Paris 2024 prend exemple sur Budapest pour concevoir le Centre Aquatique

Avec l’attribution des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été de 2024, en septembre dernier, Paris a changé de costume, passant de candidate, à organisatrice de l’événement planétaire.

Il revient donc aujourd’hui à l’équipe d’organisation des Jeux de réfléchir à la meilleure manière d’utiliser l’échéance de 2024, comme un point-clé du développement territorial et de l’héritage vis-à-vis de la population.

Si les infrastructures nécessaires aux Jeux sont dans leur majorité – 93% – déjà bâties ou tout du moins prévues pour n’être que des installations temporaires, le Comité d’Organisation (COJO) et ses partenaires doivent néanmoins superviser l’aménagement du Centre Aquatique à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).

Visuel du Centre Aquatique (Crédits – Paris 2024 / Populous / Luxigon)

Cette installation majeure, de plus ou moins 15 000 places, fait en effet défaut à l’Île-de-France et ce, en dépit des promesses formulées par les campagnes olympiques successives de Paris et de sa région pour les Jeux de 1992, 2008 et 2012.

Aujourd’hui cependant 2024 sonne comme un impératif à double titre. D’une part, l’aménagement du Centre Aquatique permettra à la France de prétendre à l’accueil de grands championnats. D’autre part, l’aménagement de cette installation de haut niveau permettra de répondre au défi de l’apprentissage de la natation, dans un département où la moitié des enfants ne savent pas nager à leur entrée au collège.

Pour mener à bien les études et les réflexions qui conduiront aux choix logistiques adéquats et, in fine, à l’aménagement du site sur le territoire dyonisien, l’équipe de Paris 2024 cherche diverses sources d’inspiration. Après la visite de la Maire de Paris, Anne Hidalgo, sur le site de Tokyo 2020 lors d’un déplacement en février 2017, l’intérêt tricolore s’est porté cette semaine du côté de Budapest (Hongrie).

Autour du Directeur Technique du Comité de Paris 2024, Anthony Piqueras, la délégation française a ainsi visité la Duna Arena, hôte des Championnats du Monde de natation à l’été 2017.

Anthony Piqueras, Directeur Technique de Paris 2024, et Balázs Fürjes, ex-Président du Comité de Candidature de Budapest 2024, aujourd’hui Commissaire aux grands projets de Budapest (Crédits – Orbán Domonkos)

Dans un pays où la natation est l’un des sports les plus populaires, la construction de la Duna Aréna avait permis de solidifier les fondations de la candidature olympique et paralympique de Budapest 2024, en promettant un héritage matériel utile pour les nageurs hongrois et pour le grand public.

Rien d’étonnant dès lors à ce que l’ancienne rivale de la capitale hongroise veuille à présent s’inspirer du modèle de la Duna Aréna pour imaginer ce que pourrait être le Centre Aquatique de Saint-Denis. Anthony Piqueras n’a d’ailleurs pas manqué de saluer la qualité de l’infrastructure hongroise et la réussite de la planification ayant conduit à l’aménagement du site :

“La Duna Aréna pourrait être un modèle pour tous les stades aquatiques qui devront être construit à l’avenir, et donc pour les sites des compétitions de natation, de plongeon, de natation synchronisée et de water-polo des Jeux de Paris 2024, puisqu’il s’agit d’un magnifique équipement, peut-être même l’un des meilleurs bassins actuels.

C’est également un bon exemple de la façon dont de tels bâtiments peuvent être adaptés pour un nombre réduit de spectateurs après les Jeux et pour l’accueil continu des sportifs et du public.

La durabilité, qui a été au centre de la planification et de la construction de la Duna Aréna, est d’ailleurs un aspect fondamental de la préparation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024″.

(Crédits – Duna Aréna)

D’une capacité de 12 400 places à son inauguration, l’équipement hongrois va à présent être partiellement reconfiguré afin d’abaisser la capacité à 6 000 places d’ici le mois de mai 2018.

Outre des compétitions locales et l’accueil du public, la Duna Aréna se prépare aussi à l’organisation d’événements majeurs au cours des prochaines années, parmi lesquels les Championnats du Monde junior de natation (2019), les Championnats d’Europe de natation (2020), les Championnats d’Europe de water-polo (2020) et les Championnats du Monde de natation en petit bassin (2024).

Ex-Président du Comité de Candidature de Budapest 2024, interviewé en octobre 2016 par “Sport & Société”, Balázs Fürjes a en tout cas apprécié la visite de l’équipe française, signe aussi des rapports amicaux entre les deux parties :

“C’est un grand honneur pour nous que Paris considère Budapest comme un modèle et que des experts français soient venus ici pour apprendre d’un succès 100% hongrois, car l’aréna a été conçue et construite par des Hongrois en un temps record.

Ce n’est pas seulement la meilleure, mais aussi la plus rapide des piscines. En effet, aucune autre piscine n’a connu autant de records mondiaux un an après les Jeux Olympiques”.

Anthony Piqueras et la délégation de Paris 2024, avec Tamás Fodor, Directeur de projet au Centre gouvernemental des investissements stratégiques (Crédits – Orbán Domonkos)

Le cas de la Duna Aréna constitue immanquablement un choix judicieux concernant la gestion des charges quotidiennes d’un tel équipement. Il constitue aussi un rappel de ce que les gestionnaires du Centre Aquatique des Jeux de Londres 2012 sont parvenus à réaliser entre 2012 et 2014.

Conçue par le Cabinet d’architectes de Zaha Hadid avec une capacité de 17 500 places pour les Jeux de la XXXème Olympiade, l’installation a ensuite vu sa capacité décroitre pour finalement s’établir à 2 500 places permanentes.

Aujourd’hui, preuve du succès d’une reconversion maîtrisée, plus de 1,7 million de visiteurs se sont déjà rendus dans l’enceinte située à proximité du Stade Olympique.

Vue des bassins et des tribunes du Centre Aquatique de Londres (Crédits – Zaha Hadid Architects)

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