JO 2026-2030 : Salt Lake City évoque un budget de 1,29 milliard de dollars

Dix jours avant la remise du Rapport de faisabilité aux autorités locales, le Comité exploratoire pour une candidature olympique et paralympique de Salt Lake City (Utah, États-Unis) devait se réunir, ce lundi 22 janvier.

En présence d’une quarantaine de personnes – membres du Comité exploratoire, consultants et médias – la réunion a été l’occasion d’aborder diverses thématiques.

(Crédits – Utah Olympic Legacy Foundation)

Ainsi, le Comité exploratoire a d’abord souligné l’intérêt pour la Ville de Salt Lake City et plus globalement pour l’État de l’Utah, de soumettre un nouveau projet pour les Jeux d’hiver et ce, dix-sept ans après l’organisation des JO 2002 et l’héritage généré par l’événement à travers le territoire.

Le Comité exploratoire a par ailleurs mentionné l’intérêt que pourrait avoir le Comité Olympique des États-Unis (USOC) d’aller de l’avant, à l’heure où le Mouvement Olympique propose un nouveau modèle de candidature pour répondre aux défis actuels incarnés notamment par les défections récurrentes de Villes Candidates (2022, 2024 en particulier).

Avec une candidature américaine pour l’échéance 2026 ou 2030, et en attendant les référendums et les décisions politiques dans les autres pays potentiellement intéressés, le Comité International Olympique (CIO) aurait ainsi l’assurance de pouvoir pérenniser le modèle-même des Jeux d’hiver qui ont fait escale aux États-Unis à quatre reprises par le passé : Lake Placid (1932 et 1980), Squaw Valley (1960) et bien sûr Salt Lake City (2002). La présence d’une candidature américaine serait d’autant plus appréciée, qu’elle serait susceptible d’être bénéfique sur le plan financier, un argument déjà mis en avant par les autorités américaines dans le cadre de la course aux JO d’été 2024.

Avant son retrait à l’été 2015 au profit de Los Angeles, le Comité de Candidature de Boston 2024 avait rappelé les bénéfices engendrés par les éditions olympiques organisées sur le sol américain (Crédits – Boston 2024)

Le Comité exploratoire a ensuite focalisé son propos sur la vision que pourrait avoir un projet de Salt Lake City, sur l’héritage de ce dernier pour l’Utah et bien entendu, sur le budget nécessaire à la réalisation de cette ambition.

De fait, selon les travaux menés depuis le mois d’octobre 2017 par le Comité exploratoire, un investissement de 1,29 milliard de dollars (1,04 milliard d’euros) serait requis pour mettre à niveau les équipements existants – hérités des JO 2002 – et aménagés les sites restants au regard des exigences du CIO.

En 2013, le Gouverneur de l’Utah, Gary Herbert, avait avancé le chiffre de 1,7 milliard de dollars (1,38 milliard d’euros) pour parvenir à la mise en place d’un projet par le territoire de Salt Lake City.

Outre la mention des dépenses, le Comité exploratoire a aussi indiqué les retombées potentielles attendues du fait de l’accueil des Jeux de 2026 ou de 2030, sachant néanmoins que Salt Lake City semble plutôt se diriger vers la seconde échéance. Avec l’expérience acquise en 2002 et la dynamique que pourrait générer le Programme des Partenaires de LA 2028, des revenus de 1,35 milliard de dollars (1,09 milliard d’euros) sont d’ores et déjà espérés.

De l’autre côté de la planète, au Japon, les travaux préparatoires en vue d’une candidature de Sapporo ont eux aussi apportés de premiers éléments chiffrés. Comme mentionné dans un document rédigé en fin d’année 2016 et consulté par “Sport & Société”, la Ville Hôte des Jeux d’hiver de 1972 prévoit de soumettre un solide plan porté par un budget compris entre 430 et 450 milliards de yens, soit entre 3,16 et 3,31 milliards d’euros.

En Europe, la candidature de Sion (Suisse) – qui a reçu le soutien du Conseil Fédéral – fonde pour sa part son projet sur un budget d’organisation prévisionnel d’un montant de 1,98 milliard de francs suisses, soit 1,68 milliard d’euros.

(Crédits – Lisa Marie Miller / Utah Olympic Legacy Foundation)

A Salt Lake City, la remise du Rapport d’opportunité et de faisabilité – jeudi 1er février – devrait en tout cas permettre d’en apprendre davantage sur les fondements du projet, ses forces et ses faiblesses.

Au cours des dernières années, plusieurs arguments ont été évoqués par les partisans d’une candidature olympique et paralympique. Si l’héritage des Jeux de 2002 occupe une place de choix, la question démographique a également soulevé l’intérêt pour une éventuelle candidature. En 2014, Natalie Gochnour, Doyenne associée à la David Eccles School of Business de l’Université de l’Utah et économiste en chef de la Salt Lake Chamber, avait sur ce point précisé :

“Un grand nombre d’habitants de l’Utah n’ont aucun ou peu de souvenir de l’expérience remarquable de l’organisation des Jeux. Aujourd’hui, il y a environ 1,2 million de personnes âgées de moins de 24 ans. Parmi cette catégorie d’âge, les plus anciens n’avaient que 12 ans en 2002.

D’ici à 2030, le contraste sera encore plus grand, le nombre de personnes n’ayant aucun ou peu de souvenir des Jeux de Salt Lake City sera alors de 2 millions, soit plus d’un habitant sur deux”.