Au mois de juin, en marge de la visite à Paris de la Commission de Coordination du Comité International Olympique (CIO) pour les Jeux de 2024, les dirigeants de Paris 2024 s’étaient entretenus avec une délégation en provenance de Los Angeles (Californie, États-Unis).
Conduite par l’ancienne nageuse, aujourd’hui Vice-Présidente de Los Angeles 2028 en charge de la relation avec les athlètes, Janet Evans, ladite délégation avait échangé sur les perspectives d’un partenariat entre les deux Villes Hôtes. Cette prise de contact était alors venue concrétiser l’engagement pris devant le CIO de nouer un lien étroit pour préparer, autant que possible, les Jeux de 2024 et de 2028 sur la base d’un échange d’expériences.

Poursuivant cette volonté de créer une synergie entre les projets, Paris 2024 s’est engagé cette semaine avec une autre Ville Organisatrice. Le Comité d’Organisation (COJO) a ainsi mobilisé son Directeur Général, Étienne Thobois, pour signer un accord de coopération avec le Comité d’Organisation des Jeux de Tokyo 2020, représenté par Toshiro Muro.
Ce mercredi, les deux Directeurs Généraux ont donc formalisé une coopération qui prévoit notamment une collaboration autour du recrutement des bénévoles. Cet élément, loin d’être négligeable, devrait en effet être un apport essentiel pour la mobilisation des “petites mains”, celles et ceux qui feront – dans l’ombre – la réussite des Jeux.
Du côté nippon, le Comité d’Organisation avait fait mention, en décembre 2016, de son souhait de recruter 90 000 volontaires dans l’optique des Jeux de 2020. Pour Paris, le chiffre devrait être en-deçà, avec la mobilisation envisagée de 70 000 personnes, ce qui sera tout de même au-dessus du Programme des Volontaires mis en place par Rio (Brésil) à l’occasion des derniers Jeux d’été en 2016.
Outre ce point particulier, l’accord de coopération entre les deux Villes Hôtes portera également sur un partage d’expériences et de compétences, voire même sur la mise en place de groupes de travail et de séminaires (éducation, culture, etc…).
Parmi les autres points de fixation de l’accord, la formation du personnel, la communication, la planification des Cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux, ainsi que les services linguistiques seront à n’en pas douter sources d’échanges.
La qualité d’accueil et d’hospitalité des nippons n’étant plus à démontrer, les préparatifs de Tokyo 2020 – qui compte notamment sur le partenariat avec l’entreprise Education First Japan – pourraient en ce sens servir de bases de travail pour Paris 2024 et, plus largement, pour les Collectivités associées à la préparation des Jeux en France.
A l’instar de la Région Île-de-France, qui entend faire de la formation linguistique l’un des axes forts de son accompagnement au service des Jeux de 2024, d’autres territoires pourraient in fine s’inspirer du dialogue à venir, pour repenser l’accueil des touristes étrangers dans la “Ville Lumière” et dans l’Hexagone.

Pour Étienne Thobois, qui fut Conseiller technique principal de la candidature de Tokyo 2020 avant de devenir un rouage essentiel de Paris 2024, ce partenariat stratégique est une opportunité pour l’ensemble des parties prenantes engagées dans les Jeux.
“Il marque le début d’une nouvelle approche plus collaborative, plus partenariale entre les Villes Organisatrices, le CIO et le Comité International Paralympique (IPC), guidée par l’ambition commune d’organiser des Jeux plus responsables et toujours plus spectaculaires.
Nous sommes fiers de contribuer à la co-construction d’une nouvelle génération de Jeux, plus durables et plus utiles, dans la droite ligne des recommandations de l’Agenda 2020 et de la Nouvelle Norme du CIO”.
Si la question financière n’a pas été évoquée à ce stade, il n’en demeure pas moins que Paris 2024 pourrait prendre exemple de Tokyo 2020 pour l’installation de son Programme Marketing.
En effet, malgré les déboires initiaux rencontrés dans ses préparatifs d’organisation, le Comité nippon a réussi à mobiliser un nombre conséquent d’entreprises au cours des dernières années, ce qui lui a assuré, pour l’heure, des revenus colossaux en la matière.
En mai 2017, avec pas moins de 43 Partenaires – répartis sur divers échelons – Tokyo 2020 avait ainsi amassé la bagatelle de 393 milliards de yens, soit près de 3 milliards d’euros.
Pour Paris 2024, les choses sérieuses commenceront dès cette année 2018.
D’ici la fin de l’été, le COJO transmettra son Marketing Plan Agreement au CIO. Les deux instances acteront ensuite les modalités pratiques de ce plan avant le 31 décembre 2018.

La coopération entre les deux Comités intervient alors que les deux villes sont engagées dans des partenariats, notamment dans le domaine environnemental.
Liées depuis 1982 par un pacte d’amitié, les deux cités olympiques ont d’ailleurs eu l’occasion d’échanger à plusieurs reprises au cours des derniers mois.
En février 2017, la Maire de Paris, Anne Hidalgo, s’était rendue à Tokyo pour rencontrer la Gouverneure Yuriko Koike et visiter quelques uns des sites des Jeux de 2020. Un an auparavant, Anne Hidalgo avait déjà fait le déplacement au Japon, accompagnée à ce moment là par Valérie Pécresse, Présidente de la Région Île-de-France.
En mai dernier, Patrick Klugman, Adjoint en charge des Relations Internationales et de la Francophonie à l’Hôtel de Ville de Paris avait à son tour fait le déplacement en Asie. Il avait pour l’occasion rencontré Masaaki Takei, Maire de Minato, quartier de Tokyo où auront lieu les épreuves de triathlon des Jeux d’été 2020.
Les deux leaders avaient alors convenu d’un partenariat entre Paris-Plage et Odaiba-Plage, autour d’une exposition photographique consacrée à la manifestation estivale parisienne. Patrick Klugman et Masaaki Takei avaient aussi engagé un dialogue sur un partage des bonnes pratiques concernant la baignabilité des cours d’eau en milieu urbain.
L’élu parisien avait, à ce sujet, rappelé l’ambition portée par la Ville de Paris en lien avec les Jeux de 2024, pour rendre possible la baignade dans la Seine :
“La baignade dans la Seine constitue un emblème fort de l’héritage des Jeux. Ce projet s’inscrit dans la stratégie d’excellence environnementale de Paris, qui vise à laisser un héritage tangible au-delà de 2024.
L’expérience de Tokyo sur la qualité de l’eau dans la baie d’Odaiba sera un atout précieux pour passer de la fiction à la réalité”.
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