Environ un mois après la désignation officielle de Paris comme Ville Hôte des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024, les cabinets ministériels s’activent.
Ces derniers entendent ainsi participer à la coordination des étapes qui jalonneront les mois à venir, l’État étant garant de la bonne livraison des Jeux, avec particulièrement un investissement de 1 milliard d’euros.
De fait, des entretiens sont prévus tout au long de la semaine et illustrent la dynamique actuellement à l’œuvre au sommet de l’État.

Nommé au poste de Délégué interministériel aux Jeux de 2024 en marge de la Session du Comité International Olympique (CIO) à Lima (Pérou), l’ancien Secrétaire Général adjoint de l’Élysée, actuel Maire de Prades (Pyrénées-Orientales), Jean Castex, sera d’ailleurs au cœur des échanges de la semaine.
Peu après sa nomination, Jean Castex avait précisé la portée de ses nouvelles fonctions :
“Ma mission consistera à accompagner et coordonner l’ensemble des services de l’État mobilisés pour que cet événement soit une réussite, aux côtés du Mouvement sportif et des collectivités locales, notamment la Ville de Paris.
Il s’agit de faire en sorte que ces Jeux soient exemplaires en matière de maîtrise budgétaire, d’impact environnemental et social et de sécurité. Ils doivent permettre de booster la croissance de la France, de conforter son image internationale, mais également d’être au service de l’ensemble du pays, en assurant la promotion de toutes les pratiques sportives et en impliquant l’ensemble des territoires. C’est un enjeu auquel je serai particulièrement attentif, en ma qualité de Maire de Prades, fonction que je conserverai : je sais en effet le rôle irremplaçable des clubs sportifs dans nos zones rurales et je mesure l’impérieuse nécessité de réduire la ‘fracture territoriale’, qui est aussi une fracture sociale. En cela, les JO doivent mobiliser et profiter au plus grand nombre”.
Successivement, Jean Castex a été reçu ce mardi 10 octobre par Julien Denormandie, Secrétaire d’État auprès du Ministre de la Cohésion des Territoire, et il s’entretiendra avec le Premier Ministre, Édouard Philippe, vendredi 13 octobre.
La Ministre des Sports rencontrera quant à elle l’Adjoint à la Maire de Paris en charge des sports et du tourisme et la Présidente de la Région Île-de-France. Mercredi 11 octobre, Laura Flessel recevra ainsi Jean-François Martins, avant d’échanger le surlendemain avec Valérie Pécresse.
A l’instar des rendez-vous de Jean Castex, ces deux entretiens devraient être l’occasion d’aborder les prochaines échéances du projet olympique et paralympique, la Ville de Paris et la Région Île-de-France étant deux des principales parties prenantes de Paris 2024.
Outre les rendez-vous individuels inscrits à son agenda, la Ministre a aussi effectué un déplacement au siège du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) afin d’assister, ce mardi, au Bureau du Groupement d’Intérêt Public (GIP) – autrement dit du Comité de Candidature – de Paris 2024.

Ladite réunion a d’ailleurs été l’une des dernières de l’organe décisionnel de la candidature française.
En effet, après la désignation de la Ville Hôte, le Comité de Candidature doit épurer salaires et factures avant de laisser la place au Comité d’Organisation (COJO), structure qui assurera le suivi des préparatifs et la bonne livraison des Jeux.
“Dans les cinq mois suivant la signature du Contrat Ville Hôte, la Ville Hôte et le CNO hôte constitueront le COJO comme une entité dotée de la personnalité juridique en vertu de la législation du Pays hôte et sous une forme qui lui procure le maximum d’efficacité au regard de ses opérations et de ses droits et obligations en vertu du Contrat Ville Hôte.
La Ville Hôte et le CNO hôte tiendront le CIO informé de toutes les questions relatives à la structure et à la constitution du COJO” mentionne à cet égard le paragraphe 3.1 de la clause 3 du Contrat Ville Hôte.
Présidé par Tony Estanguet – membre du CIO pour la France et jusqu’à présent coprésident du Comité de Candidature – le COJO de Paris 2024 sera une entité privée à but non lucratif et sera complété par deux instances distinctes : la Société de Livraison des équipements olympiques et paralympiques (SOLIDEO), qui sera conduite par la Maire de Paris, Anne Hidalgo, et le Comité Héritage Paris 2024.

