JO 2030-2034 : Salt Lake City réaffirme sa position devant la Législature d’État

Quatre mois après le soutien transpartisan prononcé par la Chambre des Représentants et le Sénat de l’Utah (États-Unis), la candidature de Salt Lake City s’est présentée le 15 juin dernier devant la Commission de Coordination établie par la Législature d’État pour examiner et accompagner l’ambition olympique et paralympique de la Ville Hôte des Jeux d’hiver de 2002.

Vue du Capitole de l’État de l’Utah, États-Unis (Crédits – Utah State Legislature)

Dans les starting-blocks depuis plus de dix années pour organiser à nouveaux les Jeux d’hiver, Salt Lake City et l’Utah sont aujourd’hui plus prêts que jamais et particulièrement déterminés à relever le challenge.

Aussi, et tout en ayant évoqué à maintes reprises la disponibilité du territoire pour 2030, les leaders de la candidature américaine ont profité de la première réunion de la Commission de Coordination de la Législature d’État pour réaffirmer la nette préférence portée sur l’échéance de 2034.

Lors de cette audition – menée jeudi 15 juin 2023 – Fraser Bullock a notamment exposé les raisons qui ont conduit le Comité de candidature SLC-Utah à adapter la stratégie et le concept.

Ainsi que l’a affirmé le Directeur Général dudit Comité :

Est-ce 2030 ou 2034 ? Notre réponse est oui.

Nous sommes disposés à accueillir l’une ou l’autre de ces éditions des Jeux, selon le meilleur intérêt des Mouvements olympique et paralympique et de l’Utah.

La raison [pour laquelle 2034 constitue l’échéance privilégiée] est que l’organisation des Jeux de 2030 n’interviendrait que 18 mois après que Los Angeles ait accueilli les Jeux d’été de 2028. Cela créerait un potentiel impact négatif sur les revenus issus des partenariats nationaux, au regard de la proximité des deux événements.

Ce point crucial – déjà mentionné dans de précédentes déclarations de dirigeants du Comité de candidature – a en outre été repris dans un document de 44 pages présenté face aux membres de la Commission de Coordination.

Vue de la vasque rénovée des Jeux d’hiver de Salt Lake City 2002 (Crédits – Rice-Eccles Stadium)

Dans ce dossier, Salt Lake City a pris soin de détailler chaque élément constitutif de la candidature et du projet et ce, sachant que la Commission a pour mission de conseiller et d’informer les Représentants et les Sénateurs de l’Utah, tout en gardant un œil attentif sur le déroulement du processus de sélection du futur hôte par le Comité International Olympique (CIO).

Dans cette optique, la candidature américaine a exposé tour à tour la structure de gouvernance de SLC-Utah, l’écosystème olympique et paralympique, les caractéristiques des Jeux d’hiver – avec notamment l’évolution en chiffres depuis les JO 2002 – mais aussi le processus décisionnel fixé par le CIO au cours des dernières années dans une approche mettant davantage en exergue le principe de durabilité et surtout le dialogue avec les prétendantes.

Pour le Comité, il était également question de démontrer aux membres de la Commission de Coordination le niveau de solidité d’une candidature qui bénéficie d’un soutien institutionnel et populaire sans équivalent à ce jour au sein des candidatures en lice pour 2030-2034.

Concrètement, Salt Lake City avance le fait que le questionnaire formulé par le CIO sur les thématiques de la vision, du concept, de l’héritage, mais encore de l’expérience, de la durabilité, de la gouvernance et de l’économie, est aujourd’hui complété à 90%.

Ce chiffre témoigne ni plus ni moins de la détermination de la candidature à satisfaire aux exigences olympiques et ce, alors même que ce questionnaire est théoriquement à remplir au moment de l’entrée dans la phase de dialogue ciblé avec l’institution de Lausanne (Suisse), autrement dit, lorsqu’une candidature est considérée comme une option privilégiée par le CIO pour une échéance définie.

La délégation du Comité Salt Lake City – Utah prend la pose devant les anneaux olympiques au siège du CIO, à Lausanne, Suisse, mercredi 15 juin 2022 (Crédits – Comité SLC – Utah)

L’avance prise par Salt Lake City se retrouve par ailleurs dans d’autres éléments fondamentaux.

De fait, 75% des 32 annexes compilant des cartes, des tableaux, des études de durabilité, et les informations financières capitales au développement du projet ont été finalisées.

En ce qui concerne le package de 23 garanties sollicitées auprès des pouvoirs publics, les accords portant sur l’utilisation des sites sont complétés à hauteur de 75%, tandis que les critères d’hébergement – la capacité hôtelière disponible – sont satisfaits à 78%.

Pour ce qui est des droits marketing et de l’appui institutionnel, 70% des garanties ont été obtenues jusqu’à ce jour.

Dans le détail, 100% des garanties exigées des autorités locales ont été fournies, ce qui représente 10 garanties émanant de 6 villes et de 4 comtés de l’Utah. Dans le même esprit, 100% des garanties attendues des autorités de l’État ont aussi été obtenues.

