Dans quelques mois, le Comité Olympique des États-Unis (USOC) se prononcera sur l’opportunité de présenter une candidature olympique américaine pour les Jeux d’été de 2024.
Après ses échecs successifs pour les Olympiades 2012 (New York) et 2016 (Chicago), l’USOC se montre prudent et ne veut pas repartir à l’assaut des JO sans une étude approfondie des conditions et des chances de victoire.
Déjà, l’accord trouvé avec le Comité International Olympique (CIO) et la chaîne de télévision NBC pour près de 4,4 milliards de dollars, a permis de replacer les États-Unis parmi les potentiels candidats.
Mais il faut encore parvenir à choisir une ville. Cette dernière devra être en capacité de gérer le flux de visiteurs ainsi que toute la logistique liée à l’organisation d’un événement tel que les Jeux Olympiques d’été.
A l’heure actuelle, plusieurs cités américaines ont fait part de leur intérêt pour obtenir la candidature. Parmi ces dernières, Boston (Massachusetts) pourrait arriver à se démarquer.
La ville bénéficie en effet d’une importante mobilisation sur les réseaux sociaux et dans les instances décisionnelles de l’État, mais aussi du soutien non négligeable de plusieurs personnalités du monde économique notamment ainsi que de Mitt Romney.
L’ancien Président du Comité d’Organisation des Jeux d’hiver de Salt Lake City 2002, a récemment annoncé son intention de servir les intérêts de Boston et pourrait être un gage de sécurité pour l’USOC du fait de son expérience passée.
Face à Boston, la ville de Philadelphie espère pouvoir se détacher et ainsi porter les espoirs de la côte Est des États-Unis, un secteur qui n’a encore jamais accueilli les Jeux d’été.
Mais comme le souligne Frank Fitzpatrick, chroniqueur au Inquirer Sports, “les villes de Dallas, Washington, San Francisco et Boston sont beaucoup plus avancées dans le processus” que la principale ville de Pennsylvanie, en estimant au passage, que “Boston pourrait être une concurrente redoutable”.
Dès lors, Philadelphie devrait mettre les bouchées double pour espérer séduire le Comité des États-Unis au moment de la pré-sélection. Or, la situation financière catastrophique de Philadelphie pourrait constituer un handicap majeur voire même insurmontable.
Dès lors, “comment une ville ayant un manque à gagner de plus de 5 milliards de dollars dans le domaine des retraites et plus de 1,3 milliard pour la scolarité pourrait légitimement dépenser cinq à dix fois ces sommes pour l’organisation d’un événement sportif ?”
Le coût de la candidature serait aussi une problématique pour Philadelphie, en sachant que la phase de pré-requérance (sélection américaine) nécessite déjà l’investissement de plusieurs millions de dollars pour élaborer un projet solide et crédible.
Mais il est vrai que l’aménagement du territoire serait sans doute la principale préoccupation des autorités. Car malgré l’existence du South Philadelphia Sports Complex, “une récente étude de la Fondation William Penn a conclu que les installations existantes de la région de Philadelphie ne pourraient accueillir que 17 des 31 sports représentés aux Jeux d’été.
Un Village Olympique devrait aussi être bâti, sans oublier un Complexe de tennis et un Centre Aquatique. Et ni le Lincoln Financial Field (67 600 places), ni le Franklin Field (53 000 places) ne répondent aux normes du CIO pour l’athlétisme ou les Cérémonies d’ouverture et de clôture”.
Le système des transports devrait également être réaménagé sans compter les installations hôtelières de la ville et de ses environs.
Alors certes, Philadelphie n’est pas la seule ville américaine ayant des difficultés économiques et logistiques, mais la mobilisation plus importante de ses rivales pourrait bien s’avérer décisive le moment venu.
Mais pour Larry Needle, directeur exécutif du Congrès des Sports de Philadelphie, “la ville est toujours intéressée par l’accueil d’événements sportifs nationaux et internationaux, y compris d’éventuels Jeux Olympiques.
Nous continuons de suivre les recommandations de l’USOC qui finira par décider d’une possible candidature pour 2024. En attendant, Philadelphie doit poursuivre un examen très attentif avant de prendre toute décision pour 2024 ou plus tard”.
Boston est sans aucun doute le meilleur choix pour les Etats-Unis. C’est une belle ville qui reste à taille humaine et qui a la capacité de présenter un beau projet.
Dallas pourrait souffrir de son climat difficile en été, Los Angeles a déjà été servie 2 fois. San Francisco serait un très bon choix, mais elle aussi pourrait avoir du mal à vendre son projet avec un climat très humide en été. Philadelphie va avoir du mal à tenir la distance face à Paris, Rome ou Istanbul. Quant à Washington, je ne suis pas certain que ce serait le bon choix. C’est une ville essentiellement administrative.
Par contre, est-ce que Seattle est toujours dans la course? Ce serait là aussi un excellent choix.
Mon top 5 dans l’ordre, pour une candidature US: Boston, Seattle, San Francisco, Dallas, LA.
Mais je continue à penser que les E-U devraient se concentrer sur 2028 ou 2032, voire pour les JO d’hiver de 2026.
Seattle semble toujours en course, de même que les villes que tu évoques.
Mais les informations sont très difficiles à obtenir.
D’ailleurs, pour illustrer cela, seule Boston a accepté de répondre à mes questions (interview fin 2013) et ce, en exclusivité francophone.
Los Angeles a évoqué la confidentialité imposée par le processus interne et qui l’obligerait à ne pas accorder d’entretiens “hors frontières US”. Pour Washington, silence radio…