Paris 2024 : Trois sites de baignade dans la Seine dès 2025

Au cours des dernières années, des investissements importants ont été engagés pour améliorer la qualité de l’eau de la Seine afin de permettre la tenue d’épreuves lors des Jeux d’été de Paris 2024 et, par la suite, l’ouverture à la baignade autour de sites identifiés le long du fleuve.

(Crédits – Joséphine Brueder / Ville de Paris)

Dans deux ans, Paris sera au rendez-vous d’une promesse vieille de plusieurs décennies.

Alors que Jacques Chirac formulait dès 1988 son souhait de rendre la Seine baignable, le premier Maire élu de la capitale, devenu par la suite Président de la République (1995-2007), avait réaffirmé ce souhait à l’aube des années 1990 par un propos célèbre :

Dans la Seine, la variété des espèces est en constante augmentation. Au dernier recensement, plus de 25 poissons différents trouvaient des conditions de vie adéquates dans la Seine…

Voilà pourquoi j’affirme qu’on peut rendre un fleuve propre, et j’ai d’ailleurs indiqué que dans trois ans, j’irai me baigner dans la Seine devant témoins pour prouver que la Seine est devenue un fleuve propre.

Bien des années plus tard, ce qui s’est longtemps apparenté à un serpent de mer est finalement en passe de se concrétiser. A l’été 2025, trois sites de baignade seront ainsi accessibles aux Parisiens et aux touristes.

Comme un symbole, ce dimanche 09 juillet 2023, des adjoints à la Maire de Paris ont d’ailleurs donné de leur personne en plongeant dans le fleuve, à l’instar du premier d’entre eux, Emmanuel Grégoire, et de Pierre Rabadan, Adjoint en charge des Sports, des Jeux Olympiques et Paralympiques, et de la Seine.

Localisation des trois sites de baignades prévus dans Paris à l’été 2025 (Crédits – Capture d’écran Sport & Société / Google Maps)

Tandis qu’elle fera de même prochainement comme elle l’a fait savoir sur ses réseaux sociaux, Anne Hidalgo a quant à elle levé le voile sur le dispositif qui entourera les futurs espaces de baignade et ce, parallèlement à l’inauguration de la base nautique du Bras Marie (4e arrondissement) pour la saison estivale marquée par le renouvellement de l’opération “Paris Plages”.

Outre le site du Bras Marie face à l’île Saint-Louis, le Bras de Grenelle (15e) – entre le port de Grenelle et les rives de l’île aux Cygnes – et Bercy (12e) – au niveau de la Passerelle Simone de Beauvoir, en contrebas du Parc de Bercy face à la Bibliothèque François Mitterrand – seront également concernés par l’ouverture à la baignade attendue pour 2025.

Cette année-là, des bouées permettront de délimiter les plans d’eau surveillés et un ponton assurera l’accès en toute sécurité. Sur les quais bas, des espaces seront en outre spécifiquement aménagés pour permettre aux baigneurs de pouvoir se changer, ranger leurs affaires, et se doucher. Un dispositif qui n’est pas sans rappelé celui du Bassin de la Villette (19e) où la baignade est possible depuis 2017 dans le cadre de “Paris Plages”.

Vue du chantier du bassin d’Austerlitz à Paris (Crédits – Guillaume Bontemps / Ville de Paris)

Pour rendre cela possible, des investissements conséquents – 1,4 milliard d’euros – ont été engagés par les pouvoirs publics, profitant de la dynamique offerte par la candidature puis par la mise en œuvre du projet de Paris 2024 pour accélérer les opérations.

Ces dernières – qui seront terminées à 75% cet été à Paris et en métropole – ont été sectorisées autour de quatre axes comme autant de défis techniques et logistiques.

Ainsi, la modernisation ou la construction d’ouvrages visant à réduire les déversements d’eaux usées en cas d’intempéries orageuses se sont notamment traduit par l’aménagement du bassin d’Austerlitz (13e) qui pourra, à compter du printemps 2024, retenir jusqu’à l’équivalent de 20 piscines olympiques.

La suppression des mauvais branchements des habitations rejoignant la Seine et la Marne a constitué un autre point essentiel des travaux, sachant qu’en amont de Paris, près de 23 000 branchements prioritaires ont été traités ou sont actuellement en cours de traitement.

Dans cette volonté de revoir les branchements des habitations franciliennes, les biens immobiliers à usage d’habitation faisant l’objet d’une vente sont depuis le 1er juillet 2022 soumis à un contrôle obligatoire de conformité du raccordement au réseau public d’assainissement et ce, dans pas moins de 71 communes d’Île-de-France, dont les rejets d’eaux usées et pluviales ont une incidence sur la qualité de l’eau de la Seine.

Outre le raccordement des habitations, le raccordement des bateaux au réseau d’assainissement a aussi été étudié afin de réduire les déversements dans le fleuve. Aussi, environ 260 bateaux stationnés dans Paris devront in fine se raccorder grâce aux installations réalisées dans les ports et sur les quais, à l’exception du bois de Boulogne, par HAROPA Ports de Paris et Voies Navigables de France (VNF).

Les travaux ont enfin porté sur le traitement dit de “désinfection” des eaux rejetées par les stations d’épuration gérées par le Syndicat Interdépartemental pour l’Assainissement de l’Agglomération Parisienne (SIAAP) en amont de Paris. Les opérations sur les sites de Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis) et de Valenton (Val-de-Marne) seront en ce sens achevées dans le courant de l’été.

Visuel du site de baignade du Bras de Grenelle, dans le 15e arrondissement de Paris (Crédits – Ville de Paris)

Avant que les Parisiens et les touristes ne puissent profiter d’une baignade dans la Seine, 102 ans après l’interdiction de celle-ci, la primeur sera donnée aux triathlètes et aux nageurs en eau libre qui participeront aux Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024.

Depuis le monumental Pont Alexandre III, ces derniers bénéficieront alors d’un point de vue unique au cœur de la “Ville Lumière”, que la Maire de Paris avait souhaité dès 2015.

Pour le triathlon, une session de tests sera organisée dès cet été, du 17 au 20 août 2023. L’occasion pour les organisateurs des Jeux de jauger de la qualité du site et des équipements qui seront installés et démontés pour l’événement, à commencer par le ponton flottant.

Après les Jeux de 2024 et l’héritage du rendez-vous planétaire se traduisant par l’ouverture des trois premiers sites précités, la Ville de Paris espère progressivement ouvrir d’autres sites à la baignade.

En dehors de la capitale, une vingtaine de sites ont été identifiés et étudiés ces dernières années en bordure de Seine et de Marne, laissant entrevoir un profond renouveau dans l’usage et l’aménagement des quais dans le périmètre de la Métropole du Grand Paris.

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