Budapest remplace Los Angeles pour les World Urban Games

Alors que Los Angeles (Californie, États-Unis) avait été désignée en qualité de Ville Hôte de la première édition des World Urban Games en novembre dernier, la Global Association of International Sports Federations (GAISF) a finalement revu ses plans en choisissant Budapest (Hongrie).

Les deux villes s’étaient retrouvées dans la dernière ligne droite l’année passée, en plus de l’intérêt porté par Barcelone (Espagne) et Tokyo (Japon) pour abriter ce nouvel événement du calendrier sportif.

(Crédits – GAISF)

Dans un communiqué publié ce lundi 04 mars 2019, la GAISF justifie le revirement de situation par le fait que le programme sportif proposé par la capitale hongroise apparaît comme étant plus conforme à la vision de l’Association.

Budapest accueillera donc les premiers Jeux Mondiaux Urbains du 13 au 15 septembre 2019, avec l’assurance d’organiser la seconde édition, en 2021. Los Angeles pour sa part a fait le choix de maintenir une programmation sportive et culturelle sur ce créneau, avec la tenue du L.A. Street Festival.

Bien que la liste définitive des sports présentés doit encore être dévoilée plus tard ce mois-ci, le concept des World Urban Games ne devrait pas différer de ce qui fut annoncé au moment de la désignation initiale de la cité californienne.

De fait, ces Jeux d’une nouvelle ère proposeront des compétitions sportives et des démonstrations avec comme point commun, la culture urbaine. Cela comprendra notamment le basketball 3×3 et le BMX freestyle, disciplines inscrites au programme des Jeux Olympiques de Tokyo 2020, mais aussi le breakdance, récemment proposé par le Comité d’Organisation de Paris 2024 pour intégrer le programme des JO 2024.

Pour Budapest, l’annonce de l’organisation d’un tel événement dans la ville résonne comme l’illustration de la volonté locale d’accueillir, aussi régulièrement que possible, de grands championnats sportifs et des manifestations au rayonnement mondial.

(Crédits – Budapest 2024 / Brick Visual)

Candidate aux Jeux de 2024, la capitale hongroise avait tenté de persévérer, face à la pression des deux favorites d’alors – Los Angeles et Paris – et après les défections successives de Hambourg (Allemagne) et de Rome (Italie). In fine, la menace populaire, exprimée au travers d’une pétition référendaire, avait eu raison de l’ambition de la Perle du Danube qui s’était par la suite recentrée sur d’autres objectifs.

Aujourd’hui, après avoir organisé les Championnats du Monde de Natation en 2017 au sein de son nouvel écrin aquatique, Budapest s’apprête en effet à abriter divers événements majeurs.

La Duna Arénaqui a servi d’exemple pour Paris 2024 dans le cadre de sa réflexion relative à l’aménagement du Centre Aquatique Olympique – accueillera ainsi les Championnats d’Europe de Natation et les Championnats d’Europe de Water-polo l’année prochaine, puis les Championnats du Monde de Natation en petit bassin en 2024. Outre ces manifestations et les World Urban Games en 2019 et en 2021, Budapest se prépare aussi à l’organisation des Championnats du Monde d’Athlétisme en 2023.

Pour permettre la venue et la tenue de pareils événements, la Hongrie a réalisé des investissements massifs pour moderniser ses infrastructures et bâtir de nouvelles arènes sportives.

Comme le précisait à cet égard la presse hongroise il y a quelques mois, le Gouvernement de Viktor Orbán aurait consacré 1 475 milliards de forints en direction du sport depuis 2010, soit 4,67 milliards d’euros, avec une enveloppe de 155 milliards de forints uniquement dédiée à la promotion de candidatures et à la lutte contre le dopage (491,33 millions d’euros). Plusieurs centaines de millions de forints ont par ailleurs été injectés dans la réhabilitation du Puskas Stadiondans l’optique de l’EURO 2020 de Football – sans oublier aussi l’investissement dans ce qui devait constituer le Parc Olympique des Jeux de 2024.

Cet effort, qui vise bien sûr à accroître le nombre d’événements organisés à Budapest, est aussi une manière de montrer une image résolument dynamique de la ville aux yeux du monde.

(Crédits – GAISF)

La GAISF ne s’y est d’ailleurs pas trompé, son Président, Raffaele Chiulli, saluant l’engagement de Budapest :

Budapest, qui est une des villes les plus emblématiques d’Europe, offrira un lieu idéal pour cet événement passionnant, propulsant le sport au cœur de la ville.

Nous sommes reconnaissants à nos amis de Budapest pour leur enthousiasme et leur engagement en faveur des World Urban Games.

Artisan de la politique sportive de Budapest – interviewé en 2016 par “Sport & Société” dans le cadre de la candidature aux JO 2024 – Balázs Fürjes, Commissaire au Développement de la ville et aux Grands événements sportifs, a quant à lui mis en perspective la décision de la GAISF avec les ambitions sportives de la cité :

Je pense que notre ville fera de la première édition des World Urban Games une expérience incroyable pour les athlètes et pour les spectateurs. Les World Urban Games conviennent parfaitement à Budapest.

La ville est ancrée dans l’histoire et la culture et est également l’un des meilleurs endroits où vivre et travailler pour les jeunes au niveau européen.

La capitale hongroise est une ville innovante qui est toujours prête à saisir des opportunités pionnières.

(Crédits – Budapest 2024 / SERES photography | Seres Zsolt fotós)

Au-delà de l’Association présidée par Raffaele Chiulli, le Comité International Olympique (CIO) regarde aussi en direction de Budapest.

Si la candidature pour les Jeux de 2024 n’a pu arriver à son terme, nul doute que la capitale hongroise aura à cœur de proposer dans les années à venir un nouveau projet olympique et paralympique. L’échéance de 2028 ayant été attribué à Los Angeles, il n’est pas impossible de penser que l’intérêt hongrois pourrait s’affirmer autour du calendrier 2032-2036.

Cette perspective laisserait dès lors une marge de manœuvre confortable pour les autorités sportives de Budapest dans leur quête d’acquérir plus d’expérience encore et de pouvoir à l’avenir rivaliser avec les villes-mondes.

Si tel devait être le cas, Budapest se retrouverait potentiellement face à pléthore de villes asiatiques pour 2032 – Jakarta (Indonésie), Shanghai (Chine), New Delhi (Inde), Séoul-Pyongyang (Corée du Sud / Corée du Nord) ayant notamment évoqué leur intérêt – et peut-être en concurrence avec l’attelage australien en cours de constitution autour de la région du Queensland. Plus hypothétique encore, pour 2036, Budapest pourrait être confrontée à d’autres villes européennes comme Berlin (Allemagne), Londres (Royaume-Uni) et Saint-Pétersbourg (Russie).

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