JO 2030-2034 : Adhésion populaire massive pour Salt Lake City

Au moment où la Suède engage une étude préliminaire dans l’optique d’une possible candidature aux Jeux d’hiver de 2030, et alors que Sapporo (Japon) a décidé de temporiser en raison des révélations de corruption autour des Jeux de Tokyo 2020, Salt Lake City (Utah, États-Unis) confirme sa grande forme et retrouve à l’évidence le statut de favorite à l’aune d’un sondage sans équivoque.

Vue de la vasque rénovée des Jeux d’hiver de Salt Lake City 2002 (Crédits – Rice-Eccles Stadium)

A l’été 2022, les partisans de la candidature olympique et paralympique de Salt Lake City ont pu se satisfaire d’une enquête démontrant un taux d’adhésion populaire de 79% parmi les habitants de l’Utah.

En ce début d’année 2023, les chiffres se suivent et se ressemblent. Mieux, ils progressent.

Ainsi, selon un nouveau sondage réalisé par Dan Jones & Associates pour le quotidien “Deseret News” et du Hinckley Institute of Politics de l’Université de l’Utah, ce sont aujourd’hui 82% des habitants qui soutiennent la candidature de la Ville Hôte des JO 2002.

Dans le détail, 55% des personnes interrogées approuvent fortement l’organisation d’une nouvelle édition des Jeux dans l’Utah, soit 11 points de plus que dans le cadre de la précédente enquête, tandis que 27% soutiennent l’initiative de manière plus relative.

A l’inverse, seuls 12% des sondés – en baisse de 4 points par rapport au sondage réalisé en 2022 – se disent opposés à une telle entreprise, avec spécifiquement 7% qui désapprouvent fortement le projet.

Enfin, 6% des personnes interrogées n’ont pour l’heure pas d’avis sur la question.

(Crédits – Deseret News / Hinckley Institute of Politics)

Face à des chiffres aussi positifs, force est de constater que les Jeux fédèrent toujours massivement dans l’Utah. Une véritable constante depuis maintenant plus d’une dizaine d’années.

Comme l’a à ce titre souligné le Directeur du Hinckey Institute of Politics, Jason Perry :

Peu importe votre âge ou le parti politique auquel vous appartenez, les habitants de l’Utah veulent que les Jeux Olympiques reviennent.

L’esprit olympique a réussi à trouver un foyer permanent dans l’Utah, et le consensus clair est que nous voulons être de retour sur cette scène mondiale.

De son côté, le Directeur Général du Comité Salt Lake City – Utah estime que l’enthousiasme populaire doit être source d’inspiration pour la candidature bien sûr et, au-delà, pour réitérer le message d’unité et de rassemblement porté par les Jeux et les valeurs sportives.

Ainsi que l’a exposé Fraser Bullock :

L’espoir des Jeux est que le monde se rassemble sous la bannière du sport pour célébrer l’humanité. Nous espérons que ce sentiment d’unité peut aller au-delà de notre communauté, vers d’autres pays et vers le monde entier. C’est le but d’accueillir les Jeux.

Nous savons ce que les Jeux Olympiques peuvent représenter. Nous l’avons vu une fois et nous allons le revoir.

Il y a toujours de l’agitation dans le monde, mais les Jeux Olympiques et Paralympiques peuvent être une lueur d’espoir comme ils l’ont été en 2002 [après les attentats du 11 septembre 2001].

Vue du Rice-Eccles Stadium de Salt Lake City, Utah, en novembre 2022 (Crédits – Utah Athletics)

En s’engageant de manière aussi éclatante sur l’année 2023, la candidature américaine pour les Jeux d’hiver réaffirme son statut de favorite face à une concurrence internationale résolument affaiblie, voire aujourd’hui clairsemée.

Ces derniers mois, Vancouver (Canada) a ainsi été mise hors course par la décision du gouvernement provincial de la Colombie-Britannique de ne pas appuyer l’effort financier pourtant indispensable pour offrir les garanties de réussite du projet.

Du côté de Sapporo (Japon), les révélations de corruption entourant les Jeux d’été de Tokyo 2020 et d’anciens responsables nippons ont durablement impacté une candidature qui avait pourtant bâti des fondements techniques solides. De surcroît, la candidature avait pu bénéficier un temps d’une certaine plus-value suite au succès organisationnel des Jeux d’été dans la capitale, pour lesquels Sapporo fut associée pour une partie des épreuves d’athlétisme.

Pour les deux villes précitées – hôte des Jeux en 2010 pour la canadienne, et organisatrice en 1972 pour la nippone – les difficultés de ces mois passés se sont par ailleurs couplées à une désaffection populaire marquée.

Ailleurs dans le monde, une tentative régionale fut développée entre l’Aragon et la Catalogne en Espagne, avant que les tensions institutionnelles et politiques ne mettent à mal une ambition reposant massivement sur l’image de marque de Barcelone et l’héritage acquis par la Ville Hôte des Jeux d’été de 1992.

En Europe encore, la Suède a fait savoir hier qu’elle entendait conduire une étude préliminaire pouvant aboutir d’ici l’été 2023 à l’officialisation d’une candidature aux Jeux d’hiver de 2030. Sans être impossible, le challenge est néanmoins osé, au regard de l’avance prise par les autres concurrentes – même celles qui sont en position de fragilité aujourd’hui – et peut-être davantage encore en constatant les défis internes à un projet suédois, en particulier au niveau de l’adhésion institutionnelle et populaire, et de l’appui financier.

Vue de l’Utah Olympic Oval et des montagnes alentours (Crédits – Utah Olympic Legacy Foundation)

Aussi, au milieu de cette incertitude globale, Salt Lake City a montré à maintes reprises au Comité International Olympique (CIO) sa solidité et son dévouement au service des cinq anneaux, rappelant à souhait son expérience des Jeux et la qualité des sites présents sur le territoire de l’Utah, faisant de l’État un prétendant incontournable à une prochaine édition des Jeux.

Bien que l’institution de Lausanne (Suisse) ait fait le choix, en fin d’année 2022, de remettre à plat le processus décisionnel pour l’attribution des JO 2030, la constance avec laquelle la ville américaine et sa région ont su avancer constitue immanquablement un point majeur de la stratégie de communication développé par Salt Lake City et un argument de poids à destination du CIO.

Cet élément est d’autant plus solide lorsque l’on considère l’intérêt maintenu de la candidature pour l’échéance de 2030, alors même que l’option 2034 semble plus favorable sur le plan du potentiel partenarial et marketing en raison de la proximité calendaire avec les Jeux d’été de Los Angeles 2028.

Parallèlement aux réflexions menées l’an passé avec le Comité Olympique et Paralympique des États-Unis (USOPC) sur la meilleure option à envisager, Salt Lake City a ainsi mis un point d’honneur à se dire disponible pour le CIO, au cas où ce dernier aurait besoin de s’appuyer sur un territoire pouvant répondre avec engouement et des dépenses limitées aux critères d’organisation des Jeux.

Aujourd’hui, les chiffres dévoilés donnent plus que jamais raison à Salt Lake City et envoient clairement un message à destination de l’institution de Lausanne (Suisse) qui pourrait in fine percevoir pour 2030 la destination de l’Utah comme un choix sécurisé et sécurisant.

* Sondage réalisé du 23 au 30 janvier 2023 auprès de 802 électeurs inscrits sur les listes électorales de l’Utah, et mené par Dan Jones & Associates pour le quotidien “Deseret News” et du Hinckley Institute of Politics de l’Université de l’Utah. Marge d’erreur de plus ou moins 3,46 points de pourcentage.

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