Paris 2024 : Le Stade de France se refait une beauté avant les Jeux

Dans l’optique de la Coupe du Monde de rugby organisée en France en 2023, mais surtout des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été de 2024, des travaux de modernisation ont été effectués sur l’enceinte du Stade de France, avec pour objectif majeur d’améliorer l’expérience des spectateurs.

(Crédits – Stade de France – A.Joret – Macary, Zublena et Regembal, Costantini – Architectes, ADAGP – Paris 2021)

Bâti pour les besoins de la Coupe du Monde de football organisée en France en 1998, le Stade de France demeure, vingt-trois après, la plus vaste enceinte sportive de l’Hexagone, avec une jauge maximale de 80 000 places, et un haut lieu de rencontres sportives et événementielles.

En dépit de cette position plus qu’enviable, l’enceinte saint-dionysienne a toutefois dû composer, depuis son ouverture au public, avec les critiques liées à son modèle économique et à l’absence de club résident, mais également avec l’aménagement progressif de stades et d’arénas se démarquant tout à la fois par leur modernité et l’utilisation des nouvelles technologies, des installations par ailleurs davantage tournées vers le confort des utilisateurs.

Aussi, avant la fin du contrat de concession à l’été 2025, et alors que le Stade de France s’apprête à recevoir pour partie deux événements-phares en 2023 (Coupe du Monde de rugby) et en 2024 (Jeux Olympiques et Paralympiques), des travaux ont été engagés ces derniers mois pour moderniser l’équipement existant.

Conduite sur la base d’une Convention signée en 2020, et reposant tant sur les orientations de la Société de Livraison des Ouvrages Olympiques (SOLIDEO) que sur celles du Consortium du Stade de France (VinciBouygues), cette opération qui s’achèvera en 2024, a pour principal objectif de redonner lustre et éclat au Stade de France, sans toutefois amener à une métamorphose profonde de la structure que certains espéraient.

Cette transformation d’envergure – incluant potentiellement la pose d’un toit rétractable et une requalification massive des espaces intérieurs – pourrait néanmoins devenir un impératif à l’aube des 30 ans de l’équipement francilien, à condition bien sûr que les moyens nécessaires soient au rendez-vous. Elle pourrait à ce moment-là s’inscrire dans la régénération urbaine d’ores et déjà en cours à l’extérieur de l’emblématique écrin, avec l’édification du futur Centre Aquatique Olympique, prochainement relié au Stade par une passerelle, et l’aménagement envisagé de la ZAC Plaine Saulnier pensé comme un écoquartier exemplaire.

Pour l’heure, bénéficiant d’une enveloppe globale de 50 millions d’euros, les acteurs de la modernisation du Stade de France se sont partagés les missions pour offrir une expérience spectateurs améliorée, assurer une meilleure expérience opérationnelle pour l’accueil de compétitions sportives ou d’événements culturels, et aussi pour rendre l’usage de l’enceinte plus vertueuse sur le plan énergétique et environnemental.

Concrètement, le chantier mené entre août et octobre 2021 a notamment permis de revoir l’éclairage du Stade de France.

Dans le détail, les travaux ont consisté à un remplacement des lampes à sodium au bénéfice d’un éclairage LED plus performant et économe, que ce soit en ce qui concerne l’éclairage sportif du terrain, mais aussi l’éclairage architectural, autrement dit, la mise en lumière du bâtiment. Sur ce point, il est d’ailleurs désormais possible de réaliser de véritables animations lumineuses, avec des projections dynamiques aux couleurs variées, ce qui n’était pas possible avec la technologie jusqu’alors utilisée.

Outre la modernisation de l’éclairage, le chantier estival a également permis le remplacement des deux écrans géants disposés sur les axes latéraux du Stade de France. De 180 m² jusqu’à peu, les écrans disposent à présent d’une superficie de 250 m², avec une résolution améliorée pour une diffusion en 2K.

Certes, ce changement n’est en rien comparable avec ce qui peut se faire de mieux aujourd’hui sur le plan de la diffusion visuelle dans un stade, d’autant plus si l’on s’aventure à une comparaison, avec, par exemple, les 6 500 m² et une résolution en 4K de l’écran géant du SoFi Stadium qui sera hôte des Jeux Olympiques et Paralympiques en 2028, succédant alors au Stade de France.

Il n’empêche, avec des moyens bien plus restreints que pour la monumentale installation située en périphérie de Los Angeles (Californie, États-Unis), la pose de nouvelles structures – dont le poids avoisine tout de même les 30 tonnes – assure une mise à niveau qu’il convient de souligner, mise à niveau qui profitera en particulier aux dizaines de milliers de spectateurs qui vont progressivement retrouver les joies du Stade de France après une période 2020-2021 marquée par la crise du Covid-19.

(Crédits – Stade de France – A.Joret – Macary, Zublena et Regembal, Costantini – Architectes, ADAGP – Paris 2021)

Pour la SOLIDEO, les opérations menées cet été se sont par ailleurs traduites par la réhabilitation des sièges et par l’amélioration des conditions d’accès pour les personnes à mobilité réduite, via entre autre, la création de nouvelles places dans les tribunes.

Toujours dans un souci de confort et d’amélioration de l’expérience des publics reçus au Stade de France, l’auditorium a bénéficié d’un agrandissement, pour une jauge rehaussée à 300 places, tandis que 6 nouvelles buvettes ont été disposées tout autour de l’enceinte. Ces dernières – 32 au total – offriront dès lors aux spectateurs une meilleure qualité de service, avec un nouvel opérateur aux manettes de la restauration rapide et l’utilisation de produits locaux issus de circuits courts (moins de 100 kilomètres du Stade).

Moins visible des spectateurs, mais non moins stratégique au regard des événements régulièrement planifiés, le PC sécurité va lui-aussi profiter d’un accroissement de son espace, avec une surface augmentée d’un tiers.

Au-delà des travaux pilotés par la SOLIDEO pour 40 millions d’euros, l’autre partie du chantier de modernisation du Stade de France est directement portée par le Consortium en charge de l’installation saint-dionysienne.

Pour cette autre facette, dont le coût s’élève à plusieurs millions d’euros, la perspective des grandes manifestations programmées en 2023 et 2024 a bien sûr été prise en considération.

Aussi, l’accueil des VIP a été repensé, de même que les salons et les loges, là-encore dans un souci de confort accru et d’une expérience améliorée.

(Crédits – Stade de France – A.Joret – Macary, Zublena et Regembal, Costantini – Architectes, ADAGP – Paris 2021)

Si le chantier, réalisé pour partie cet été et pour le reste avant la Coupe du Monde de rugby, apporte et apportera des changements pour l’ensemble des acteurs du Stade de France, l’opération la plus spectaculaire qui doit encore être menée sera certainement l’aménagement d’une nouvelle piste d’athlétisme.

Cet aménagement constituera d’ailleurs une première depuis 2010, et surtout une aubaine pour les athlètes des Jeux de Paris 2024 qui s’aligneront dans les différentes épreuves au programme sur un équipement répondant aux meilleurs standards internationaux.

Pour garantir une utilisation optimale et afin d’éviter l’impact éventuel des tribunes mobiles, ladite piste sera toutefois agencée juste avant l’ouverture de l’événement planétaire.

Visuel du Stade de France configuré pour les Jeux Olympiques et Paralympiques d’été 2024 (Crédits – Paris 2024 / Elie Stephane Azoulay / DDPI / Luxigon)

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