A l’instar de l’Assemblée Générale des Comités Nationaux Olympiques (ANOC) qui s’était réunie en novembre 2016 à Doha (Qatar), ou de la Convention SportAccord qui s’était tenue à Aarhus (Danemark) en avril dernier, le rendez-vous de Lausanne (Suisse) sera cette semaine un point d’étape essentiel pour les Villes Candidates.
Les Comités de Los Angeles 2024 et de Paris 2024 sont arrivés dans la Capitale Olympique afin de peaufiner les derniers réglages avant la présentation des projets respectifs, mardi matin au SwissTech Convention Centre.
Avant ce grand oral, les Maires des deux Villes Candidates auront l’occasion de se croiser dans les couloirs du Lausanne Palace. Déjà présent sur place, le Maire de Los Angeles, Eric Garcetti, sera en effet rejoint ce lundi par son homologue de Paris, Anne Hidalgo.
Cette dernière – partie ce dimanche après-midi de Paris – séjournera au bord du Lac Léman jusqu’à mercredi.
A Lausanne, elle retrouvera l’Olympienne et nouvelle Ministre des Sports, Laura Flessel – qui sera sur place lundi et mardi -, et surtout le Président de la République, Emmanuel Macron.
Si Anne Hidalgo est une habituée des rendez-vous olympiques depuis l’entrée en compétition de Paris, le Chef de l’État viendra pour sa part épauler la candidature de Paris 2024 pour la première fois en dehors des frontières hexagonales.
Pour se préparer au mieux à ce déplacement, il a reçu les représentants du Comité de Candidature, jeudi 06 juillet, pour un briefing organisé au Palais de l’Élysée. Avant cela, Emmanuel Macron avait apporté des gages de soutien à la candidature au cours de la campagne présidentielle au printemps 2017 ainsi que depuis son installation au bureau de Président de la République.
Le 24 juin dernier, Emmanuel Macron avait notamment manifesté son appui à la candidature, en participant à la célébration des Journées Olympiques et – communication oblige – en foulant le terrain de tennis éphémère disposé sur le Pont Alexandre III à Paris.
Les images du Président de la République au milieux des athlètes et devant les visiteurs venus nombreux avaient alors largement été reprises sur les réseaux sociaux et dans les médias traditionnels.
La participation du Président de la République à la grand messe helvète sera donc particulièrement scrutée, sachant d’autant plus que Los Angeles ne pourra pas compter sur un tel appui en provenance du sommet de l’État.
Certes, Donald Trump s’était entretenu avec le Président du Comité International Olympique (CIO), Thomas Bach, peu après son accession à la Maison Blanche, et il avait reçu ce dernier jeudi 22 juin, mais aucune information ou photographie de la rencontre n’a été communiquée par la suite.
Le « sujet » Donald Trump revêt en effet un caractère délicat pour le Comité de Candidature de Los Angeles 2024 qui se limite à quelques mots à chaque sollicitation et ce, notamment lorsque l’on sait l’opposition politique franche que se livrent le nouvel hôte de la Maison Blanche et le Maire de la « Cité des Anges », Eric Garcetti.
La candidature doit par ailleurs avoir à l’esprit l’implication hasardeuse du précédent Président des États-Unis dans une candidature.
Ancien élu de l’Illinois, Barack Obama avait fait le déplacement à Copenhague (Danemark) pour convaincre les membres du CIO alors réunis en Session élective en 2009. Chicago était alors candidate à l’organisation des Jeux de 2016.
L’effet escompté n’avait toutefois pas eu lieu, sans doute en raison de l’imposante opération de sécurité mise en œuvre autour du Président Obama, mais aussi des tensions présentes à ce moment-là entre le CIO, le Comité Olympique des États-Unis (USOC) et les diffuseurs des Jeux, sur fond de droits télévisés.
Au cours de la campagne présidentielle américaine, Donald Trump n’avait d’ailleurs pas manqué de pointer du doigt l’initiative de son prédécesseur.
Pour Emmanuel Macron, le contexte est tout autre, notamment sur lorsque l’on se penche sur le plan de la gouvernance et des responsabilités portées par les pouvoirs public dans l’élaboration du dossier.
A l’inverse de la candidature américaine – où la participation du secteur public se limite à l’apport de garanties en cas d’imprévus et de l’expertise en matière de sécurité -, les modalités financières pour le projet français reposent sur un investissement privé mais également public, avec en particulier le coup de pouce de l’État à hauteur de 1 milliard d’euros.
Au-delà de ces considérations logistiques, il est à noter l’entente au beau fixe entre le nouveau Président français et le Comité de Candidature de Paris 2024 qui mise sur la jeunesse du Chef de l’État et sur son dynamisme pour porter haut les arguments du projet tricolore.
Emmanuel Macron devra néanmoins prendre garde de ne pas s’imposer comme l’unique porte-voix et interlocuteur de Paris 2024 avec le CIO durant les semaines à venir.
Le risque serait d’éclipser l’équipe dirigeante, en place depuis 2015 et qui a jusqu’à présent réussi à maintenir la sphère politique derrière le monde sportif.
Le choix des mots qui seront employés par le Chef de l’État – qui fera aussi le déplacement à Lima (Pérou) mi-septembre – sera tout sauf négligeable, tant il est important d’adopter les codes du CIO dans la dernière ligne droite.
Sur ce point – et à l’instar de LA 2024 avec les expériences américaines passées – Paris devra tenir compte de ses échecs précédents pour ne pas réitérer les faux-pas qui ont contribué à éloigner les Jeux du giron français.
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