Place emblématique de Paris, située en contrebas de la butte Montmartre, Pigalle se prépare à une refonte urbaine et végétale d’ici le printemps 2024, avec l’objectif de redonner le lustre d’antan à cet espace patrimonial du 9ème arrondissement.
Aménagée en 1862 par l’architecte Gabriel Davioud – à qui l’on doit notamment les bancs et kiosques qui portent son nom, ainsi que les deux théâtres et la fontaine de la Place du Châtelet, ou encore les grilles du Parc Monceau à Paris – la Place Pigalle constitue un lieu historique de la “Ville Lumière” et un symbole de la capitale française.
Ce positionnement s’explique à la fois du fait de son emplacement, sur l’ancienne barrière de Montmartre en contrebas de la célèbre butte sur laquelle trône la basilique du Sacré Cœur, mais surtout au regard du développement alentour de cafés comme “La Nouvelle Athènes”, où d’illustres figures des arts ont pu y avoir leurs habitudes aux XIXème et XXème siècles, sans compter bien sûr les cabarets, les bars à hôtesses, les boîtes de strip-tease, les sex-shops ou les cinémas porno qui ont fait la réputation – sulfureuse – du secteur.
Épicentre du “quartier rouge” de Paris, la Place Pigalle a dès lors traversé les époques, même si les dernières décennies ont progressivement contribué à sa dégradation.
Aussi, et s’inscrivant parmi les grands chantiers urbains de la Ville de Paris dans l’optique de l’accueil des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été de 2024 qui généreront un afflux massif de centaines de milliers de visiteurs en provenance du monde entier, l’iconique Place du 9ème arrondissement va connaître une rénovation d’ampleur attendue des riverains depuis plusieurs années.
Entre le 15 décembre 2020 et le 20 janvier 2021, une consultation citoyenne avait d’ailleurs été menée par la Mairie d’arrondissement et avait abouti à la sélection d’un projet de requalification des espaces comprenant en particulier une végétalisation importante de la Place longeant le Boulevard de Clichy.
Aujourd’hui, une nouvelle étape se prépare, et conduira à l’aménagement d’un massif circulaire de fleurs et de couvre-sol persistants qui sera disposé autour du bassin qui bénéficiera lui-même d’une rénovation et qui est déjà cerclé par six micocouliers.
Du côté du mobilier urbain, les feux tricolores seront démantelés, les candélabres seront préservés, mais dotés d’ampoules LED, tandis que le sol comprendra une partie en pavés de mosaïques sur la chaussée le long du futur massif végétalisé, et de dalles en granit sur les trottoirs agrandis, ainsi que sur le terre-plein central qui sera élargi et ce, dans un souci d’accroître la place des piétons. Ces derniers pourront en outre profiter de bancs Davioud conçus en arc de cercle pour épouser la forme de l’espace ainsi requalifié.
Le terminal de bus sera par ailleurs déplacé pour ouvrir la perspective, tout comme la colonne de collecte de verre aujourd’hui installée sur la Place.
Planifié à hauteur de 881 000 euros, le chantier a obtenu le permis d’aménager au cours du mois de janvier, ce qui va désormais permettre l’établissement des travaux d’assainissement à compter du mois d’avril 2023, et l’engagement des travaux de requalification de la Place de 2 500 m² dès le mois de juin cette année, avant une livraison prévue pour la fin mars 2024.
