Avec le lancement probable d’une candidature olympique de Paris, les départements limitrophes de la capitale française vont tenter au cours des prochaines semaines et des prochains mois de capter l’attention des décideurs olympiques afin d’intégrer enceintes sportives et sites potentiels au projet.
Ainsi, alors que les Yvelines affichent la carte du prestige et de la renommée internationale, avec des lieux comme le Golf National de Guyancourt ou le Parc du Château de Versailles et que le Val-de-Marne se rêve en Village Olympique, le département de la Seine-Saint-Denis espère bénéficier d’une nouvelle candidature olympique pour accélérer sa mutation urbaine.
Le Stade de France fait déjà figure de site incontournable mais d’autres espaces territoriaux pourraient profiter du tremplin que représente les Jeux Olympiques et Paralympiques. De fait, la ville d’Aubervilliers pourrait enfin accueillir le tant attendu Centre Aquatique, tandis que La Courneuve ou Aulnay-sous-Bois pourraient se partager une partie des installations dédiées à l’hébergement des athlètes et des médias.
Quoiqu’il en soit, les élus locaux et les entrepreneurs se mobilisent dès à présent, à l’instar de François Asensi, Maire de Tremblay-en-France et Président de la Communauté d’agglomération “Terres de France”, Bruno Beschizza, Maire d’Aulnay-sous-Bois et Président du SEAPFA et Jean-Yves Durance, Président de VIPARIS.
Les trois hommes ont ainsi publié un communiqué commun afin de se féliciter de l’étude d’opportunité menée par le Comité Français du Sport International (CFSI) et de l’apport éventuel du territoire de la Seine-Saint-Denis au profit du projet olympique.
“Situé au Sud de la plateforme aéroportuaire du Grand Roissy, à la frontière de la Seine-et-Marne, du Val-d’Oise et de la Picardie, ce secteur du Nord-Est francilien bénéficie d’une position stratégique dans la région capitale.
La perspective olympique permettra de conforter le développement social, économique et durable et de renforcer l’offre de logements d’un territoire qui, par ailleurs, souffre d’un sous-équipement sportif et culturel. Elle participera au rééquilibrage nécessaire de la future métropole et renforcera ses liens entre Paris et sa périphérie.
Trois sites à fort potentiel :
1 – Le Parc des Expositions International de Paris Villepinte, un des leaders des parcs d’exposition en Europe, génère 5 milliards d’euros de retombées économiques par an. Disponible en juillet et en août, il peut mettre l’ensemble de ses 9 halls d’exposition, son savoir-faire et son ingénierie en matière d’accueil international au service des Jeux.
2 – Le site de PSA Aulnay emblématique de la Seine-Saint-Denis et en pleine reconversion économique et sociale, est tout indiqué pour accueillir, sur les quelques 300 hectares aménageables, le Village et la Piscine Olympique.
3 – La salle du Colisée au cœur du parc d’activités Aérolians, en plein développement. Cette aréna de dernière génération d’une capacité de 10 000 spectateurs est idéale pour accueillir des sports indoor (handball, basketball, volleyball, badminton…). Complémentaire de Paris Bercy, le Colisée sera avec le Stade de France, le deuxième équipement fédérateur et festif de la Seine-Saint-Denis.
Ces trois sites très proches les uns des autres se situent à quelques minutes du Stade de France et du centre de Paris. En 2024, ils seront desservis par le métro automatique du Grand Paris Express (gares d’Aulnay-sous-Bois et Parc des Expositions) qui doublera l’actuel RER B. Leur proximité permettra, en outre, d’économiser l’espace en mutualisant les 14 000 places de parking de PIEX.
Enfin, avec 12 000 chambres d’hôtel, ce secteur met à la disposition des organisateurs, le deuxième pôle hôtelier après Paris intra-muros, loin devant Disney et La Défense.
L’idée de participer à un tel événement basé sur l’effort, le dépassement de soi, la tolérance et le vivre ensemble, réjouit déjà de nombreux sportifs, élus et habitants du territoire”.
