En vue de la profonde rénovation que va connaître le Grand Palais (8ème arrondissement) notamment dans l’optique des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, un projet de structure éphémère a été développé au cours des derniers mois.
Souhaité tant par la Ville de Paris que par la Réunion des Musées Nationaux – Grand Palais (RMN-GP) – ledit projet doit émerger sur le plateau Joffre du Champ-de-Mars (7ème arrondissement), à proximité de l’École Militaire et dans le prolongement de la perspective historique offerte par le Trocadéro et la Tour Eiffel.
Si les dispositions initiales prévoyaient une structure de 13 500 m², le projet conçu par l’agence Wilmotte & Associés, avec pour concessionnaire la société GL Events, propose in fine un ensemble architectural d’environ 10 000 m² auquel il sera tout de même possible d’adjoindre une surface supplémentaire pour quelques manifestations culturelles exceptionnelles.
A compter de la fin de l’année 2020, le Grand Palais éphémère pourra dès lors recevoir les expositions et manifestations de la RMN-GP ainsi que les défilés de mode de la Maison Chanel habituellement organisés sous la nef monumentale du Grand Palais.
Par la suite, dès la fin de l’année 2023 – une fois les travaux de rénovation achevés du côté de la structure historique – le bâtiment temporaire sera mis à la disposition du Comité d’Organisation des Jeux (COJO) en vue d’accueillir les épreuves olympiques de judo et de lutte à l’été 2024 ; le Grand Palais rénové devant pour sa part servir de cadre aux épreuves d’escrime et de taekwondo.
Idéalement situé à proximité des transports en commun – en particulier de la station de métro “École Militaire” à 300 mètres – le Grand Palais éphémère devrait assurer visibilité et attractivité des manifestations proposées durant les quatre années d’exploitation de la structure sur le Champ-de-Mars.
Afin de s’insérer au mieux dans l’environnement urbain existant et afin de réduire les nuisances, le bâtiment sera conçu comme une structure modulable, avec une utilisation optimale de matériaux durables comme le bois et un montage rapide in situe grâce à des segments pré-fabriqués en atelier.
Concrètement, la structure du Grand Palais éphémère sera composée de pièces détachées qui seront emboîtées les unes aux autres et qui pourront par la suite être démontées et réutilisées pour d’autres événements à Paris ou ailleurs.
La forme architecturale du lieu permettra en outre une intégration adéquat sur un site historique qui fut, au XIXème siècle et jusqu’au début du XXème siècle, l’un des cadres choisis pour l’organisation des Expositions Universelles. De fait, l’agence de Jean-Michel Wilmotte a développé un projet sobre et épuré dans ses lignes pour laisser filtrer la lumière naturelle et le paysage alentour et pour préserver la perspective du Champ-de-Mars avec en particulier une hauteur de 20 mètres, soit une quinzaine de moins que le point le plus haut de l’École Militaire.
La structure prendra la forme d’une croix aux dimensions conséquentes pour pouvoir accueillir les diverses manifestations de la RMN-GP puis les épreuves olympiques en 2024. Ainsi, le Grand Palais éphémère s’étendra sur 150 mètres de long en direction de la Tour Eiffel, pour une largeur de 32 mètres. Quant à la transversale le long de l’École Militaire, la structure fera 130 mètres de long pour 50 mètres de large.
En termes de superficie, sur les cinq éléments emboîtables, l’élément central disposera de 1 600 m², tandis que les deux ailes le long de l’École Militaire auront chacune une surface de 2 700 m². Les deux éléments restants auront quant à eux une surface de 2 100 m² et 430 m².
Techniquement ambitieux, le projet reposera sur l’utilisation du bois lamellé qui assurera une tension autoportante grâce aux arches aménagées de part et d’autre de la structure. Cette dernière ne disposera donc pas de pilier en son sein, ce qui facilitera la tenue d’événements d’ampleur à l’image de ce qu’il est possible de faire à l’intérieur de la grande nef du Grand Palais. L’idée de transparence du bâtiment a aussi été pensée pour le revêtement extérieur qui sera réalisé en polycarbonate gris avec quatre grandes façades vitrées.
Pour réaliser cette structure multifonctionnelle, une enveloppe budgétaire de 40 millions d’euros sera nécessaire – couvrant à la fois la conception, l’exploitation, la maintenance et le démontage – avec une participation de la RMN-GP, via les revenus de location perçus grâce aux événements organisés, et du COJO de Paris 2024.
Au moment des Jeux, le Champ-de-Mars sera le théâtre des épreuves de judo et de lutte, mais il abritera aussi le tournoi de beach-volley.
De l’autre côté de la Seine, l’esplanade du Trocadéro sera pour sa part temporairement aménagée en live-site avec aussi l’installation de tribunes pour suivre en contrebas les épreuves de natation en eau libre, le triathlon, ainsi que le passage des athlètes engagés dans les épreuves de marche et du marathon.
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