Hôte des Jeux d’été de 1988, la capitale sud-coréenne entend désormais viser l’échéance de 2036 après avoir, un temps, envisagé une candidature conjointe avec Pyongyang (Corée du Nord) pour l’édition 2032. Si l’opinion publique semble favorable à cette entreprise, des discussions avec les autorités gouvernementales et une étude de faisabilité doivent encore être menées.

En accueillant cette semaine (18 au 21 octobre) la 26ème édition de l’Assemblée Générale de l’Association des Comités Nationaux Olympiques (ANOC), Séoul s’est offert une vitrine d’exception face aux dizaines de délégations invitées, et surtout une tribune majeure pour préciser ses intentions futures.
De fait, aussi bien le Comité Olympique sud-coréen (KSOC) que le Maire de la capitale se sont successivement exprimés pour témoigner d’un intérêt certain pour l’organisation d’une prochaine Olympiade, sachant que la première date aujourd’hui disponible est celle de 2036, Brisbane (Australie) ayant obtenu l’an passé l’édition de 2032.
Se préparant actuellement à recevoir les Jeux Olympiques de la Jeunesse en 2024, dans le secteur de Gangwon, avec la réutilisation de plusieurs infrastructures des Jeux d’hiver de PyeongChang 2018, la Corée du Sud semble ainsi se laisser tenter par un nouveau projet pour les Jeux d’été, trente-quatre ans après avoir célébré les valeurs olympiques pour la première fois sur son sol.
Dans sa quête des Jeux, Séoul pourrait néanmoins se retrouver en concurrence avec Busan, hôte des Jeux Asiatiques en 2002, et déjà en face à face avec la capitale dans l’optique de la candidature conjointe – à la symbolique forte – envisagée avec le voisin nord-coréen pour 2032.
Au moment de la sélection interne, survenue à l’hiver 2019, le Conseil des Sports du KSOC avait toutefois affiché sa large préférence pour Séoul, désignant alors cette dernière au détriment de sa poursuivante par 34 voix sur 49.
Les mois à venir pourraient de nouveau tourner à l’avantage de la mégalopole aux plus de 10 millions d’habitants, si bien sûr toutes les conditions sont réunies au moment opportun.
L’enthousiasme populaire sera l’une de ces conditions. Aussi, selon un sondage réalisé entre le 20 et le 25 septembre auprès de 1 000 habitants de Séoul, à l’initiative du Gouvernement Métropolitain, pas moins de 72,8% des personnes interrogées se disent à ce stade favorables à l’accueil des Jeux de 2036.
Un chiffre de nature à conforter le KSOC et les autorités locales, d’autant plus avant d’engager les discussions avec le gouvernement sud-coréen dont l’appui apparaît comme indispensable, notamment en matière de sécurité.
Une étude de faisabilité devrait par ailleurs être conduite pour déterminer les sites à retenir dans la perspective d’une candidature, et les efforts à réalisés pour assurer la solidité du projet face à une concurrence internationale déjà relevée.
Le Maire de Séoul, Oh Se-hoon, a en tout cas d’ores et déjà fait un pas en avant, en rencontrant le Président du Comité International Olympique (CIO), Thomas Bach, à l’occasion d’un dîner organisé à l’issue de la deuxième journée de l’Assemblée Générale de l’ANOC.
Selon le média sud-coréen Maeil Business News Korea, l’édile de Séoul devrait même profiter d’un déplacement en Europe pour dévoiler les contours du projet olympique et paralympique dès ce lundi 24 octobre à Lausanne (Suisse).
Ce projet – dont le coût est actuellement estimé à 5,5 milliards de wons, soit 3,9 milliards d’euros – devrait en grande partie s’articuler autour des infrastructures héritées des Jeux de 1988, parmi lesquelles le Jamsil Olympic Stadium qui doit bénéficier d’une profonde cure de jouvence d’ici 2026.
De nouvelles installations pensées dans le cadre du Jamsil Sports Complex devraient également être sollicitées, le vaste ensemble devant prendre place au sein du quartier international de Séoul d’ici 2029.
Outre des espaces de 120 000 m² dédiés aux expositions et à la tenue de congrès, le Jamsil Sports Complex comprendra aussi un stade de baseball de 35 000 places, une aréna multifonctionnelle de 11 000 places, un centre aquatique de 3 000 places, ainsi qu’une base nautique. Des commerces et un hôtel de 900 chambres sont par ailleurs envisagés.