A moins de trois ans de l’ouverture des Jeux d’été de Paris 2024, le chantier du Centre Aquatique Olympique à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) a récemment franchi une nouvelle étape. Face au Stade de France, la première des quatre grues du chantier a été montée, amorçant dès lors la phase opérationnelle des travaux de construction de l’édifice.

A l’été 2024, des milliers de personnes se rassembleront au cœur d’un nouvel écrin sportif pensé dans la perspective du Stade de France alors configuré en Stade Olympique.
D’une longueur de 114 mètres, pour une largeur de 106 mètres et une hauteur de 30 mètres, cet écrin pourra recevoir jusqu’à 6 000 spectateurs au moment des Jeux, des spectateurs qui viendront assister aux épreuves olympiques de natation synchronisée, de plongeon et au tournoi préliminaire de water-polo.
Faisant suite à la revue de projet menée par le Comité d’Organisation des Jeux (COJO) au cours de l’année 2020, le reste des compétitions aquatiques se déroulera dans le cadre de Paris La Défense Arena à Nanterre (Hauts-de-Seine), tandis que les épreuves paralympiques de boccia, initialement envisagées à Saint-Denis, seront délocalisées au Parc des Expositions de la Porte de Versailles (15ème arrondissement de Paris).

A Saint-Denis, le futur vaisseau amiral de la natation française n’est pas encore sorti de terre, mais les dernières semaines ont en tout cas permis de franchir un palier.
Après les opérations de démolition des installations existantes et de terrassement des sols, le groupement d’entreprises piloté par Bouygues Bâtiment Île-de-France a ainsi récemment procédé à l’installation de la première des quatre grues de 51 mètres de hauteur destinées à structurer les prochaines étapes du chantier supervisé par la Métropole du Grand Paris, avec le concours de la Société de Livraison des Ouvrages Olympiques (SOLIDEO).
Si l’année écoulée, marquée par l’épidémie de Covid-19, a pu impacter à la marge les travaux liés aux JO 2024, le calendrier de livraison de l’édifice devrait bien être respecté à quelques semaines près, soit d’ici la fin de l’année 2023.

A ce moment-là, le COJO prendra possession d’un bâtiment qui se composera d’un bassin principal de 50 mètres et d’un bassin secondaire de 22 mètres par 25. Dans un souci de gestion des coûts, ledit bâtiment disposera de deux murs mobiles de 2,3 mètres de profondeur, ainsi que d’une plage de largeur variable jusqu’à 9 mètres pour le bassin olympique.
Au-delà des Jeux, le site proposera aussi un mur d’escalade, implanté sous les tribunes ramenées après l’événement olympique à 2 500 places, de même que deux terrains de padel tennis et deux terrains de basket 3×3.
A l’extérieur, une vaste zone engazonnée permettra la pratique d’activités sportives en saison estivale, tandis que trois terrains de football à 5 seront par ailleurs aménagés.
Pensé pour être le plus modulable possible, le Centre Aquatique Olympique – qui sera un héritage majeur pour l’apprentissage de la natation en Seine-Saint-Denis, notamment chez les plus jeunes – pourra s’adapter à la réception d’événements majeurs. Concrètement, l’ensemble des terrains adjacents – à l’intérieur et à l’extérieur du bâtiment – pourra être remplacé par des tribunes et des équipements logistiques, la jauge maximale d’accueil pouvant dès lors passer à 5 000 places.

L’aménagement du Centre Aquatique Olympique va en outre répondre à des critères environnementaux et de durabilité qui ne se limiteront pas au seul système de filtrage et de maintenance des bassins.
De fait, les travaux engagés sur le site viseront à assurer une réutilisation de 100% des terres extraites et une valorisation de 90% des déchets.
Au niveau de la conception de l’équipement, plus de 1 200 tonnes de matériaux biosourcés vont être utilisés, sans compter la mise en place d’une ossature bois et, sur la toiture, la pose de 4 680 m² de panneaux photovoltaïques qui feront, de l’ouvrage saint-dionysien, l’une des plus grandes fermes solaires urbaines de France.
La toiture assurera par ailleurs un filtrage des eaux pluviales qui pourront ainsi être employées pour la maintenance du Centre Aquatique Olympique, l’entretien des espaces verts limitrophes et, en cas de surplus, le nettoyage de la voirie.

D’un coût de 174,7 millions d’euros (hors-taxes) – soit une subvention de la SOLIDEO à hauteur de 154,7 millions d’euros et une enveloppe complémentaire de 20 millions d’euros apportée par la Métropole pour la phase d’héritage des Jeux – le Centre Aquatique Olympique marquera pour Saint-Denis le renouveau de tout un quartier aujourd’hui cerclé par les axes routiers et autoroutiers.
L’A1 sera notamment enjambée par une passerelle destinée à relier les parvis de l’ensemble nautique et du Stade de France pour une desserte optimale et parfaitement sécurisée des deux ouvrages.
Outre les aménagements prévus dans l’optique des Jeux, la ZAC Plaine Saulnier sera progressivement aménagée en écoquartier modèle, avec des espaces récréatifs, des logements, des commerces et des restaurants, ainsi que des espaces de bureaux.
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