Monument emblématique de Paris, le Grand Palais prépare sa métamorphose, 121 ans après le début de sa construction dans le cadre des préparatifs de l’Exposition Universelle de 1900.
Le site – reconnaissable du fait de sa verrière, la plus grande d’Europe – entamera ainsi sa mue à compter de décembre 2020 et ce, jusqu’au printemps 2023 pour ce qui concerne la nef et les galeries d’expositions, et jusqu’au mois de juin 2024 pour le site adjacent du Palais d’Antin, autrement connu sous le nom de Palais de la Découverte.

Bien que les travaux aient été annoncés depuis plusieurs années, le bouclage du budget global du chantier ainsi que les arbitrages des autorités compétentes ont entraîné d’indéniables retards.
En 2015, l’ancien Président de l’Établissement Public de la Réunion des Musées Nationaux et du Grand Palais (RMN-GP), Jean-Paul Cluzel, avait chiffré à 393 millions d’euros, le coût des travaux nécessaires à la rénovation de l’infrastructure, au réaménagement des espaces et à la mise aux normes du site parisien :
“Le Ministère de la Culture apporte 116 millions d’euros, principalement pour la part ‘Monument historique’. Il y a 150 millions d’autofinancement de l’Établissement Public.
La mise en œuvre du projet est donc conditionnée au fait de trouver autour de 200 millions d’euros […] qui ne soient pas pris sur le budget du Ministère de la Culture”.
Aujourd’hui cependant, la Ministre de la Culture, François Nyssen, a précisé, outre le calendrier, le financement desdits travaux qui devront être achevés avant les Jeux Olympiques et Paralympiques que Paris organisera à l’été 2024.
Le respect de ce calendrier a sans aucun doute conduit les autorités, en premier lieu desquels la Présidence de la République, à prendre le dossier de rénovation du Grand Palais à bras-le-corps.
En effet, le Grand Palais sera la vitrine d’exception consacrée aux épreuves d’escrime et de taekwondo durant les Jeux Olympiques (26 juillet au 11 août 2024) et aux épreuves d’escrime à l’occasion des Jeux Paralympiques (28 août au 08 septembre 2024).
Proposée dès la candidature aux Jeux de Paris 1992, la mise en place de compétitions d’escrime dans ce lieu singulier avait ensuite été réalisée à l’occasion des Championnats du Monde organisée en 2010. Trois ans plus tard, l’escrime et le Grand Palais s’étaient à nouveau donnés rendez-vous lors d’une réception en l’honneur de la Fédération Internationale d’Escrime (FIE).

Pour les travaux prévus entre 2020 et 2024, une enveloppe globale de 466 millions d’euros est prévue pour les divers chantiers, une enveloppe supportée par cinq acteurs.
Dans le détail, une subvention du Grand Plan d’Investissement permettra d’apporter 160 millions d’euros au projet, tandis que le Ministère de la Culture fournira une contribution de 128 millions d’euros. La RMNGP réalisera pour sa part un emprunt à hauteur de 150 millions d’euros, et l’Établissement Public Universcience – qui gère le Palais de la Découverte – amènera 3 millions d’euros supplémentaires. Enfin, un mécénat de l’entreprise de luxe Chanel (25 millions d’euros) assurera le bouclage complet du budget.
Durant un peu plus de trois ans, les travaux seront confiés à François Chatillon et à l’Agence LAN.
Architecte en chef des Monuments historiques en charge du Grand Palais depuis 2010, François Chatillon connaît bien les spécificités du site et ce, pour avoir notamment œuvré entre 2016 et 2017 à la restauration des couvertures et des parties hautes de la rotonde du Palais d’Antin.
A noter que si le chantier du Grand Palais sera effectif grâce à la participation de Chanel, celui du Palais d’Antin a été rendu possible par le soutien des Fondations VELUX.
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