A la veille de la Journée Paralympique – qui se tient aujourd’hui sur la Place de la Bastille, à Paris – les acteurs institutionnels engagés dans l’aménagement du Pôle de Référence Inclusif Sportif Métropolitain (PRISME) à Bobigny (Seine-Saint-Denis) ont procédé à la pose de la première pierre de ce qui deviendra un équipement unique en Europe et un héritage majeur des Jeux Paralympiques de Paris 2024.

Plus de trois ans après la présentation officielle du projet de construction du PRISME, une étape symbolique, mais non moins déterminante, a été actée ce vendredi 07 octobre 2022 avec la pose de la première pierre, en présence notamment de Stéphane Troussel et Valérie Pécresse, respectivement Président du Conseil Départemental de la Seine-Saint-Denis et Présidente de la Région Île-de-France, mais aussi Patrick Ollier, Président de la Métropole du Grand Paris, Abdel Sadi, Maire de Bobigny, et Jacques Witkowski, Préfet de la Seine-Saint-Denis.
Tony Estanguet, Président du Comité d’Organisation des Jeux de Paris 2024 (COJO), avait également fait le déplacement pour cette cérémonie, tout comme Marie-Amélie Le Fur, Présidente du Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF), et Philippe Rozier, Directeur Général adjoint de la Société de Livraison des Ouvrages Olympiques (SOLIDEO).
Car si le bâtiment en cours d’édification à Bobigny doit in fine devenir un pôle majeur pour la pratique du sport accessible à tous les publics, quel que soit le type de handicap, il s’inscrit avant tout dans la dynamique des Jeux de Paris 2024, dont le volet paralympique sera pour la première fois organisé en France (28 août au 08 septembre 2024).
Aussi, les personnalités présentes n’ont pas manqué de rappeler l’ambition d’un projet aux contours uniques en Europe du fait de sa multifonctionnalité et de sa vocation prioritaire en direction des personnes en situation de handicap.
Stéphane Troussel avait déjà souligné l’importance du futur équipement. Ainsi qu’il l’avait affirmé par le passé :
Les Jeux Paralympiques de Tokyo ont montré toute la vigueur et le dynamisme des para-athlètes français qui manquent encore aujourd’hui de visibilité et d’équipements adaptés à leurs handicaps.
Le PRISME offrira un espace de pratique sportive unique en Europe, pensé pour faciliter l’accueil de toutes et tous, et coconstruit pour répondre aux besoins de ses futurs utilisateurs, qu’ils aient ou non des besoins spécifiques, sportifs de haut-niveau ou amateurs.
Si aujourd’hui le parasport a gagné ses lettres de noblesses, et qu’il est très apprécié, c’est notamment grâce à de grands événements fédérateurs comme les Jeux Paralympiques qui offrent une tribune unique à des sportifs exceptionnels.
Avec le PRISME, je suis persuadé que les Jeux de 2024 permettront une popularisation et une consécration du parasport encore plus importante.

De fait, le PRISME doit s’établir en lisière du Stade de la Motte, entre le site de l’Université Sorbonne Paris Nord et l’Hôpital Avicenne, et s’ancrer ainsi dans un territoire limitrophe de la capitale.
Conçu sous la maîtrise d’ouvrage du Conseil Départemental, avec le Groupement Demathieu Bard en qualité de maître d’œuvre – à qui l’on doit notamment le Centre Pompidou à Metz (Moselle) – et le concours des cabinets Gulizzi Architecte et Agence Romeo Architecture, le futur écrin se composera de trois niveaux distincts sur 13 100 m², allant du rez-de-chaussée semi-enterré au premier étage, l’ensemble disposant d’espaces pensés pour accompagner les utilisateurs, tant au niveau sportif que médical.
Concrètement, le Centre sportif s’articulera autour de deux salles multi-sports pour la pratique de loisirs ou l’accueil de compétitions sportives et para-sportives, avec pour l’une d’elle, des tribunes de 500 places. Un mur d’escalade sera aussi agencé sur ledit Centre, de même qu’un dojo équipé de quatre aires de combat et une salle d’armes de six pistes capable d’accueillir de manière complémentaire du tir-à-l’arc ou une aire de lancer virtuelle. Une salle dédiée à la danse et à la boccia sera en outre aménagée, de même qu’une salle vidéo-ludique consacrée à l’e-sport. Une salle de musculation viendra enfin compléter le dispositif.
Pour ce qui concerne le Pôle médical et de recherche, le PRISME comprendra en son sein deux cabinets médicaux, un plateau doté d’un laboratoire de recherches, de développement et d’innovation pédagogique, ainsi qu’un plateau de kinésithérapie, de soins, de récupération et de rééducation. Une salle équipée de plateformes de force sera également installée, tout comme un espace de balnéothérapie, et un espace de classification et de détection paralympique.
Enfin, le Pôle ressource disposera de salles destinées à l’accueil de formations et de séminaires, ainsi que de bureaux pour les fédérations et les chercheurs. Un espace ressources sera par ailleurs aménagé grâce à l’apport des fédérations et de l’Université Sorbonne Paris Nord voisine du PRISME.

Au-delà des divers espaces qui seront mis à la disposition des futurs utilisateurs après les Jeux de 2024, la structure a aussi été pensée pour se fondre au mieux dans le paysage environnant, avec bien sûr la prise en compte des principes de durabilité et de gestion des ressources.
A l’instar du site du Village des Athlètes, le chantier doit notamment permettre la valorisation de 70% des déchets, tandis qu’une toiture largement végétalisée doit prendre place au-dessus de l’équipement qui fera en outre la part belle à la réutilisation des eaux pluviales. En considérant le site dans son ensemble, 65% de la parcelle sera végétalisée et 52 arbres seront plantés.

Pour mener à bien les travaux débutés au cours du second trimestre cette année, et qui doivent s’échelonner jusqu’au premier semestre 2024, avec une mise en service en avril 2024, puis une ouverture au public à l’issue des Jeux, un investissement global de plus de 55,5 millions d’euros (hors-taxes) a été projeté.
Dans le détail, le Département de Seine-Saint-Denis supportera une grande partie des dépenses, tandis que la Métropole du Grand Paris fournira un effort budgétaire de 13 millions d’euros. La SOLIDEO apportera quant à elle 4 millions d’euros, tout comme la Région Île-de-France. Enfin, le Fonds de Solidarité et d’Investissement Interdépartemental abondera à hauteur de 2,3 millions d’euros, et la Ville de Bobigny, où sera implanté l’équipement, 500 000 euros.

Pour Marie-Amélie Le Fur, l’investissement dans cet écrin renforce immanquablement le positionnement de la Seine-Saint-Denis sur la cartographie des Jeux.
Comme l’a affirmé la multi-médaillée paralympique aujourd’hui à la tête du CPSF :
La Seine-Saint-Denis sera le terrain des Jeux Paralympiques, avec le volley assis, le para-cyclisme, le para-marathon et l’ensemble du para-athlétisme.
Près de la moitié des épreuves se dérouleront dans ce département.
Et au milieu, il y aura le PRISME. Le symbole matériel d’un héritage immatériel majeur que nous construisons tous ensemble : le développement des pratiques physiques et sportives pour les personnes en situation de handicap.