International Olympique (CIO).

Cinquante-quatre ans après la célébration des Jeux de Mexico 1968, le Mexique se remet à rêver à l’accueil de l’événement planétaire, surfant indéniablement sur la dynamique accompagnant les préparatifs d’organisation de la Coupe du Monde de football 2026, conjointement avec les États-Unis et le Canada.
De fait, alors que le Secrétaire aux Relations Extérieures du Mexique, Marcelo Ebrard, avait encouragé en juin dernier une réflexion autour d’une candidature aux Jeux Olympiques et Paralympiques d’été, le Comité Olympique du Mexique n’a pas manqué de relever cette idée et d’engager de premiers échanges.
Ainsi que l’a précisé le Secrétaire Général dudit Comité (COM), Mario Garcia de la Torre, dans un propos recueilli par le quotidien national “Milenio” :
Oui, nous avons eu une réunion avec le CIO.
C’est un processus qui s’inscrit évidement dans le temps long, et ce que nous avons eu, c’est une première réunion avec la Commission de Futur Hôte des Jeux Olympiques. Cette Commission a pour but d’accompagner les propositions qui seront in fine présentées pour choisir un futur hôte pour les Jeux.
La réunion menée n’implique aucun engagement formel, c’était avant toute chose un échange d’informations, au cours duquel ils ont pu commencer à nous dire quel serait le chemin à suivre pour avoir la possibilité d’organiser les Jeux Olympiques au Mexique.
Cette déclaration intervient dans la foulée de celle de la Présidente du COM, également rapportée dans les colonnes de “Milenio”.
Comme l’a affirmé avec pragmatisme María José Alcalá Izguerra à la suite de la réunion avec le Commission de Futur Hôte du CIO, mardi 23 août :
C’était très important d’avoir cette réunion, car nous devons faire une analyse non seulement des questions sportives et structurelles, mais aussi des problématiques géopolitiques qui tiennent compte des villes qui se développent, de celles qui pourraient disposer des infrastructures nécessaires, et de celles qui pourraient être des sites alternatifs.
Ces questionnement seront dissipés, mais c’est un long chemin qui ne se dessine pas du jour au lendemain.

A l’aune de ces propos et de la réflexion aujourd’hui à l’œuvre jusqu’au plus haut sommet de l’État mexicain, le principal chantier des mois à venir sera clairement d’identifier la ville ou le territoire susceptible d’être en capacité de recevoir l’événement aux 10 500 athlètes et aux plusieurs millions de spectateurs.
Du fait de son statut de capitale, Mexico tient bien entendu la corde pour reprendre le flambeau olympique – même si sa situation géographique à 2 240 mètres d’altitude pourrait in fine la pénaliser – mais des villes comme Guadalajara et Monterrey pourraient également répondre à l’appel, soit les deuxième et troisième villes du pays, avec respectivement des agglomérations fortes de plus de 4,3 millions et 1,9 million d’habitants.
Si ces deux villes connaissent une croissance rapide, Guadalajara pourrait peut-être davantage être en mesure de tirer son épingle du jeu, profitant en cela de la tenue des Jeux Panaméricains en 2011 et des infrastructures alors édifiées.
Quoiqu’il en soit, si le choix d’une ville ou d’un territoire candidat vient à se concrétiser, d’importants investissements devront être réalisés par les pouvoirs publics, en coopération avec le secteur privé, afin de mettre à niveau les installations existantes et d’aménager des enceintes pérennes ou temporaires à la dimension de l’événement planétaire.
Pour parfaire ces chantiers, une candidature à l’organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse pourrait être envisageable, voire souhaitable, comme un tremplin vers un projet plus grand encore dans la perspective des Jeux de 2036 ou 2040.
Dans sa quête des Jeux, le Mexique pourrait néanmoins souffrir de l’absence – à l’heure actuelle – de membres actifs au sein de l’institution olympique, Olegario Vázquez Raña étant désormais membre honoraire du CIO depuis 2016, après y avoir siégé durant vingt ans, entre 1995 et 2015.