Paris 2024 : Le protocole de cofinancement confirme les grands axes du projet

Ce jeudi 14 juin, à l’issue des Bureaux exécutifs de Paris 2024 et de la Société de Livraison des Ouvrages Olympiques (SOLIDEO), les acteurs du projet olympique et paralympique ont officiellement signé un protocole de cofinancement des Jeux de 2024.

Autour du Premier Ministre, Édouard Philippe, de la Ministre des Sports, Laura Flessel, et de la Secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées, la Maire de Paris et Présidente de la SOLIDEO, Anne Hidalgo, et le Président du Comité d’Organisation des Jeux (COJO), Tony Estanguet, ont donc confirmé les grands axes du projet, tant en matière de financement que d’héritage territorial.

Les cosignataires du protocole de cofinancement des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, jeudi 14 juin 2018 (Crédits – Yves Malenfer / Matignon)

Concrètement, les parties prenantes des Jeux de 2024 entendent assurer le maintien des budgets prévus et évoqués durant la phase de candidature.

En 2016, l’État s’était ainsi engagé à fournir une participation à hauteur de 1 milliard d’euros, venant dès lors s’ajouter aux mesures actées par les Collectivités Territoriales, dont la Région Île-de-France (209 millions d’euros) et la Ville de Paris (145 millions d’euros). Acteur-clé du dispositif olympique et paralympique, le Département de la Seine-Saint-Denis s’était engagé de son côté à apporter une enveloppe budgétaire de 67,4 millions d’euros. Pour leur part, l’Établissement Public Territorial de “Plaine Commune” (Secteur de Pleyel-L’Île-Saint-Denis) et de “Paris Terres d’Envol” (Secteur du Bourget) avaient convenu d’une participation respective de 35 millions et de 20 millions d’euros.

Au total, et en prenant en compte la participation de sept autres acteurs locaux (78,4 millions d’euros), l’investissement public pour les Jeux est prévu dans un cadre strict ne devant pas excéder la barre de 1,554 milliard d’euros.

Toutefois, il apparaît délicat, au regard des expériences passées, de projeter avec précision les modalités d’organisation d’un événement et de contenir les aléas éventuels qui pourraient, six ans en amont, venir perturber l’entreprise des Jeux.

Les dernières échéances olympiques pour les Jeux d’été ont toutes connues des perturbations plus ou moins impactantes sur les budgets. Londres 2012 avait ainsi revu à la hausse le financement public du programme d’aménagement du Parc Olympique en raison de la crise économique de 2007-2008, crise qui avait fragilisé les entreprises alors présentes sur les chantiers. Rio 2016, confronté aux difficultés économiques et aux scandales politiques au Brésil, avait pour sa part partiellement renoncé à certaines promesses de campagne, comme la dépollution de la baie. Les retards de certains chantiers avaient par ailleurs, malgré l’engagement de réduire les frais, engendré des surcoûts. Tokyo 2020 de son côté, semble être sorti d’une zone de turbulences qui avait conduit à la révision du plan des sites et à la sélection d’un nouveau projet pour l’édification du nouveau Stade Olympique.

Pour Paris 2024, le nombre restreint d’aménagements sportifs pérennes présente un indéniable avantage. Hormis le Centre Aquatique et la future Aréna II de la Porte de la Chapelle, dont la construction est prévue par la Ville de Paris, aucun autre équipement sportif pérenne n’est envisagé pour l’Olympiade de 2024.

En revanche, d’autres installations pourraient rencontrer, in fine, des secousses dans le cadre des travaux, et l’image des Jeux pourrait dès lors en être affectée. Ce pourrait être le cas du Village des Athlètes où des travaux de dépollution devraient être menés.

Visuel de l’implantation du Village Olympique et Paralympique de Paris 2024 (Crédits – Paris 2024 / Populous / Luxigon)

Quoiqu’il en soit, les parties prenantes aux Jeux de 2024 ont également convenu, au-delà de la problématique majeure du financement, de garantir l’héritage territorial de l’événement, qui prendra en partie ses quartiers dans le Département de la Seine-Saint-Denis.

Aussi, le protocole de cofinancement signé jeudi prévoit en premier lieu, le maintien du périmètre du futur Village des Athlètes qui s’installera entre L’Île-Saint-Denis et le quartier Pleyel. Concernant les aménagements annexes, mais néanmoins vitaux au Village, le protocole confirme l’enfouissement des lignes à haute tension, l’aménagement de murs antibruit pour palier à la proximité de l’autoroute A86, ainsi que l’aménagement d’une passerelle entre L’Île-Saint-Denis et Saint-Denis, et la réhabilitation des berges qui feront partie intégrante du futur quartier olympique et paralympique. A la suite des doléances des élus locaux, un ajustement a toutefois été apporté pour maintenir sur site, et après rénovation, le lycée Marcel Cachin de Saint-Ouen.

