Pour Anne Hidalgo, la quête d’un second mandat sur la dynamique des Jeux

Véritable secret de Polichinelle, la candidature de la Maire de Paris à un second mandat à la tête de la capitale française a été officialisée ce samedi 11 janvier.

Dans les colonnes du quotidien “Le Parisien – Aujourd’hui en France”, Anne Hidalgo évoque ainsi les grands axes de sa campagne électorale à venir et les contours de son programme pour une ville qu’elle affectionne particulièrement au point de balayer l’hypothèse d’une candidature à l’élection présidentielle de 2022.

Anne Hidalgo, Maire de Paris, lors des Journées Olympiques 2017 à Paris (Crédits – Sport & Société)

Parmi les points abordés, l’actuelle Première Magistrate revient bien entendu sur le chantier des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024, l’un des grands moments de son mandat, du dépôt de la candidature en 2015 jusqu’à la désignation de Paris comme Hôte de l’événement par le Comité International Olympique (CIO) en septembre 2017.

Pour Anne Hidalgo, l’organisation des Jeux doit garantir un héritage matériel conséquent pour la capitale, à commencer par une plus grande accessibilité dans les transports pour les personnes en situation de handicap.

En 2018, elle avait d’ailleurs déjà évoqué cette problématique, en sollicitant un appui de la Région – via l’autorité de gestion Île-de-France Mobilités – pour conduire des travaux de mise à niveau des infrastructures actuelles ; les équipements du Grand Paris Express étant programmés pour être entièrement accessibles.

Après une Communication face aux élus du Conseil de Paris en juillet 2018, la Maire de la capitale avait, cette même année, reconnu l’ambition de ce projet. En marge de la sortie en librairie de son ouvrage “Respirer”, Anne Hidalgo avait notamment déclaré :

Bien sûr, cela coûte de l’argent – cela ne m’a pas échappé – mais je pense que c’est tout de même aux Collectivités – avec la Région dont on sait la compétence – et à l’État de se mobiliser pour que les Jeux de 2024 soient vraiment des Jeux accessibles. On est face à un enjeu majeur.

Outre la question d’une accessibilité de la ville renforcée grâce aux Jeux, Anne Hidalgo entend suivre avec rigueur les aménagements prévus dans la Ville Lumière et sur les sites prévus pour accueillir des compétitions olympiques et paralympiques et ce, que ce soit au niveau du calendrier des travaux ou des investissements à engager.

Ce suivi passera en particulier par la Société de Livraison des Ouvrages Olympiques (SOLIDEO) qu’elle préside et qui est chargée de superviser, entre autres, les travaux du Village des Athlètes en Seine-Saint-Denis, mais aussi les travaux relatifs aux sites d’entraînement pour les futurs compétiteurs, comme le nouveau centre aquatique de Marville.

Anne Hidalgo, Maire de Paris et Présidente de la Société de Livraison des Ouvrages Olympiques (SOLIDEO) et Tony Estanguet, Président du Comité d’Organisation des Jeux de 2024, le 13 septembre 2017 à Lima, Pérou (Crédits – Sport & Société)

Durant l’année 2020 et au-delà, si les Parisiens maintiennent leur confiance dans la majorité municipale actuelle, Anne Hidalgo espère par ailleurs pouvoir mener à bien plusieurs chantiers urbains d’importance qui pourraient trouver un écho avec la préparation et l’héritage des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024.

L’actuelle locataire de l’Hôtel de Ville entend notamment accompagner le déploiement des véhicules électriques. Elle souhaite également accroître la politique volontariste qu’elle a insufflé dans le domaine des transports doux, en réaffirmant l’ambition de faire de Paris une ville “100% vélo” grâce, notamment, à l’installation de nouvelles pistes cyclables dans la capitale et en liaison avec les communes limitrophes.