Si le site PSA d’Aulnay-sous-Bois apparaît aujourd’hui comme un recours intéressants pour accueillir des sites et compétitions olympiques, le Parc des Expositions de Villepinte et la ville du Tremblay-en-France n’en sont pas à leur coup d’essai.
En effet, les halls d’expositions de Villepinte furent proposés par le Comité de Candidature de Paris 1992, pour abriter une partie des épreuves de handball et volleyball et l’ensemble du tournoi olympique de basketball et de badminton.
Comme le précisait alors le dossier de candidature, “cet emplacement privilégié a été choisi pour y regrouper les sports de balle en salle : basketball, handball, volleyball, ainsi que le badminton.
Quatre halls existants représentent une surface construite de 70 000 m². Un cinquième hall qui sera terminé en 1986 portera cette surface à 115 000 m². Pour 1992, un sixième hall, dont la construction est projetée indépendamment des Jeux, sera construit pour y accueillir le basketball”.
Dans le détail, les promoteurs de la candidature proposaient d’intégrer le badminton au coeur du hall 5 qui aurait alors offert une capacité de 6 000 sièges. Pas moins de 20 terrains d’entraînement auraient par ailleurs été aménagés à Villepinte afin de satisfaire aux exigences de ce nouveau sport olympique.
Le basketball aurait pris place pour sa part dans le hall 6 avec une capacité de 15 000 spectateurs. Quelques 6 terrains d’entraînement auraient également été installés à proximité.
Les deux autres sports auraient quant à eux été hébergés au sein des halls 1 et 2 (handball, 7 000 places et 4 terrains d’entraînement) ainsi que 3 et 4 (volleyball, 7 000 places et 8 terrains d’entraînement). Les quatre halls mentionnés auraient de fait pu accueillir les phases préliminaires des tournois olympiques, sachant que les phases finales se seraient déroulées au Palais Omnisports de Paris Bercy.
En ce qui concerne le Tremblay-en-France, la question fut posée d’implanter le Stade Olympique des Jeux d’été 1992.
Si le site fut en concurrence directe avec Vincennes – le Comité de Candidature laissant l’appréciation aux Fédérations Internationales – le territoire du Tremblay présentait toutefois des avantages non-négligeables pour l’aménagement d’une enceinte de 70 000 à 80 000 places située à 10 minutes du Village Olympique de Bercy-Tolbiac.
“L’implantation au Tremblay a l’avantage de se situer au sein d’un parc des sports et de loisirs existant de 73 hectares, en bordure de la rivière la Marne.
Dans ce parc existent déjà de nombreux équipements de jeux et de sports, notamment un stade d’athlétisme, et l’ensemble de ce parc présente un caractère d’espace paysager verdoyant.
Le Stade Olympique y serait la pièce maitresse d’un nouveau Parc Olympique Parisien, complément plus vaste encore de l’Institut National des Sports.
Les accès y sont également très faciles et rapides (RER – Autoroute). L’aménagement des parkings nécessaires est possible”.
Mais le Tremblay n’aurait pas uniquement eu le privilège d’abriter le Stade Olympique. En effet, les promoteurs de la candidature parisienne avaient imaginé l’installation des compétitions de tir-à-l’arc au sein du parc des sports (5 000 spectateurs).
Ce choix aurait par ailleurs permis l’implantation d’un grand centre national dédié aux tireurs de haut niveau.
Si la réalisation d’une partie des équipements mentionnés ci-dessus n’a pu se faire en raison de l’échec de la candidature de Paris 1992, force est de constater que les territoires de la Seine-Saint-Denis ont toujours été associés à l’ambition olympique de la capitale.
La candidature pour l’Olympiade 2008 ne dérogea pas à cette règle, puisque le département aurait pu accueillir le Village Olympique à Saint-Denis – non loin du Stade de France – ainsi que le Vélodrome, le stade pour le softball et le baseball de même que des pavillons multi-sports.
Le projet suivant, pour les JO 2012, avait également intégré plusieurs sites du département.
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