L’héritage urbain est aussi conforté du côté de La Courneuve, avec la dépollution programmée et la renaturation du terrain des essences. A terme, le programme doit ainsi permettre une extension sensible du Parc George Valbon sur quelques 13 hectares. Des aménagements seront en outre menés le long du Canal Saint-Denis et ce, en lien avec le concept des Jeux qui relie symboliquement le Stade de France et le site de La Villette situé dans le 19ème arrondissement de Paris.

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Sur la partie à la fois urbaine et sportive, les élus locaux du 93 ont par ailleurs eu confirmation des engagements autour du projet de Centre Aquatique.

De fait, sur le site de la Plaine Saulnier, où doit être érigé le complexe aquatique principal des Jeux, trois bassins temporaires seront démantelés après les Jeux et installés dans le Département de la Seine-Saint-Denis afin d’assurer un large héritage, notamment en direction du public scolaire. Sur ce même site limitrophe du Stade de France, deux bassins pérennes seront maintenus après les compétitions, soit en l’occurrence, un bassin olympique de 50 mètres dédié à la natation et un bassin de 25 mètres consacré à la pratique du plongeon. Des événements nationaux et internationaux pourraient par ailleurs être organisés au sein de cet espace modulable.

En complément de ces deux bassins, l’héritage aquatique s’illustrera par l’aménagement de sept autres bassins pour et en marge des Jeux, avec notamment la rénovation de la Piscine de Marville, et la construction d’un Centre Aquatique dans le secteur du Fort d’Aubervilliers. Durant les Jeux Olympiques et Paralympiques, ces deux sites serviront d’ailleurs d’espaces d’entraînement aux nageurs engagés dans les compétitions.

De gauche à droite, Christophe Dubi, Directeur exécutif du CIO pour les Jeux Olympiques ; Pierre-Olivier Beckers-Vieujant, Président de la Commission de Coordination des Jeux de 2024 ; et Tony Estanguet, Président du Comité d’Organisation de Paris 2024, le 30 novembre 2017 (Crédits – Jean-Marie Hervio / KMSP / Paris 2024)

Au cours des prochains jours et des semaines à venir, le travail d’optimisation du projet olympique et paralympique se poursuivra en liaison avec l’ensemble des acteurs parties prenantes.

Ce travail prendra d’ailleurs sens dès ce début de semaine, avec la première visite de la Commission de Coordination des Jeux de 2024 à Paris.

En présence de son Président, Pierre-Olivier Beckers-Vieujant, ladite Commission mandatée par le Comité International Olympique (CIO) effectuera un déplacement de deux jours dans la capitale française (18 et 19 juin).

Ce lundi matin, une présentation de la stratégie d’accompagnement de la Région Île-de-France sera réalisée en présence de Valérie Pécresse, Présidente du Conseil Régional. Une visite de sites sera ensuite organisée, avec notamment un déplacement sur le parvis de la Tour Eiffel, lieu emblématique de la “Ville Lumière” et toile de fond majestueuse envisagée, entre autre, pour le tournoi de beach-volley et le triathlon dans la Seine.

Les travaux de la Commission de Coordination se poursuivront mardi, avec une réunion des membres fondateurs de Paris 2024 dans la matinée, puis la signature de la Charte Sociale des Jeux de 2024 dans l’après-midi. Sur le modèle de la Charte signée durant la phase de candidature, Anne Hidalgo, Tony Estanguet et les représentants des organisations de salariés et des entreprises au sein du Conseil d’administration de Paris 2024, Geoffroy Roux de Bézieux et Bernard Thibault, confirmeront les précédents engagements avec les leaders des organisations syndicales et patronales.

Visuel du Grand Palais pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 (Crédits – Paris 2024 / François Tomasi / Luxigon)

En parallèle de cette visite, d’autres réunions permettront de consolider et d’affiner le projet olympique et paralympique.

“Plaine Commune” réunira par exemple un Comité de suivi “Faites vos Jeux” avant l’été afin de présenter le nouveau concept des Jeux. Le prochain Conseil de Paris, qui se tiendra du 02 au 05 juillet, devrait quant à lui aborder la question d’une possible intégration d’un nouveau site au dispositif prévu pour 2024.

En effet, pour palier à la fermeture pour travaux du Grand Palais entre 2020 et 2023, un pavillon temporaire devrait prendre place sur le Champ-de-Mars afin de permettre la tenue adéquate des expositions.

Si le monumental bâtiment sera fin prêt pour accueillir l’escrime et le taekwondo durant les Jeux, le pavillon du “Grand Palais éphémère” pourrait aussi être utilisé. L’idée est en tout cas évoquée parmi les différents acteurs du projet de 2024.

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