Au moment où le Gouvernement engage une concertation autour du délicat projet du Grand Paris Express, les élus de la Ville de Paris et de la Région Île-de-France poursuivent le développement d’initiatives pour favoriser le transport électrique.
Ainsi, après avoir mis en place une politique de partage autour des véhicules électriques – Autolib’ – et des déplacements doux – Vélib’ – la capitale entend désormais se doter d’un Bus à Haut Niveau de Service (BHNS) dès l’automne 2018.
Cet équipement, qui devait initialement se fondre sur un modèle de tram-bus, reliera l’Est à l’Ouest de Paris, en passant par les quais hauts de la rive droite. Ce choix n’est pas anodin, compte-tenu qu’il figurait dès 2016 dans un vaste plan d’aménagement urbain en lien avec le projet olympique et paralympique de Paris 2024. De fait, en traversant Paris d’Est en Ouest, le futur Bus à Haut Niveau de Service (BHNS) desservira quelques sites dédiés aux compétitions sportives en 2024, dont l’AccorHotels Arena de Bercy et le Grand Palais.
En complément de ce chantier, la Maire de Paris a récemment précisé son état d’esprit dans le domaine des transports. Interrogée le 23 janvier par le quotidien “Le Monde”, Anne Hidalgo a notamment évoqué la question de la fin du diesel dans la capitale :
“Quand j’ai été élue, on envisageait […] 2020 comme cap. J’ai entendu les remarques des professionnels, qui avaient besoin de plus de temps.
Si on veut par exemple que les flottes de bus de la RATP aient entièrement basculé vers une nouvelle motorisation, le bon calendrier, c’est 2024. […] Et les Jeux Olympiques vont être un accélérateur de cette transition écologique” a notamment déclaré Anne Hidalgo.

Du côté de la Région, un investissement massif est porté depuis 2015 dans le cadre d’un programme de modernisation du matériel roulant consacré aux lignes du Réseau Express Régional (RER). A côté de cette action, l’exécutif régional conduit par Valérie Pécresse, a entrepris de revoir de fond en comble l’organisation des bus franciliens.
Concrètement, la Région Île-de-France a lancé en fin d’année 2016 une réflexion portant sur le Grand Paris des Bus, afin de réviser un dispositif non-modifié depuis environ 70 ans et ce, en dépit de l’évolution démographique et des aménagements urbains successifs dans la capitale et dans la périphérie de celle-ci.
En juin 2017, la réflexion menée avec les acteurs concernés et la population, via une plateforme numérique, a permis d’aboutir à des conclusions et à des perspectives. Un nouveau plan de bus a ainsi été adopté, comprenant à la fois la modification de 52 lignes sur 60 et la création de 4 nouvelles lignes entre Concorde et Aubervilliers-Saint-Denis ; Percy-Clamart et Porte d’Italie ; Porte de la Villette et Bibliothèque François Mitterrand ; et enfin Joinville-le-Pont et Gare de Lyon.
Là-encore, et à l’instar des travaux qui seront effectués à Paris pour le BHNS, des sites olympiques et paralympiques pourront être desservis par une partie des lignes nouvelles, complémentaires aux différents réseaux actuels (RER, bus, métro, tramway). Le secteur d’Aubervilliers et de Saint-Denis est par exemple appelé à accueillir les Cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux – au Stade de France – mais aussi le Village des Athlètes, le Centre Aquatique et, sans doute, le futur siège social du Comité d’Organisation des Jeux (COJO).

Afin de concrétiser la mise en place des nouvelles lignes et la modification du dispositif existant, un vaste renouvellement de la flotte de bus est en cours. Cela permettra à terme, d’ici 2025, de doter le réseau francilien d’équipements électriques (deux-tiers) ou fonctionnant au biogaz (un tiers).
Pour répondre à une partie de ce besoin, Île-de-France Mobilités a récemment demandé à la RATP de lancer un appel d’offres pour l’acquisition de bus électriques. Sans équivalent en Europe du fait de son envergure, cet appel d’offres pourrait aboutir d’ici 2020, à l’achat et à la livraison d’un millier de bus pour un montant maximum de 400 millions d’euros.
A l’heure actuelle, la RATP – Partenaire de Paris 2024 lors de la phase de candidature – peut s’appuyer sur une flotte de 4 700 bus, dont 800 bus hybrides, 140 fonctionnant au bio-gaz et 74 bus électriques.
En octobre 2016, en marge de la visite à Paris du Président du Comité International Olympique (CIO), Valérie Pécresse avait déjà exposé sa volonté de contribuer à l’instauration d’un réseau propre à l’horizon 2024 et de l’échéance des Jeux d’été.
“Nous allons profondément rénover les transports, et avec les nouvelles lignes du Grand Paris Express, nous aurons le réseau de transport non seulement le plus performant, mais aussi le plus propre du monde. On parle de candidature écologique, mais il n’y a pas de candidature écologique sans transports écologiques.
Ce programme sera un énorme atout pour le territoire ; 100% des spectateurs des Jeux pourront être transportés par les transports en commun et cela, aucune autre capitale dans le monde, aucune autre métropole, n’est capable de proposer une telle offre” avait notamment affirmé la Présidente de la Région Île-de-France.
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