En revanche, et en tenant compte d’une présence historiquement moindre dans le cadrage organisationnel des Jeux aux États-Unis – même si l’apport sur le plan de la sécurité est déterminant – l’État fédéral américain reste à ce stade en retrait, avec seulement 10% des garanties apportées au Comité de candidature.

Spencer Cox, Gouverneur de l’État de l’Utah, États-Unis, le 02 mai 2023 (Crédits – Spencer Cox / Page Facebook officielle)

Outre ces données essentielles à la compréhension de l’ambition olympique et paralympique de l’Utah, le Comité de candidature a également porté une attention toute particulière sur l’héritage des Jeux.

Dans le dossier présenté à la Commission de Coordination de la Législature d’État, Salt Lake City se targue notamment de pouvoir compter sur plus de 1 000 événements reçus depuis 2002, dont 250 manifestations d’envergure internationale au plus haut niveau, incluant des étapes de Coupes du Monde ou des Championnats du Monde dans les disciplines de neige et de glace présentes au programme des Jeux.

Forte de ce constat – qui se conjugue pleinement avec la réutilisation optimale des sites sportifs mobilisés lors des JO 2002 – la candidature esquisse aussi la perspective de retombées économiques conséquentes pour l’Utah en cas de nouvelle organisation de l’événement planétaire à horizon 2030.

Les Jeux auraient de facto un impact non-négligeable de l’ordre de 3,9 milliards de dollars (3,55 milliards d’euros) et un impact social positif avec jusqu’à 30 000 emplois liés directement ou indirectement à la manifestation.

La candidature entend par ailleurs profiter d’un probable retour des Jeux pour accompagner la transformation du territoire vers un modèle toujours plus vertueux et durable, notamment sur le plan des transports et dans le domaine touristique, avec aussi le souci d’accroître la prise en compte de l’accessibilité et de l’inclusion, sans compter une considération accrue sur le rapport entre sport et santé.

A l’issue de la présentation orchestrée entre autre par Fraser Bullock, avec le concours de Catherine Rey-Norman, Présidente du Comité de candidature, le Sénateur Mickael McKell, a, en sa qualité de coprésident de la Commission de Coordination, salué le travail effectué jusqu’à aujourd’hui, réitérant au passage le soutien formulé par l’État de l’Utah dans son ensemble.

Comme il l’a affirmé :

Ce que je retiens, c’est que nous sommes prêts, que nous respectons le calendrier et que vous bénéficiez d’un soutien solide ici dans l’Utah, tant au sein de l’exécutif que de la Législature et du public.

[Les membres de la Commission vont désormais] suivre vos progrès.

De toute évidence, amener les Jeux est un engagement énorme pour l’État de l’Utah et c’est un engagement que nous sommes ravis de prendre.

Vue d’une partie de l’Utah Olympic Park (Crédits – Utah Olympic Legacy Foundation)

A l’aune de cette déclaration enthousiaste, Salt Lake City va à présent pouvoir poursuivre ses efforts avec la même énergie et certainement une dose supplémentaire de confiance pour aborder les prochaines étapes.

Cette semaine, un point de situation de la course aux Jeux devrait être réalisé par le Président de la Commission de Futur Hôte, Octavian Morariu, à l’occasion de la réunion de la Commission Exécutive du CIO à Lausanne, planifiée du 20 au 22 juin 2023.

Par la suite, le Comité de candidature présentera officiellement son projet devant l’Assemblée Générale du Comité Olympique et Paralympique des États-Unis (USOPC) à la mi-septembre, la grand messe du Mouvement sportif américain étant attendue les 14 et 15 septembre 2023.

Moins d’un mois plus tard, les 12 et 13 octobre, la Commission Exécutive du CIO pourrait aborder la question d’une double attribution des Jeux de 2030 et 2034 – sur le modèle de l’attribution simultanée 2024-2028 opérée en 2017 – avec également la problématique de la localisation des Jeux d’hiver dans le contexte du changement climatique. Sur ce point précis, l’idée d’une rotation régulière entre quelques hôtes déterminés pourrait être évoquée.

Cette réunion précédera la tenue de la 140e Session du CIO qui aura lieu entre le 15 et le 17 octobre 2023 à Bombay (Inde), rendez-vous initialement choisi pour désigner l’hôte des JO 2030 avant que l’institution olympique ne bouscule son propre processus.

En suivant, entre la fin novembre et début décembre, la Commission Exécutive du CIO devrait obtenir des éclaircissements complémentaires et, sans doute, une recommandation formelle de la part de la Commission de Futur Hôte pour engager la phase de dialogue ciblé pour 2030 seulement ou 2030-2034.

Quoiqu’il en soit, le choix de l’organisateur des Jeux d’hiver de 2030 sera officiellement entériné l’année prochaine, à l’occasion de la 141e Session qui se déroulera dans la capitale française les 23 et 24 juillet 2024, à l’avant-veille de la Cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris 2024.

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