Dans le domaine des transports toujours, et dans une volonté d’ouvrir la capitale au-delà du boulevard périphérique, Anne Hidalgo prévoit de poursuivre la réflexion pour transformer les Portes de Paris en nouvelles Places du Grand Paris. Comme elle le précise ce jour dans “Le Parisien – Aujourd’hui en France” :

Je commencerai par la Porte de la Chapelle où les habitants ont été durement éprouvés ces dernières années.

Je veux en faire une entrée dans Paris digne de l’Esplanade des Invalides.

Bien que distincte, cette promesse va tout de même de pair avec le projet d’aménagement de la ZAC Gare des Mines – Fillettes (18ème arrondissement) dans lequel s’inscrit la construction d’une aréna multifonctionnelle pérenne en prévision des Jeux de 2024.

Visuel de la future Aréna 2 dans le quartier de la Porte de la Chapelle (Crédits – APUR-Air-images-Luxigon)

Au-delà de cette transformation urbaine ciblée, la Maire de Paris entend aussi végétaliser plusieurs lieux emblématiques de la capitale, avec la mise en place de forêts urbaines, sur le parvis de l’Hôtel de Ville, de la Gare de Lyon ou encore à l’arrière de l’Opéra Garnier, sans compter le réagencement de grandes Places comme celle de l’Étoile ou celle de la Concorde.

Mais le chantier-phare de l’éventuel second mandat devrait à n’en pas douter être celui du réaménagement des abords de la Tour Eiffel.

De la Place du Trocadéro à l’École Militaire, un projet d’envergure doit ainsi prendre corps dans la perspective des JO 2024, avec notamment la végétalisation du Pont d’Iéna en contrebas de la Dame de Fer.

Le Pont d’Iéna et sa future promenade plantée et arborée face à la Tour Eiffel (Crédits – MIR for GP+B)

Enfin, en lien avec les Jeux Olympiques et Paralympiques – et même si les épreuves aquatiques pourraient être délocalisées – la baignade dans la Seine demeure d’actualité, avec l’ouverture envisagée de structures sécurisées, sur le modèle de celle mise en place dans le Bassin de La Villette dans le cadre de Paris Plages.

A ce jour, Anne Hidalgo fait état du projet de trois piscines sur la Seine au cœur de la Ville Lumière.

En 2018, des études techniques avaient permis de dégager une vingtaine de sites potentiels, le long du fleuve, à Paris et dans les communes limitrophes.

Dans la capitale, jusqu’à cinq structures de ce type avaient à ce moment-là été projetées pour voir le jour à l’horizon 2025 ; deux dans le 16ème arrondissement entre le Trocadéro et le Bois de Boulogne, une près du Pont Neuf le long du Parc Rives de Seine (1er arrondissement), une dans le secteur du Châtelet (4ème) et une près du Pont de Bercy (13ème arrondissement).

(Crédits – Mairie de Paris / APUR / Luxigon)

En déclarant aujourd’hui sa candidature à sa réélection, Anne Hidalgo espère être en capacité de poursuivre la mission qu’elle s’est assignée en 2014 en devenant la première femme Maire de Paris.

Nul doute qu’elle nourrit aussi l’espoir de pouvoir assister à la Cérémonie d’ouverture des Jeux de 2024 en qualité de Maire de la Ville Hôte.

Bien que l’honneur de déclarer ouvert l’événement revient au Chef de l’État, conformément aux dispositions de la Charte Olympique, le symbole serait évident pour celle qui fut l’une des personnalités emblématiques de la candidature de Paris 2024. Il y a peu, elle a d’ailleurs reçu un soutien quelque peu inattendu.

Interrogé par “Le Parisien – Aujourd’hui en France” au début du mois, Guy Drut, membre français du CIO et ancien Ministre des Sports sous le septennat présidentiel de Jacques Chirac, a en effet montré sa préférence concernant le scrutin municipal du mois de mars 2020 :

Je ne souhaite pas intervenir dans le choix des Parisiens, mais Anne Hidalgo a été tellement exemplaire lors de la phase de candidature, que personnellement, je pense qu’elle mérite d’aller au bout de l’aventure olympique.