L’USOPC soucieux d’entretenir sa relation de confiance avec le CIO

A moins de 400 jours de l’ouverture des Jeux d’été de Paris 2024, et alors que le Comité International Olympique (CIO) se laisse le temps avant de décider de la participation ou non des athlètes russes et biélorusses, le Comité Olympique et Paralympique des États-Unis (USOPC) a exprimé en début de semaine une position qui vient conforter l’institution de Lausanne (Suisse) dans son pragmatisme.

Gene Sykes, alors Directeur Général de LA 2028, en septembre 2017 à Lima, Pérou (Crédits – Gene Sykes / Page Twitter)

Dans une formulation toute Olympienne, le Président de l’USOPC a profité d’une conférence de presse organisée ce lundi 26 juin 2023 pour évoquer, notamment, la question – sensible – d’une éventuelle participation des sportifs russes et biélorusses aux Jeux Olympiques de Paris 2024.

Si le CIO a choisi d’avancer avec la plus grande prudence, tout en ouvrant la voie à une réintégration de ces athlètes, l’USOPC semble aujourd’hui désireux d’accompagner l’institution olympique dans la réflexion menée et, in fine, dans la décision qui sera prise.

Ainsi que l’a exposé Gene Sykes, Président de l’USOPC et ancien Directeur Général du Comité de Candidature de Los Angeles 2028 :

Nous pensons qu’il y a beaucoup de défis à relever pour s’assurer que nous respectons les valeurs olympiques et soutenons dans le même temps les athlètes.

Nous avons été assez mesurés et disposés à donner au CIO l’opportunité d’explorer la possibilité de voir comment les sportifs russes et biélorusses qui sont neutres – véritablement neutres – pourraient prendre part à des compétitions internationales.

C’est l’approche que nous avons adoptée jusqu’à présent, en veillant à observer attentivement la situation, et en nous engageant de manière constructive avec le CIO pour lui faire part de notre point de vue.

La volonté de co-construction avec le CIO reflète ici un état d’esprit qui anime l’USOPC depuis plusieurs années.

De fait, alors que des tensions palpables ont pu être relevées au milieu des années 2000, la tendance a depuis considérablement évolué et la relation de confiance entre les deux autorités est parfaitement maîtrisée et entretenue.

Déjà, lorsque le CIO était sous le feu de critiques – parfois acerbes – concernant sa décision d’attendre avant de se prononcer sur le cas de Tokyo 2020 à l’aune de la crise sanitaire du Covid-19, l’USOPC avait adopté une ligne de conduite dans le droit fil de celle exprimée à l’époque par l’institution de Lausanne.

Bien sûr, il ne faudrait pas négliger le fait que l’instance américaine est aussi consciente des intérêts qui sont les siens à suivre les décisions émanant du CIO, d’autant plus si l’on considère l’organisation prochaine des Jeux d’été de Los Angeles 2028 et, depuis une dizaine d’années maintenant, l’ambition affichée d’accueillir une nouvelle édition des Jeux d’hiver.

Vue de la vasque rénovée des Jeux d’hiver de Salt Lake City 2002 (Crédits – Rice-Eccles Stadium)

Avec Salt Lake City (Utah), la candidature et le projet sont d’ailleurs déjà sécurisés.

Après une sélection orchestrée en décembre 2018, la candidature de la Ville Hôte des JO 2002 a développé son concept en profitant des réformes menées par le CIO mettant en exergue un dialogue accru avec les prétendants aux Jeux. La relation de confiance s’est ainsi peu à peu matérialisée et, aujourd’hui, il semble acquis que Salt Lake City redeviendra Ville Olympique.

Reste encore à en déterminer l’échéance.

Pour Salt Lake City, l’option privilégiée est celle de 2034. Cette dernière est en effet jugée plus appropriée au regard de l’enchaînement calendaire avec LA 2028 qui pourrait nuire à la stratégie marketing de la capitale de l’Utah dans le cas d’une désignation trop rapprochée.

Pour le CIO, Salt Lake City représente indéniablement un confortable matelas de sécurité, surtout si l’on relève le très haut niveau de soutien populaire – 80% voire davantage – et l’appui institutionnel sans faille de la candidature américaine.

Aussi, dans l’hypothèse où Stockholm (Suède) parviendrait à faire avancer son projet sans encombre pour 2030, l’institution olympique pourrait bien être disposée à désigner Salt Lake City dans le même intervalle – soit dès 2024 – pour l’organisation des JO 2034.

Comme ce fut le cas à l’été 2017 avec l’adoption du principe de double attribution 2024-2028, le CIO et les États-Unis seraient alors conjointement à la manœuvre pour sécuriser le modèle olympique pour la décennie à venir.

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