Aux États-Unis, l’entreprise ferroviaire Brightline tente depuis 2017 de se frayer un chemin dans un pays où l’automobile demeure omniprésente. Aussi, après la mise en service d’une liaison en Floride, un projet est aujourd’hui en développement à l’ouest, entre le Nevada et la Californie avec comme point d’horizon, les Jeux d’été de Los Angeles 2028.

Dans l’optique des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2028, les autorités américaines – et plus particulièrement californiennes – s’attellent à renforcer le dispositif des transports en commun et misent en parallèle sur le développement des véhicules électriques.
De fait, au cours des dernières années, la Los Angeles County Metropolitan Transportation Authority (METRO) a engagé une série de travaux visant à moderniser ou à étendre des lignes traversant la “Cité des Anges”, à l’instar de la Purple Line ou de la Blue Line.
Un effort est également mené au niveau des lignes de bus, avec une adaptation des infrastructures sur la G Line notamment, et des projets indépendants sont aussi évoqués quoique encore à un niveau de réflexion, à l’image du téléphérique projeté en direction du Dodger Stadium ou l’aménagement d’une navette en direction du SoFi Stadium.
Au niveau de la plateforme aéroportuaire internationale LAX, les investissements se sont par ailleurs multipliés ces dernières années, que ce soit au niveau des halls d’embarquement des passagers, ou au niveau de la desserte par les transports en commun, avec notamment l’agencement en cours de finalisation d’une navette automatique.
L’État de Californie n’est pas en reste et entend pour sa part contribuer à un accroissement conséquent de la place de la voiture électrique, alors que les déplacements sont aujourd’hui massivement organisés autour de la sacro-sainte voiture thermique.
En complément de ces chantiers engagés à divers échelons, un autre projet est en passe de voir le jour, à la condition bien sûr que les financements soient intégralement obtenus, à la fois par la mobilisation de fonds privés et par la sollicitation de garanties et autres subventions publiques.

Ainsi, l’entreprise ferroviaire Brightline cherche actuellement à installer le projet d’une ligne à grande vitesse devant relier Las Vegas (Nevada) et la périphérie de Los Angeles.
Le défi semble colossal, alors que les lignes ferroviaires demeurent peu développées au “Pays de l’Oncle Sam”, mais les porteurs du projet sont ambitieux et se fixent comme objectif, une ouverture en amont des Jeux d’été de LA 2028.
Concrètement, le projet Brightline West vise à consacrer une liaison permanente entre la capitale mondiale du divertissement et l’une des principales mégapoles de la planète au travers d’une ligne à grande vitesse pouvant atteindre une vitesse de croisière de 230 km/h avec deux stations jalonnant un parcours de 2h10 ayant pour extrémités, Las Vegas et Rancho Cucamonga.
La desserte de la Victor Valley permettrait notamment de rejoindre une autre liaison en projet dans la région, à savoir le High Desert Corridor jusqu’à Palmdale, tandis que la desserte d’Hesperia assurerait aux voyageurs de pouvoir emprunter une partie des axes routiers et autoroutiers limitrophes de Los Angeles. Le terminus à Rancho Cucamonga serait quant à lui connecté au réseau du Metrolink Regional Rail permettant de gagner la Los Angeles Union Station et d’accéder ainsi au cœur de la tentaculaire cité californienne.
Pour parvenir à établir ce programme destiné à transporter plus de 11 millions de voyageurs chaque année, avec un démarrage espéré des travaux d’ici fin 2023, Brightline mise sur un investissement de l’ordre de 12 milliards de dollars (11,2 milliards d’euros), avec près de 70% du budget en provenance du secteur privé et environ 30% accordés par le gouvernement fédéral américain. Ce dernier a d’ailleurs d’ores et déjà été approché pour subventionner le projet à hauteur de 3,75 milliards de dollars (3,50 milliards d’euros).
L’entreprise ferroviaire – qui compte grandement sur cet effort de l’État fédéral – vante les atouts de son projet, dont les retombées sont estimés à plus de 10 milliards de dollars (9,33 milliards d’euros), avec en outre plus de 10 000 emplois mobilisés sur le chantier et quelques 900 emplois pérennes.
Cela représenterait également l’équivalent de 3 millions de voitures supprimées par an sur l’axe identifié par le projet, mais encore plus de 400 000 tonnes de CO² en moins chaque année.
Et comme pour renforcer encore davantage l’intérêt du projet, le Directeur Général de Brightline Holdings a aussi fait le parallèle avec la tenue des Jeux de Los Angeles 2028.
Ainsi que l’a récemment exposé Mike Reininger auprès de “USA Today” :
Pensez à l’idée que les Jeux Olympiques de Los Angeles aient des sites partagés et des chambres d’hôtel partagées entre la région métropolitaine de Los Angeles et la région métropolitaine de Las Vegas.
Imaginez regarder un match à l’Allegiant Stadium [écrin de la franchise de football américain des Las Vegas Raiders] et monter dans un train pour aller suivre un autre événement dans le sud de la Californie, le même jour.
Ce serait une vitrine remarquable.