Pour la première structure connexe, la mission portera sur la livraison des sites et projets utiles aux Jeux, avec le concours des pouvoirs publics et des acteurs privés qui seront engagés sur les chantiers.
Pour la seconde structure, la recherche d’un héritage durable sera le maître-mot, avec la participation des parties prenantes au projet, du monde économique et de la société civile.
Dans le cadre de la précédente candidature de Paris à l’organisation des Jeux d’été, la gouvernance avait été pensée différemment.
En 2005, le Comité de Candidature de Paris 2012 avait ainsi proposé l’instauration, outre du COJO, d’une Organisation de Coordination Olympique (OCOO).
Cette dernière devait être – conformément aux dispositions publiées dans le dossier de candidature – “spécialement créée dans l’année suivant la désignation de la Ville Hôte.
Cette entité [devait s’assurer] que les prestations et la livraison des infrastructures et équipements olympiques [seraient] réalisées comme prévues. Créée par une loi, cette organisation [devait être] en charge du pilotage, de la coordination et de la planification des opérations olympiques hors COJO.
Elle [devait s’assurer] également de la livraison telle que planifiée des travaux et de la fourniture des services de transport, de sécurité et d’urgence ; la gestion du ‘domaine urbain’, la mise en œuvre de l’Agenda 21 et la planification des célébrations dans la ville ; la centralisation des informations relatives à l’avancée des projets pour le COJO de Paris et le CIO ; la réalisation d’audits financiers et techniques et la gestion des risques”.

En parallèle de l’installation du Comité d’Organisation, les autorités françaises devront également superviser la rédaction et l’adoption de ce qu’il est d’usage de nommer, la Loi Olympique.
Auditionnée à l’Assemblée Nationale, Laura Flessel avait récemment indiqué à ce sujet qu’elle souhaitait une adoption de ce document-clé dans un délai de six mois après la Session de Lima.
Ce délai devrait dès lors permettre aux Parlementaires d’assurer la sécurisation de la tenue des Jeux en France en prenant en considération les exigences contenues dans les clauses du Contrat Ville Hôte.
Parmi les dispositions de ce dernier document, la clause 13 – “Respect de la Charte Olympique et promotion de l’Olympisme” – et la clause 22 – “Impôts et taxes” – sont des critères non-négligeables.
A cette Loi Olympique, d’autres documents d’importance s’ajouteront dans les mois qui viennent.
Là-encore, le Contrat Ville Hôte signé le 13 septembre dernier par la Maire de Paris, le Président du CNOSF, et le CIO, apporte des précisions quant aux documents souhaités et aux contenus de ces derniers.
De fait, la clause 26, dans son paragraphe 26.1, mentionne que “dans un délai de dix-huit mois après la constitution du COJO, ce dernier produira en collaboration avec le CIO et sur la base des modèles génériques communiqués par celui-ci, et soumettra à l’approbation écrite du CIO les documents suivants :
– a. un document détaillant la vision du COJO décrite dans le dossier de candidature de la Ville Hôte, ainsi que les procédés essentiels propres à la stratégie, la gouvernance et l’établissement de rapports applicables à la planification, l’organisation, le financement et la tenue des Jeux (appelé ‘Plan de fondation des Jeux’) ; et
– b. un document décrivant le cadre de planification principal ainsi que les principaux délais et échéances à respecter par la Ville Hôte, le CNO hôte et le COJO dans l’accomplissement de leurs obligations en vertu du Contrat Ville Hôte (appelé ‘Plan de livraison des Jeux’)”.
Des modifications pourront être apportées ultérieurement sous le contrôle de l’institution olympique (paragraphe 26.2) et des précisions quant au budget devront être fournies (paragraphe 26.3).
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